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Contrôle du PCV2 : facteurs de risques

Le contrôle de maladies multifactorielles, comme la MAP, ne peut être réalisé qu’en identifiant certains facteurs de risque au niveau de chaque élevage, puis en les corrigeant grâce à une meilleure conduite d’élevage.

Identification de facteurs de risque

Le contrôle de maladies multifactorielles, comme la MAP, ne peut être réalisé qu’en identifiant certains facteurs de risque au niveau de chaque élevage, puis en les corrigeant grâce à une meilleure conduite d’élevage. A priori il est difficile de penser qu’une seule solution puisse résoudre la totalité des cas de MAP.

Comme indiqué dans le chapitre consacré à la pathogénie du PCV2, une série de facteurs de risque favorisent le déclenchement de la MAP, en modulent l’apparition, voire en limitent l’expression.

Les études épidémiologiques ont permis de faire le tri entre ces facteurs de risque. Selon les quelques enquêtes cas témoin publiées (France, Grande-Bretagne, Danemark), on a pu identifier les facteurs de risque avérés suivants :

- présence concomitante d’autres infections virales (SDRP, mais aussi PPC en Asie)
- stimulation excessive du système immunitaire de porcelets infectés, en particulier dans les élevages à gestion imparfaite de la prise de colostrum
- état d’infection, niveau d’anticorps anti-PCV2 chez la truie autour de la mise-bas
- nature des vaccinations des truies gestantes
- pratique de l’IA à la ferme.

Certaines mesures issues de pratiques terrain ne sont pas forcément décrites avec précision, ni évaluées dans un contexte scientifique. Il s’agit par exemple de l’effet de la lignée génétique des animaux, ou de l’efficacité de la sérothérapie.

En fait, la majorité de ces facteurs ont une implication directe ou indirecte sur le système immunitaire des porcs, dont le rôle central dans la MAP a été plus récemment détaillé (voir les chapitres 10 à 16 sur “pathogénie” et “immunité). Il en est de même sur le rôle des vaccins dans la MAP (voir la fiche n° 16).

Du point de vue pratique, la première étape de l’audit du vétérinaire en cas de MAP a longtemps reposé sur la cohérence de la conduite par rapport aux “20 points de Madec”. Le recours à la vaccination des truies contre le PCV2 ne doit pas faire oublier que cette grille de lecture de la conduite a un effet favorisant sur le statut sanitaire global de l’élevage, et pas seulement sur la MAP.

Effet de la conduite d’élevage

Elevages atteints de circovirose porcine
Constatation d’écarts par rapport à ce que doit être une bonne conduite selon les "20 points de Madec"
Proposition d’une série de mesures visant à corriger la conduite d’élevage pour revenir au plus proche du respect des
“20 POINTS DE MADEC”
Amélioration substantielle de la situation clinique par le respect des mesures correctrices
(elles ne sont pas toutes intégralement applicables dans chaque élevage)
"Le plan en 20 points de MADEC"

Ce plan correspond à un groupe de 20 mesures applicables à la majorité des maladies multifactorielles en élevage. Il a été initialement proposé pour essayer d’enrayer l’impact de la MAP. Ces points prennent en compte une série d’actions autant en maternité qu’en post-sevrage ou en engraissement, ainsi que des aspects généraux de l’élevage.
Le Dr François Madec, Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, site de Ploufragan. Avec son équipe, ils ont été les premiers scientifiques à avoir contribué à développer un plan de conduite pour le contrôle de la MAP.
Le plan en 20 points de MADEC
Salle de maternité
1. Réaliser une conduite “tout plein-tout vide”, et vider, nettoyer et désinfecter les fosses entre les lots
2. Laver les truies et les déparasiter avant la mise-bas
3. Pratiquer seulement les adoptions en cas de nécessité, et uniquement lors des 24 premières heures après mise-bas
Post-sevrage
4. Petites cases et cloisons pleines
5. Vider, nettoyer et désinfecter les fosses entre les lots et réaliser une conduite stricte “tout plein – tout vide”
6. Diminuer la densité d'animaux par case (= 3 porcelets / m²)
7. Augmenter l'espace de nourrisseur par porc (> 7cm / porcelet)
8. Améliorer la qualité de l'air (NH3 < 10 ppm; CO2 < 0,1 %; une humidité relative < 85 %, etc..)
9. Améliorer le contrôle de température ambiante
10. Ne pas mélanger de lots
Engraissement/finition
11. Petites cases et cloisons pleines
12. Vider, nettoyer et désinfecter les fosses entre les lots et réaliser une conduite stricte de conduite en "tout plein tout vide"
13. Ne pas mélanger avec des porcs provenant du PS
14. Ne pas remélanger les porcs des différentes cases
15. Diminuer la densité des animaux par case (> 0,75 m² / porc)
16. Améliorer la qualité de l'air et la température ambiante
Points supplémentaires
17. Programme vaccinal approprié (parvovirose...)
18. Flux adapté entre les bâtiments (des animaux, de l'air, …)
19. Hygiène stricte (entre la coupe des queues et des dents, pendant les injections, …)
20. Séparation rapide des porcs malades en infirmerie ou euthanasie

