On doit sûrement être étonné qu'au XXIe siècle on parle encore de monte naturelle dans le cadre de la production porcine moderne. Parmi les chapitres de cette rubrique, c'est le seul sur lequel nous avons douté, mais il ne faut jamais oublier que la monte naturelle est l'origine et oublier l’origine c'est oublier des éléments essentiels qui nous aideront ultérieurement dans nos élevages.
Les 10 étapes pour réaliser une monte naturelle
On va énumérer un à un les points clefs pour réaliser avec succès une monte naturelle.
Réussir une monte naturelle suppose de ne pas perdre de vue les points suivants :
1. Être sûr que la truie est en chaleurs.
En fait l'avantage de la monte naturelle est que si la truie n'est pas en chaleurs, elle ne se laissera pas saillir et il n’y aura pas de "viol" (c'est-à-dire une monte non consentie de la part de la truie). Il ne faudrait jamais laisser plus de 30 secondes de monte violente.
2. Sélectionner le verrat en fonction de la taille de la truie et de sa santé.
On devra chercher des tailles similaires. Des verrats plus vieux aux poids importants peuvent littéralement écraser une primipare, de même si le verrat est très jeune, il est possible qu'il ne puisse pas arriver à atteindre son “objectif. Des verrats malades ou vaccinés depuis peu peuvent ne pas bien faire leur travail car leur qualité séminale peut se trouver affectée.
3. Déplacer la truie vers le local de saillie ou s'il n'en existe pas, vers le local du mâle
Nous l'avons déjà précisé dans le chapitre 4, il est important de donner les meilleures conditions au mâle et d'éviter les situations de soumission. De plus il est préférable de disposer d'une cour spéciale pour la saillie, qui doit être spacieuse, sans obstacles, non glissant, avec une bonne température et une ventilation.
4. S'assurer que le mâle adopte une position adaptée pour monter sur la truie avec facilité.
S'il ne le fait pas, l'aider ou le faire descendre pour qu'il essaie encore une fois. Des verrats inexpérimentés essaieront parfois de monter la truie par devant et cela fatiguera non seulement la truie, mais aussi le verrat.
5. S'assurer que l'introduction soit vulvaire et non anale.
Le pénis du mâle doit rester dans le col de l'utérus (c'est ce qui provoquera l'éjaculation du mâle). Il est souvent nécessaire de l'aider à la main pour que la pénétration se fasse par la vulve.
6. Superviser le déroulement de la monte et créer une ambiance calme.
Il est important de voir comment la monte se fait normalement, que la truie accepte le mâle, que le mâle ne glisse pas et que la truie soit tranquille. Si la monte se trouve interrompue pour un motif quelconque, il est possible que le mâle ne veuille pas recommencer à monter, et nous devrons chercher un autre verrat.
7. Contrôler le moment de l'éjaculation.
L'éjaculation peut durer environ trois minutes. On peut le savoir car le mâle qui éjacule contracte et relâche l'anus de façon irrégulière.
8. Vérifier que la saillie a réussi.
Pour le faire, il faut qu'il n'y ait pas de reflux de semence, de sang ou de pus vers l'extérieur.
9. Ne pas surveiller plus de deux montes en même temps.
10. Noter les données de la monte. Le nombre de mâles et la qualité de la monte.
Utilisation des verrats
Travailler avec les verrats n'est pas une tâche facile, il faut se familiariser avec eux, les verrats travaillent mieux quand ils ont confiance dans le personnel qui les soignent.
On essaiera de ne pas sur-utiliser, ni sous-utiliser les verrats ; le bon rythme devrait être:
- moins d'un an : 2 fois par semaine - plus d'un an : 3-4 fois par semaine - si on ne suit pas ce rythme, on réalisera au moins une monte par semaine. |
Le contrôle de la fertilité est une pratique peu habituelle dans une monte naturelle, mais il faudrait le faire (on exigera un minimum de 80 %).
Qu'est-ce qui est le mieux : utiliser un seul verrat pour réaliser une saillie ou bien utiliser deux verrats différents ?
En principe il semble que ce soit mieux d'utiliser différents verrats car ils donnent un plus grand nombre de porcelets nés et un plus grand taux de mises-bas. Par contre, quand il y a un problème de fertilité, il est préférable d'utiliser un seul verrat et ainsi vérifier que le problème découle ou ne découle pas de l'un des verrats qui font les saillies.
Traitement | Nº saillies | Nº mise-bas | Taux de MB | Total nés | Nés vivants |
Saillies par un seul verrat | 307 | 249 | 81,1 | 11,06 | 10,04 |
Saillies par différents verrats sur le même cycle | 708 | 670 | 94,6 | 11,37 | 10,65 |