Après le férié de Pâques, le constat semble le même sur toutes les places de cotation du porc vivant en Europe : les offres, bien que peu élevées en dépit des quelques reports d’abattage, sont adaptées à la demande qui peine toujours à décoller de façon significative. Pour la plupart des observateurs de marché, les cours devraient évoluer assez peu au cours de ce mois d’autant plus que le mois de mai va se présenter avec son défilé de jours fériés.
En Allemagne, les conditions un peu plus printanières du week-end de Pâques ont donné les premières impulsions de la demande mais le calme est très vite revenu sur le commerce avec la chute des températures. Les surplus liés au férié de Pâques ne sont pas excessifs et les offres sont équilibrées avec une demande encore trop timide qui ne permet pas de revaloriser les tarifs sur le marché des pièces.
En Belgique, la situation ne varie guère, le cours reste inchangé depuis 6 semaines alors que le marché intérieur se caractérise par une faible demande en raison de conditions peu favorables à la consommation des produits de grillades. A l’export, la demande est également modérée. Les poids des porcs sont exceptionnellement lourds.
En Espagne, les fériés ont occasionné quelques reports d’abattage, les poids ont repris 1 kilo et s’établissent 2 kilos au-dessus des poids de l’année dernière à la même semaine. Cependant, les abattoirs manquent toujours d’offres et des importations de porcs vifs sont signalées en provenance de Belgique et des Pays-Bas à des prix plus élevés que ceux pratiqués en Espagne. Sur le marché de la viande, les tarifs sont stables à l’exception des jambons, en hausse. Aucune amélioration ne semble envisagée à court terme, tous les acteurs de marché attendent également des conditions plus propices au développement du commerce.
En Italie, l’incapacité des abattoirs à revaloriser la viande les rend réticents à toute nouvelle hausse sur le prix du porc.
Aux Etats-Unis, le prix du porc poursuit sa hausse et s’établit 33% au-dessus de la référence du début janvier. La bonne demande intérieure et extérieure soutient cette tendance. Les chiffres des exportations du mois de février révèlent une hausse de 14% par rapport à février 2023. Le Mexique reste la destination première des produits porcins américains, ses achats sont en hausse de 21% sur le mois de février avec 94 272 tonnes, soit 38% des exportations totales US. La dynamique reste bonne vers la Canada (+10%) et la Corée du Sud (+71%). Par contre, les exportations vers la Chine sont en baisse de 16%.
Au 11 avril, le prix du porc en Chine est à 15,29 CNY (1,96 euro). Selon les commentaires chinois, la tendance positive des prix du porc s'est ralentie et de nombreux endroits ont connu une tendance à la baisse. On s'attend à ce que les prix des porcs restent volatils et stables à court terme. Le cheptel truies à fin février est en baisse de 6,9% par rapport au même mois 2023. Selon l'agence Reuters, qui se réfère aux chiffres du ministère chinois de l'agriculture, le nombre de truies était de 40,42 millions à la fin du mois de février, ce qui reste encore supérieur aux objectifs des autorités chinoises qui souhaitent ramener le cheptel truies à 39 M de têtes.
MPB : Cours stable à 2,031 euros
De même que sur les autres places européennes, le cours du porc au MPB a été reconduit à l’issue des deux séances hebdomadaires à 2,031 euros. Le cours est stable à présent depuis un bon mois. La demande des abattoirs se fait plus modérée, le férié du Lundi de Pâques ayant par ailleurs généré quelques reports d’abattage. L’activité sur la zone Uniporc s’est élevée à 359 044 porcs abattus, c’est un peu moins que la semaine équivalente de 2023 qui avait suivi la semaine de Pâques. Depuis le début de l’année, l’activité sur la zone Uniporc est en baisse de quelques 100 000 porcs avec toutefois une journée d’abattage en moins cette année. Les poids de la semaine passée ont à nouveau repris 175 grammes à 96,67 grammes après les 115 g de la semaine de Pâques. Ces hausses restent toutefois mesurées et présagent d’un retour assez rapide à la fluidité dans les élevages.