Toutes ces mesures proposées sont orientées pour réduire la “pression d’infection” liée au PCV2, mais s’appliquent également à tout autre agent pathogène. L’amélioration de l’hygiène et le respect des règles de densité et de mélange permettent aussi de réduire le stress des animaux dans les différentes phases de production.

Effet élevage

Les observations de terrain ont montré que l’expression de la MAP varie grandement selon les élevages, mais aussi au sein d’un élevage d’un lot sur l’autre, voire au cours du temps.

Effet de l'alimentation

Parmi les mesures ayant eu cours sur le terrain, l’utilisation de certains nutriments ainsi que d’additifs aux propriétés antioxydantes peut aider à pallier une situation clinique de MAP.

Une étude récente a démontré que l’utilisation d’acide linoléique dans l’aliment diminue les lésions microscopiques observées dans l’infection par le PCV2, et modifie aussi certains paramètres immunologiques. Mais il n’existe actuellement pas de base scientifique sur le fait que des éléments nutritionnels ont un effet protecteur ou déclenchant de la MAP.

Etat d'infection en PCV2 de la truie à la mise-bas

Plusieurs études épidémiologiques ont observé que les porcs qui meurent de MAP en post-sevrage ou en engraissement, lorsqu’ils sont tracés “à rebours”, proviennent d’un nombre limité de portées. Cela a été qualifié “d’effet de portée” lors de MAP, sans aucune référence au rang de portée de la truie. Cet effet a été identifié dès les résultats préliminaires des enquêtes sur la MAP en Bretagne, en 1998.

Plus récemment, il a été démontré que la présence d’une forte virémie PCV2 (évaluée en PCR sur sérum) chez la truie peu de temps après la mise-bas est associée de manière significative à une plus grande mortalité parmi les porcelets issus de ces truies.

Sur la base de ces résultats, tout facteur qui permet de diminuer la virémie des truies autour de la mise-bas pourrait avoir des effets protecteurs contre le développement de la MAP chez les issus.

Titre d'anticorps contre le PCV2 de la truie à la mise-bas

Deux études ont montré, de manière convergente, qu’une plus grande proportion de porcs nés de mères ayant de faibles quantités d’anticorps anti-PCV2 dans le sang au moment de la mise-bas développent une MAP en post-sevrage ou en engraissement.

L'immunité maternelle est considérée comme protectrice vis-à-vis de l’expression clinique de l’infection par le PCV2 :
la MAP et les maladies associées au PCV2.

Sur la base de ces résultats, toute mesure permettant d’augmenter les titres en anticorps anti-PCV2 chez des truies autour de la mise-bas pourrait avoir des effets protecteurs contre le développement de la MAP.

Vaccination contre le PCV2

Différentes stratégies vaccinales contre le PCV2 ont été expérimentalement développées. Deux options sont possibles : vaccination des truies ou vaccination des issus. Ces vaccins, reposent sur des technologies de fabrication différentes.

Toutes ces stratégies ont montré un certain effet protecteur, soit par la diminution de l’intensité des lésions lymphoïdes caractéristiques de la MAP, soit par la diminution du nombre d’animaux atteints de maladie après inoculation expérimentale d’une souche terrain de PCV2.

À ce jour, le seul vaccin contre le PCV2 à destination des truies et des cochettes gestantes et disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France est un vaccin inactivé adjuvé contre le PCV2 (CIRCOVAC®, de Merial). Il est aussi commercialisé dans les pays de l’Union Européenne. Utilisé depuis plusieurs années, son efficacité a été validée sur le terrain et sur plusieurs dizaines de milliers d’animaux. Les études terrain confirment que l’amélioration des performances des porcelets issus de truies vaccinées se maintiennent jusqu’à l’abattage (Lefol, 2008).


