La situation sur le marché du porc français s’est dégradée à nouveau cette semaine avec une baisse de 1,1 centime lundi puis de 2,3 centimes jeudi. Cette dégradation du prix s’accélère marché après marché depuis maintenant 6 séances de vente : le cours a perdu 5,7 cents sur cette période. En réalité, depuis le 24 avril dernier, le cours français ne s’est jamais vraiment redressé, gagnant ou perdant ici et là quelques millièmes d’euro. A la veille de la rentrée de septembre et près un premier semestre record en termes d’affluence touristique sur le territoire, la demande en porc français est paradoxalement plutôt faible. La position de la cotation française sur l’échiquier européen devrait être normalement favorable aux viandes nationales et la tendance baissière de la production (‐ 4 %) devrait être un facteur de soutien du prix. Jeudi dernier, 3 000 porcs ont été invendus volontaires pour enchères insuffisantes, c’est dire l’empressement des abattoirs à assurer leur approvisionnement ! La fourchette de prix s’est étendue à 3 centimes, elle a révélé des positions très différentes selon les abattoirs, mais cela durera‐t‐il ? Le férié du 15 août a probablement permis aux abattoirs de disposer de suffisamment de porcs, les retards d’enlèvement se sont accumulés, aggravés par des pannes dans 2 grands abattoirs en l’espace d’une semaine. Pour couvrir les besoins de la rentrée, l’activité de cette 34ème semaine s’est élevée à 364 631 porcs et les poids d’abattage se sont alourdis de 400 g à 94,58 kg, signe que la fluidité est loin d’être retrouvée.
Le bilan du commerce français vers l’international a été publié par l’IFIP :
Les exportations françaises sur les 6 premiers mois 2017 se sont élevées à 335 500 t, en baisse de 6,3 % en volume, en haussede 6,4 % en valeur. Comme pour tous les exportateurs de viande de porc, la baisse de la demande chinoisea fortement contribué à ce repli. Les moindres volumes vers la Chine se sont fait surtout sentir à partir du mois d’avril. Au mois de juin, la baisse est de 45,8 % (‐53 % pour l’ensemble des exportations européennes vers la Chine au 1er semestre 2017). Comme c’est le cas pour les autres exportateurs européens, les moindres volumes vers la Chine par les exportateurs français ont été compensés par des ventes sur le marché européen, en particulier en Italie et en Espagne. A noter toutefois que la comparaison avec 2016, année exceptionnelle en termes de demande chinoise, tend à déformer quelque peu la réalité du commerce car si l’on compare avec les volumes des 6 premiers mois de 2015 qui s’élevaient à 331 200 t, l’évolution du 1er semestre 2017 est de +1,4 %.
Export FR | 6 mois | % 17 / 16 | Juin 2017 | % / juin 16 |
Chine | 58 100 t | ‐ 25,7 % | 8 100 t | ‐ 45,8 % |
Italie | 45 400 t | + 11,4 % | 7 700 t | + 20,8 % |
Espagne | 38 200 t | + 16,7 % | 6 900 t | + 9,5 % |
Total | 335 800 t | ‐ 6,3 % | 56 300 t | ‐ 10,2 % |
L’IFIP a mis également à disposition les chiffres des importations françaises sur les 5 premiers mois de 2017 :
Sur 5 mois, les volumes importés ont diminué de 1,1 % (et haussé de 18,4 % en valeur). Les importations sont cependant en hausse en fin de période avec des rentrées plus importantes de viandes européennes en provenance d’Espagne, d’Allemagne et d’Italie, les principaux fournisseurs du marché français. En 2015, 287 500 tonnes avaient été importées sur les 5 premiers mois ; comparés à 2015, les volumes importés en 2017 sont en baisse de ‐13,7%.
Import FR | 5 mois | % 17 / 16 | Mai 2017 | % / Mai 16 |
Espagne | 135 700 t | + 3 % | 28 600 t | + 10 % |
Allemagne | 43 200 t | ‐ 0,1 % | 9 300 t | + 9,4 % |
Italie | 23 300 t | + 5,9 % | 5 300 t | + 12,8 % |
Total | 249 100 t | ‐ 1,1 % | 52 900 t | + 5,4 % |