Le marché intra‐communautaire est largement approvisionné par des viandes qui viennent notamment des 2 plus grands producteurs européens : d’Espagne à la suite de la baisse des achats chinois, d’Allemagne en raison de la fermeture des grands débouchés asiatiques. Le retour progressif de la restauration hors foyer et de la consommation estivale n’offre pas encore l’élan nécessaire pour compenser le ralentissement du grand commerce international et la plupart des grandes places de cotation ont été stables en fin de semaine dernière.
En Allemagne, la cotation officielle n’a pas fait machine arrière en dépit de la décision, la semaine précédente, de 3 grands abattoirs allemands de ne pas appliquer la hausse de 3 centimes malgré une offre limitée qui satisfait à peine la demande. Cependant, il semblerait que les stocks congelés soient encore largement fournis et Tönnies et Vion ont eux‐mêmes reconduit leur prix.
En Espagne, le niveau atteint par la référence de Mercolleida devient une source de tension entre les différentes parties de l’aval et de l’amont. Les abattoirs tentent de freiner la hausse du prix du porc car le ralentissement saisonnier des achats chinois oblige les grands exportateurs espagnols à se tourner un peu plus vers le marché européen, déjà bien chargé et peu dynamique actuellement. Ces difficultés à vendre se sont traduites par des baisses de 10 centimes des tarifs des pièces. Le recours au stockage est parfois nécessaire mais délicat à ce niveau de prix !
Contrairement au reste de l’Europe, en Italie, le cours a présenté une hausse assez significative en conséquence d’une demande normale et d’une offre très limitée accentuée par le fait que les éleveurs retardent la sortie de leurs porcs. Si, sur le marché de la viande, des hausses de tarifs sont enregistrées, elles ne permettent pas encore aux abattoirs de
rétablir complètement leurs marges.
Aux Etats‐Unis, l’orientation des cours reste positive et a progressé de 89% depuis le début de l’année. En raison du férié du 31 mai et de la cyber‐attaque chez JBS, l'abattage de porcs de la semaine 22 a été estimé à 1,975 millions de têtes, soit une baisse de 7,5% par rapport à la semaine équivalente 2019. Si l'abattage des truies a ralenti au cours des dernières semaines, il reste supérieur aux niveaux de 2019.
Au 2 juin, le prix moyen en Chine est à 17,52 CNY pour un équivalent de 2,26 euro le kilo vif, 39,4% sous la même référence 2020 et 17% au‐dessus de la référence 2019. Depuis le début de l’année, le prix a chuté de 50% et selon le PigSite, ce niveau de prix est inférieur au seuil de rentabilité pour beaucoup d’éleveurs qui pourraient être poussés à la faillite et compromettre l’approvisionnement futur. Selon Reuters, dans de nombreuses régions, les prix du porc vivant ont déjà commencé à remonter ce qui mettrait fin à une chute abrupte de plusieurs mois.
MPB : 1,547 euro, cours stable
De même qu’ailleurs en Europe, le cours du porc est resté stable à l’issue de cette 23ème semaine 2021. La faible amplitude des enchères a montré une grande homogénéité dans les positions à l’achat de tous les outils. Les nouvelles possibilités d’accueil pour les restaurants, le couvre‐feu repoussé à 23h, les températures estivales … n’ont pas donné l’élan nécessaire à une moindre hausse du cours du porc. Les entreprises françaises sont aussi confrontées au ralentissement de l’export, à la concurrence intracommunautaire et à un marché intérieur qui n’a pas encore retrouvé son niveau de pré‐pandémie.
L’activité d’abattage s’est élevée à 382 870 porcs, ce qui a conduit à une baisse significative des poids de 431 g à 95,78 kilos.