Dépendance envers la Russie pour la fourniture d’engrais
La dépendance envers la Russie pour la fourniture d’engrais est forte : elle fournit plus de 10% du volume des engrais azotés et phosphatés consommés en France, davantage si on inclut les origines bélarusses et ukrainiennes. Les prix de ces engrais se sont envolés depuis l’été 2020 car liés à ceux du gaz qui représente 80% du coût de production de l’urée. Les difficultés d’approvisionnement en engrais azotés existaient déjà avant la guerre en Ukraine. L’Union Européenne est dépendante de la Russie pour le gaz et les engrais.
L’accès à la mer Noire : un enjeu géopolitique et de compétitivité à l’export des pays
Région au centre des tensions géopolitiques, la mer Noire est la zone clé des échanges économiques de l’Est européen. Les ports ukrainiens de Odessa, Marioupol, Mykolaïv et Kherson permettaient d’embarquer 95% des exports de blé ukrainien en 2020. Ces axes d’échanges sont très impactés par ce conflit armé et les ports de Marioupol et Odessas sont indisponibles depuis les attaques russes. Les exportations depuis la mer Noire sont à l’arrêt alors qu’il restait encore début février 6,3 Mt de blé tendre à exporter depuis l’Ukraine.
Les zones géographiques visées par la Russie leur permettent un accès direct à la mer Noire. L’été dernier a acté le doublement des capacités du port russe de Novorossiisk à l’est de la mer Noire créant de nouvelles infrastructures de stockage et d’accueil pour des navires de type Panamax.
Insécurité dans les échanges en céréales
Les zones d’export hors d’accès, les marchandises ukrainiennes ne peuvent être exportées. Les mesures restrictives vers la Russie tendent les marchés et diminuent la disponibilité en céréales. Sur ce marché tendu, les prix sont à la hausse. Début 2022, les cours du blé s’étaient déjà stabilisés à des niveaux hauts. Les prix à l’export ukrainiens avaient profité de la faiblesse de la monnaie et de la disponibilité pour devenir très compétitifs. Le climat politique inverse cette tendance et refait partir les prix à la hausse.
Si les débouchés se ferment vers la Méditerranée, un passage s’ouvre à l’Est avec le partenaire commercial chinois. Le futur terminal céréalier ferroviaire de Zabaïkalsk devrait être inauguré au cours du deuxième trimestre 2022. Il fera le lien entre la Sibérie et la Manchourie chinoise. La demande en blé chinois est en forte hausse. Les coûts logistiques sont alourdis par rapport au transport maritime en vraquiers.