En Allemagne, le cours de référence a été reconduit pour la troisième semaine consécutive à 2,33 euros bien que le niveau des offres reste particulièrement faible. Le week-end de Pâques a été l’occasion de ventes supplémentaires dans le commerce et les magasins vont désormais devoir se réapprovisionner mais cela reste insuffisant pour déclencher des hausses du prix du porc dans ce contexte compliqué d’inflation et de difficile revalorisation du marché de la viande.
Le constat est le même en Belgique où le marché intérieur est calme et espère de meilleures conditions pour accroitre les ventes de produits de saison. A l’export, les ventes vers l’Europe de l’Est se heurtent à des demandes de baisse de tarifs. Malgré la baisse accrue des offres et celle des poids, le cours a été également reconduit.
En Autriche, la réduction d’activité lié aux fériés de Pâques n’a pas engendré le moindre retard d’enlèvement. Les ventes qui suivent les fêtes Pascales sont calmes et le marché est par conséquent, assez équilibré.
Le prix d’acompte publié par Danis Crown au Danemark est en hausse de 3 cents d’euros, ce qui représente la cinquième hausse consécutive pour un total de 20 cents d’euro. Cette tendance permet de réduire le grand écart avec les autres principales références européennes et reflète une reprise du commerce vers les pays tiers où les viandes danoises sont mieux placées que ses partenaires européennes. A noter également, l’effondrement des abattages au Danemark de l’ordre de 16% sur le premier trimestre 2023.
En Espagne, le pays a connu, selon les régions, un ou plusieurs jours fériés ce qui a provoqué une arrivée plus importante de porcs sur le marché. Cela reste toutefois insuffisant pour satisfaire les grandes capacités d’abattage des entreprises espagnoles. Concernant les ventes à l’export, le prix élevé du marché espagnol devient un problème pour concurrencer les viandes étrangères comme celles provenant du Danemark ou des pays du continent américain. Le prix chinois est exceptionnellement moins cher que le prix espagnol ce qui constitue un frein au commerce vers cette destination. Les espagnols n’attendent aucune évolution sensible des achats chinois pour cette année 2023. Si le marché des porcs et celui des porcelets se stabilisent actuellement, ce n’est pas le cas du marché de la coche dont le cours connaît une flambée exceptionnelle.
En Italie, la situation se caractérise par des offres très faibles et une demande jugée normale pour la saison. Les poids sont en baisse constante. Ce constat pourrait se traduire par une évolution positive du cours, mais les vendeurs font preuve de prudence pour éviter un revirement préjudiciable du marché. De nouveaux fériés se profilent qui devraient profiter à une bonne consommation des produits à griller. A l’inverse, les ventes de jambons sont plus laborieuses, pénalisées par des tarifs historiquement élevés.
Aux Etats-Unis, le cours du porc reste orienté à la baisse. Cette tendance du prix comme celle observée sur le marché des pièces traduit une trop faible demande. Toutefois, les exportations de février affichent une croissance de 11% en volume et de 10% en valeur. Cette croissance est portée par la performance des exportations de coproduits qui ont bondi de 40% en volume et de 25% en valeur. En 2 mois, les ventes atteignent un rythme record vers le Mexique et la République Dominicaine, mais de nettes améliorations sont observées vers la Chine, Hong Kong, l’Amérique Centrale, la région de l’ASEAN et le Vietnam.
En Chine, le prix moyen du porc s’établit autour de 14,4 CNY pour un équivalent de 1,90 euro ce qui représente une quasi stabilité depuis le début de l’année, voire une tendance légèrement baissière. Les différents rapports font état d’une offre excédentaire et d’une demande atone. La baisse du prix du porc intervenue depuis le dernier trimestre 2022 a fragilisé des élevages et conduit à une importante mise en marché des porcs, ce qui a pesé sur le prix. Si les rumeurs de résurgence de la fièvre porcine africaine sont avérées, cela pourrait conduire à des abattages supplémentaires et compromettre la reprise du marché. Cette situation conduira à terme à une baisse de production et à un redressement des cours, mais les spécialistes ne l’envisagent pas avant le second semestre 2023.
MPB : baisse du cours de 1 centime à 2,369 euros
Si la séance de vente du mardi 11 avril a permis la reconduction du prix à 2,379 euros, celle du jeudi 13 avril s’est soldée par une baisse de 1 centime, ce qui représente le repli le plus significatif depuis le début de l’année. Les groupements vendeurs ont tenté de s’opposer à la baisse du prix par la mise en invendus de 1 518 porcs, mais les 1 220 porcs laissés sans enchère démontrent un faible engouement des abattoirs pour couvrir leurs besoins. L’activité de la semaine de Pâques s’est réduite en 4 jours à 306 063 porcs abattus avec pour conséquence une hausse des poids de 540 grammes à 96,59 kilos. Pour comparaison, les abattages de la semaine de Pâques 2022 (semaine 16), s’étaient élevés à 312 432 porcs (-2%) tandis que les poids atteignaient 95,7 kilos. La hausse des poids constatée cette année correspond à une gestion d’élevage qui vise un rendement optimal.