Les principales cotations européennes sur les marchés du porc vivant se répètent à présent depuis plus de 2 mois. Il en est ainsi pour la référence officielle allemande, stable depuis 9 semaines ; En Espagne, le cours à Mercolleida enregistre des baisses successives de l’ordre de 2 cents du kilo vif depuis 8 semaines ; en Italie, le cours est en hausse depuis 14 semaines ; en France, la chute du prix s’est amorcée à la fin du mois de juillet et n’a pas connu de répit dans un contexte de fortes rivalités entre les entreprises d’abattage.
En Allemagne, la référence officielle est stable à 2 euros dans un contexte de marché assez équilibré malgré la présence du férié du 3 octobre qui n’a finalement généré que peu d’excédents. Dans le sud du pays, il est même rapporté une offre inférieure à la demande. Sur le marché intérieur et à l’export, la demande globale est jugée très satisfaisante. Les tarifs sur le marché de la viande sont stables. En Belgique comme en Allemagne, le cours du porc est inchangé depuis 9 semaines. Si une hausse du prix était vivement attendue durant les mois d’été, la stabilité actuelle est mieux acceptée et convient à tout le monde et cette tendance pourrait se poursuivre encore quelques semaines. Les offres de porcs ainsi que les poids sont en augmentation saisonnière avec par ailleurs des ventes de porcs vifs signalées vers l’Espagne.
En Espagne, la situation de marché est identique aux semaines précédentes. Les offres sont en hausse constante à la grande satisfaction des abattoirs, les poids progressent chaque semaine de façon significative pour une hausse de plus de 3 kilos en 5 semaines, favorisée par de bonnes conditions de croissance. Si le commerce de la viande sur le marché européen continue d’être fortement concurrencé par des partenaires européens aux tarifs préférentiels comme les danois ou les français, les ventes de jambons, d’épaules ou de poitrines vers l’Italie sont plutôt bonnes. Sur le marché intérieur, certaines pièces enregistrent des baisses de tarifs. Hors Europe, la demande se fait plus modérée comme vers la Chine où même les sous-produits se vendent plus difficilement qu’auparavant.
En Italie, le prix du porc progresse toujours à contre-courant des autres cotations européennes. Toutefois, cette hausse ininterrompue depuis le début du mois de juillet n’est pas sans conséquence pour le secteur de la transformation dont les coûts de production deviennent très élevés au risque de fragiliser certaines entreprises.
Aux Etats-Unis, le prix du porc est assez proche de la stabilité. Les abattages de porcs de la première semaine d’octobre se sont élevés à 2,586 millions de têtes, soit 0,4 % de plus qu'il y a un an. Pour cette nouvelle semaine, l’activité d’abattage est attendue autour de 2,6 M de têtes, également stable par rapport à la même semaine 2023. Les poids sont en hausse de 1% par rapport à l’année dernière, mais le rythme des hausses de poids depuis le début du mois de septembre n'a pas été aussi soutenu qu'au cours des trois dernières années, ce qui suggère que les producteurs ne sont pas en retard sur les marchés et que la fluidité est bonne dans les élevages. Les chiffres des exportations totales de produits porcins du mois d’août montrent une hausse de 5,5% tandis que les expéditions de porc frais, congelé et cuit ont été estimées à 192 376 MT, en augmentation de 7,1 % par rapport à l'année précédente. Les exportations vers le Mexique ont augmenté de 6,6 %, les expéditions vers la Colombie ont bondi de 85 %. Les exportations vers le Japon ont diminué de 5,7 % en août et de 3,3 % depuis le début de l'année.
Au 09 octobre, le prix du porc en Chine est à 17,62 CNY (2,27 euros). Selon les commentaires chinois, pendant la fête nationale, la consommation a atteint son apogée, puis la demande a reculé notamment sur le secteur de la restauration et hors foyer. Les volumes de viande finiront par diminuer ce qui finira par stopper la baisse du prix du porc. Cependant, l’offre est attendue en hausse saisonnière ce qui maintiendra toujours la pression sur le cours du porc. Selon l'agence Reuters, la Chine a abattu 209,5 millions de porcs au cours des huit premiers mois de l'année. Cela représente une baisse de 2,6 % par rapport à la même période de l'année dernière.
MPF : baisse de 2,6 centimes dans la semaine
Au Marché du porc Français, le cours reste fermement orienté à la baisse contrairement à ce qu’avait pu laisser penser la tendance de la semaine précédente. A la différence des semaines passées, tous les abattoirs ont eu des positions à l’achat assez homogènes ce qui a provoqué une baisse de 0,7 cent le lundi 7 octobre avec une amplitude des enchères à 0, c’est-à-dire que tous les lots ont obtenu le prix de 1,760 euro. Concernant la séance du jeudi 10 octobre, si en début de vente, les enchères ont été variables selon les outils, elles se sont rapidement situées autour du prix moyen final : 1,741 euro. Les groupements vendeurs disposent de peu de marge de manœuvre pour résister à 3 semaines à présent du férié du 1er novembre, suivi du lundi 11 novembre qui réduiront les besoins des abattoirs, leur permettant une fois encore de maintenir la pression sur le prix du porc. D’autre part, le différentiel de prix du porc appliqué par les abattoirs français, (ceux qui appliquent le prix fixé à Plérin et ceux qui pratiquent leur propre prix), créé une forte rivalité sur le marché de la viande qui se traduit par la dégringolade du prix du porc fixé à Plérin de 39,1 centimes depuis la fin du mois de juillet alors qu’on observe une baisse de 1,4 % des abattages sur la zone Uniporc depuis le début de l’année !! L’activité de la semaine dernière s’est élevée à 359 520 porcs abattus, ce qui correspond à une hausse de 5 850 porcs par rapport à la semaine précédente et plus de 9 700 porcs par rapport à la même semaine 2023. C’est aussi la troisième activité consécutive supérieure à celle de l’an passé contrairement à la tendance observée depuis le début de l’année. Les abattages sur les 41 premières semaines restent cependant toujours inférieurs de 1,4 % en comparaison avec la même période 2023. Les poids moyens de la semaine dernière enregistrent une hausse de 268 grammes à 96,95 kilos.