En Allemagne, les abattages sont en recul mais s’accompagnent d’une baisse de poids de l’ordre de 200 grammes traduisant une bonne fluidité de l’offre qui répond à la demande des abattoirs. Sur le marché de la viande, les affaires sont prospères car les pièces nobles sont au centre des achats et font l’objet de hausse de tarifs notamment pour les longes, le jambon ou les épaules.
En Belgique, l’offre est actuellement supérieure de 7% à la moyenne de ce qui a été abattu cette année, en raison d’anticipation d’annonces, mais elle demeure 14% inférieure par rapport à 2022 et en baisse de 23% par rapport à 2021. Le commerce de porcs vifs est très correct en termes de volume et de prix notamment vers l'Europe de l'Est.
L’Espagne a connu 2 fériés la semaine dernière, le mercredi 6 et le vendredi 8 décembre. Pour autant, l’activité n’a pas été ralentie car la demande est élevée en ce début de mois pour satisfaire les commandes en lien avec les fêtes de fin d’année, à destination de l’Europe de l’Est notamment. C’est pourquoi beaucoup d’abattoirs ont travaillé normalement et même le samedi pour certains, reportant à plus tard les départs en congé. Les poids ont, pour la première fois en 14 semaines, reculé de 170 grammes tout en se maintenant 1,7 kg au-dessus de la même référence 2022. Cette situation semble convenir aux éleveurs comme aux abattoirs en raison de la baisse de l’offre cette année.
En Italie, la situation reste négative avec une 3 ème baisse consécutive dans un contexte d’offre en hausse et de demande bien plus timide qu’auparavant à cette même époque de l’année. Si les pièces destinées à la consommation se vendent normalement, le commerce est plus laborieux concernant les produits destinés à la transformation. D’autre part, des anticipations d’annonces sont venues gonflées les offres en raison des récentes baisses du cours mais aussi de la crainte d’une prochaine grève des vétérinaires.
Aux Etats-Unis, le cours poursuit sa tendance baissière. Pour compenser la perte d’activité liée au férié de Thanksgiving, les abattages de la dernière semaine de novembre se sont élevés à 2,7 M de porcs, volume record pour cette année 2023. L'administration générale des douanes chinoises a récemment approuvé l'exportation de 12 établissements porcins américains vers la Chine – les premières nouvelles entreprises américaines autorisées à exporter vers la Chine depuis environ 10 mois. Cela fait partie de l’accord commercial signé entre les USA et la Chine en 2020 et qui visait une augmentation pour la Chine de ses importations de produits agricoles américains.
En Chine, le cours moyen du porc s’est affiché à 14,08 CNY le 7 décembre (1,83 euro). Selon Reuters, de grands élevages de porcs sont aujourd’hui en grande difficulté. « De manière à récupérer rapidement de la production, ils ont agrandi les troupeaux de porcs de manière si agressive que, la demande étant maintenant en baisse, les prix des porcs chutent, les pertes augmentent et les dettes s'alourdissent. » (…) « D'autres pertes considérables sont attendues l'année prochaine, ce qui obligera les entreprises porcines chinoises à réduire leurs troupeaux reproducteurs et à vendre des exploitations, dont beaucoup sont vides ». Selon Reuters, « les enjeux sont de plus en plus importants, non seulement pour eux, mais aussi pour leurs fournisseurs d'aliments à l'étranger, les sociétés de génétique et le commerce mondial de la viande de porc. »
MPB : hausse de 0,2 cent lundi ; hausse de 1,3 cent jeudi à 1,780 euro
Comme ailleurs en Europe, la demande de porcs reste vive en France à deux semaines des vacances de Noël. Cela s’est traduit par une hausse hebdomadaire au Marché du Porc Breton de 1,5 centime pour un prix qui s’établit ainsi à 1,780 euro. La fluidité retrouvée dans les élevages a permis aux groupements vendeurs de s’opposer à la vente de quelques lots pour enchères insuffisantes, tandis que tous les lots ont été fort convoités par l’ensemble des abattoirs présents à la vente. Rappelons que le cours a chuté de 59 centimes depuis le 31 juillet pour se positionner au bas du classement des principaux producteurs de porcs en Europe, plus de 20 centimes sous le prix payé éleveur allemand. L’activité sur la zone Uniporc à 357 996 porcs abattus (- 8 015 porcs / semaine précédente) traduit la baisse de l’offre en élevage d’autant plus que les poids ont chuté de 327 grammes à 96,06 kilos. L’activité d’abattage pour la même semaine 2022 s’était élevée à 381 860 porcs, ce qui représente une baisse sensible de 23 860 porcs (-6,2%). La baisse de la semaine passée place les poids moyens 260 grammes sous les mêmes références des deux dernières années.