*CIRCOVAC®, est une marque déposée de Merial, Lyon, France.

CIRCOVAC®; Composition qualitative et quantitative Une dose de 2 ml de vaccin reconstitué contient : Principe actif Circovirus porcin de type 2 (PCV2) inactivé > 2.1 log10 U. ELISA. Excipient Mercurothiolate sodique 0.20 mg. Adjuvant Huile de paraffine légère 494 à 501 mg. Forme pharmaceutique Emulsion et suspension pour émulsion injectable. Indications d'utilisation Immunisation passive des porcelets via le colostrum, après immunisation active des truies et des cochettes, afin de réduire les lésions dans les tissus lymphoïdes associées à l'infection par le PCV2 et ainsi contribuer à la réduction de la mortalité liée au PCV2. Durée d'immunité : jusqu'à 5 semaines après transfert des anticorps passifs via l'ingestion du colostrum. Posologie Reconstituer immédiatement après sortie du réfrigérateur (ou de tout autre stockage au froid). Pour utiliser le vaccin, agiter vigoureusement le flacon de suspension d'antigènes et injecter son contenu dans le flacon de l'émulsion contenant l'adjuvant. Agiter délicatement avant l'utilisation. Le vaccin reconstitué est une émulsion blanche et homogène. Administrer une dose de 2 ml par injection intramusculaire profonde selon le schéma vaccinal suivant : Primovaccination Cochettes : deux injections à 3-4 semaines d'intervalle, au moins 2 semaines avant la saillie. Réaliser une injection supplémentaire au moins 2 semaines avant la mise-bas. Truies : deux injections à 3-4 semaines d'intervalle, au moins 2 semaines avant la mise-bas. Rappels : une injection à chaque gestation, au moins 2 à 4 semaines avant la mise-bas. Contre-indications Aucune. Effets indésirables Des réactions locales transitoires de petite taille apparaissent normalement suite à l'administration d'une dose de vaccin, principalement un gonflement (en moyenne jusqu'à 2 cm2) et une rougeur (en moyenne jusqu'à 3 cm2) et dans certains cas un œdème (en moyenne jusqu'à 17 cm2). Ces réactions disparaissent de manière spontanée en tout au plus 4 jours en moyenne sans aucun effet sur la santé et les performances zootechniques des animaux. Dans des études cliniques, les autopsies avec examen des sites d'injection, pratiquées au plus tard 50 jours après la vaccination, ont mis en évidence des lésions peu importantes telles qu'une décoloration ou un granulome, chez la majorité des animaux, ainsi que de la nécrose ou de la fibrose chez la moitié des animaux environ. Dans les 2 jours suivant l'injection, une augmentation moyenne de la température rectale, d'au plus 1,4°C, peut survenir. Rarement, une augmentation de plus de 2,5°C de la température rectale peut survenir, mais ne perdure pas plus de 24 heures. Dans des cas rares, une légère apathie ou un appétit diminué peuvent être observés mais disparaissent spontanément. Exceptionnellement, la vaccination est susceptible d'entraîner des réactions d'hypersensibilité. Un traitement symptomatique approprié doit alors être instauré. Exceptionnellement, un avortement peut survenir après la vaccination. Temps d'attente Zéro jour. Titulaire de l'autorisation de mise sur le marché MERIAL - 29 avenue Tony Garnier - F-69007 LYON. Présentations Boîte de 1 flacon de suspension et de 1 flacon d'émulsion pour 5 doses EU/2/07/075/001, CIP 674 607.7. Boîte de 10 flacons de suspension et de 10 flacons d'émulsion pour 5 doses EU/2/07/075/002, CIP 674 608.3. Boîte de 1 flacon de suspension et de 1 flacon d'émulsion pour 25 doses EU/2/07/075/003, CIP 674 610.8. Boîte de 10 flacons de suspension et de 10 flacons d'émulsion pour 5 doses EU/2/07/075/004, CIP 674 611.4. Date autorisation européenne 21/06/07. Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées. Classement du médicament en matière de délivrance Vaccin : délivrance soumise à ordonnance devant être conservée pendant au moins 5 ans. Les vaccins contre les affections dues au circovirus porcin de type II figurent à la liste dérogatoire prévue au deuxième alinéa de l'article L. 5143-6 du code de la santé publique pour la production porcine (rubrique produits biologiques).

Adaptée à la situation française et actualisée par les Drs JB Herin,N. Bridoux et F. Joisel

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