En plus d’une moindre demande chinoise pour les exportateurs européens cette année, ils sont aussi confrontés à un affaiblissement des ventes vers d’autres marchés en Asie, demandeurs de produits du porc plus élaborés à forte valeur ajoutée.
En 2023, le Japon et la Corée du Sud ont été touchés par une inflation importante. Sur l’alimentaire, au troisième trimestre, les prix à la consommation ont flambé de 9,4 % au Japon par rapport à 2022 et de 4,5 % pour la Corée du Sud. Ce contexte économique incertain a fait chuter la demande des consommateurs, spécialement en restauration hors domicile, secteur demandeur de produits importés.
C’est pourquoi les importations de produits du porc au cours des 8 premiers mois de l’année ont baissé de 12,5 % par rapport à l’an dernier pour le Japon et de 14,1 % pour la Corée du Sud. Sur ces deux marchés, les Européens ont été les plus pénalisés par l’affaiblissement des achats. A l’inverse, les exportateurs brésiliens, auparavant très peu présents dans ces pays d’Asie où la demande est plus forte qu’en Chine pour des produits élaborés, ont gagné des parts de marchés.
En 2023, le marché des exportations a été marqué par la perte des parts de marché des Européens sur de nombreux pays, concurrencés par les origines brésiliennes et américaines.
Les écarts de prix entre bassins d’élevages de porc et le décrochage de la production européenne sont à l’origine de la perte de compétitivité de l’UE. A ce contexte s’est ajouté un environnement économique défavorable aux achats des grands importateurs mondiaux ralentissant le commerce mondial au troisième trimestre.
Hors Asie, les relais de croissance pour les exportateurs européens sont limités car ils bénéficient peu du dynamisme de la demande mexicaine. Les Etats-Unis totalisent 83 % des approvisionnements du Mexique suivis par le Canada (13 %), le Brésil (2 %) et enfin l’Espagne (1 %). En Australie, la demande chute (-21 %) et seuls les volumes européens sont touchés (-45 %). Les autres fournisseurs consolident leurs positions (+41 %), surtout les Etats-Unis.
Malgré la baisse de la production européenne de porc, le marché de l’export répond à l’enjeu de l’équilibre carcasse et de la valorisation de l’ensemble des produits du porc. Comme les Brésiliens et les Américains, les exportateurs européens explorent une diversification indispensable de leurs débouchés hors Asie ou Amérique Latine.