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Contrôle de la maladie de Glässer: exposition contrôlée à Haemophilus parasuis

Haemophilus parasuis et maladie de Glässer Haemophilus parasuis est un bacille gram-négatif de la famille des Pasteurellaceae, qui se trouve habituellement dans le tractus respi...
29 Mars 2005
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Haemophilus parasuis et maladie de Glässer

Haemophilus parasuis est un bacille gram-négatif de la famille des Pasteurellaceae, qui se trouve habituellement dans le tractus respiratoire supérieur du porc. Toutefois, dans certaines conditions, il peut provoquer des polysérosites, des méningites et des arthrites, tableau clinique connu en tant que maladie de Glässer. C'est une espèce très hétérogène, comme le démontrent les techniques de détermination du sérotype et du génotype. Les techniques de détermination du génotype ont démontré une plus grande capacité de discrimination et peuvent distinguer différentes souches pour un même sérotype.

La maladie de Glässer a été décrite en principe comme sporadique et liée au stress. Toutefois, dans la dernière décennie, les changements effectués en production porcine pour éradiquer ou contrôler d'autres maladies (production en trois sites, sevrage précoce), ont entraîné une augmentation des cas d'apparition de la maladie de Glässer. Ce changement est probablement dû au manque d'exposition des porcelets à la bactérie pendant qu'ils sont protégés par l'immunité maternelle. La maladie de Glässer est de nos jours l'une des principales causes de mortalité de la production porcine pendant les phases de transferts.

Les moyens de contrôle de cette maladie se font par l'administration d'antibiotiques, de vaccins commerciaux et d'autovaccins et par l'exposition contrôlée. Dans beaucoup de cas, le traitement aux antibiotiques ne contrôle pas la maladie. Les vaccins inactivés commercialisés donnent des résultats très aléatoires, probablement dus au manque de protection croisée entre la souche du vaccin et les isolats du terrain. On peut obtenir de meilleurs résultats avec des autovaccins, bien que parfois sans succès, lorsque l'antigène vaccinal diffère de l'agresseur ou lors d'un mauvais moment de vaccination.
On préconise la détermination du génotype d'un nombre représentatif de pathogènes isolés de l'élevage touché pour identifier la souche prédominante et sélectionner l'isolat correct pour la production de vaccin.
Malgré tout, l'isolement de cette bactérie à partir de cas terrain est difficile et souvent infructueux.

Technique de l'exposition contrôlée

Présentation de la technique

Figure 1 : Administration de l'inoculum. Le traitement consiste à introduire dans la gueule de chaque porc 1 ml de l'agent infectieux par pulvérisation.
.L'exposition contrôlée est une technique relativement récente qui consiste à infecter le porc durant la première semaine de vie avec une faible dose de la souche prédominante qui affecte l'élevage. Les porcs sont exposés alors qu'ils sont encore protégés par l'immunité maternelle. Cette exposition précoce évite que les porcs contractent la maladie lors du transfert.
Oliveira et ses collaborateurs ont décrit pour la première fois la technique et ont démontré son utilité dans les élevages intensifs où ni la vaccination, ni l'autovaccin n'ont donné de résultat. Dans cette étude à grande échelle, comprenant 36000 porcs, la mortalité lors de transferts a été significativement réduite en passant de 14.3% dans les groupes témoin à 6.4% dans les groupes traités par l'exposition contrôlée. D'autre part, ces études ont été confirmées par l'inoculation expérimentale avec H. parasuis après l'exposition contrôlée. Cette expérience montre que les porcs exposés ont été protégés lors de l'infection provoquée tandis que les porcs du groupe témoin ont développé la maladie de Glässer et sont morts après l'inoculation.

Conditions d'application

Pour appliquer cette technique de manière satisfaisante il faut suivre plusieurs étapes :

  • Diagnostic de la maladie de Glässer par isolement de H. parasuis sur des organes de porcs présentant des signes cliniques et/ou des lésions compatibles.


  • Identification de la souche ou des souches prédominantes dans l'élevage : on détermine le génotype des micro-organismes isolés par ERIC PCR et ceux-ci sont comparés entre eux (figure 2). Dix isolats environ sont nécessaires.
  • Préparation de l'inoculum : la souche ou les souches prédominantes sont cultivées, elles sont récoltées et mises en suspension en PBS (solution saline phosphatée) à une concentration de 105 UFC/ml, elles sont réparties en aliquots et sont congelées à -80ºC.


  • Administration de l'inoculum : on décongèle un aliquot et on le dilue dans du PBS afin d'atteindre une concentration finale de 103 UFC/ml. On administre 1 ml de cette suspension à chaque porc, dans la gueule, à l'aide d'un pulvérisateur (ou d'un pistolet drogueur) (figure 1).



  • Figure 2: Dendrogramme résultant de la technique ERIC PCR. Cette technique de détermination du génotype indique différents types de bandes pour les différentes souches. Après avoir réalisé la PCR, on compare les bandes avec un programme informatique. Dans ce cas, trois souches différentes d'Haemophilus parasuis ont été identifiées parmi les 12 souches isolées.

    Bien que ce ne soit pas une procédure difficile, il est nécessaire de suivre attentivement les étapes indiquées. Plusieurs élevages et vétérinaires utilisent actuellement cette technique aux Etats-Unis.
    Le diagnostic, l'isolement de H. parasuis et la préparation de H. parasuis sont effectués dans un petit laboratoire de bactériologie, tandis que l'identification de la souche prédominante (ERIC PCR) est effectuée dans un laboratoire de recherche. Une fois la technique d'exposition contrôlée mise en place, il est important d'instaurer un plan de surveillance pour détecter rapidement l'éventuelle apparition de nouvelles souches dans l'élevage de façon à ce qu'ils puissent être inclus dans l'inoculum.

    Conclusion

    L'exposition contrôlée est une nouvelle technique qui nous permet de contrôler les souches, le temps et la dose d'infection. Cette technique a eu beaucoup de succès dans plusieurs élevages aux Etats-Unis. et il est possible aussi de la mettre en pratique dans d'autres pays. Jusqu'à ce que l'on développe un vaccin plus efficace, l'exposition contrôlée sera un important outil pour les vétérinaires spécialisés en porcs.

    Albert Rovira et Carlos Pijoan. Université du Minnesota. (U.S.A.).

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