Les marchés européens du porc vivant continuent d’évoluer au gré de leur situation particulière, déterminée notamment par leur position à l’export car sur les marchés intérieurs, tous les pays de l’UE sont logés, plus ou moins, à la même enseigne concernant les possibilités de ventes en restauration collective. Il est clair que de meilleures perspectives se profilent alors que les campagnes de vaccination se poursuivent et que les conditions météo seront propices, espérons-le, à une meilleure consommation de produits dits de saison.
En Allemagne, après la chute sévère de 8 cents la semaine précédente, le marché paraît s’équilibrer, les abattages ont été d’un bon niveau l’avant-dernière semaine d’avril, les poids ont baissé et l’offre est plus conforme à une demande qui reste toutefois calme, impactée par des débouchés limités au grand export.
Il en est de même en Belgique, proche du marché allemand. La cotation a perdu 9 cents du kilo vif en 2 semaines et a été reconduite la semaine passée même si le marché reste sous pression en raison d’une offre toujours importante et d’une forte concurrence sur les marchés de la viande en Europe de l’Est.
Le cours en Autriche a été reconduit alors que le marché est bien équilibré et si les perspectives semblent positives, il faudra attendre encore la mi-mai pour une réouverture progressive de la restauration collective.
Le prix d’acompte danois s’est redressé de 3 centimes d’euro, probablement soutenu par un commerce à l’export qui se maintient à un bon niveau.
En Espagne, la référence de Mercolleida a été reconduite également bien que les offres ne soient pas pléthoriques. Mais la recherche frénétique du moindre porc ne semble plus d’actualité car le marché de la viande est aussi sous tension avec un commerce au détail qui fait pression pour baisser les tarifs et une concurrence plus forte aussi sur le marché intracommunautaire. Il est vrai que le prix espagnol a connu une progression spectaculaire depuis le début de l’année, le plaçant sur la plus haute marche du podium européen. Cette situation ne facilite pas le commerce comme en atteste le ralentissement des ventes vers la Chine qui souhaite à présent négocier sur des bases tarifaires plus conformes au marché européen.
En Italie, les prix ont enregistré une baisse moyenne de 1 centime. La demande intérieure est impactée par la crise sanitaire et si les offres sont conformes à la période, les bonnes conditions météorologiques favorisent la croissance des animaux dont les poids sont plus élevés que la normale.
Pas de changement de tendance aux Etats-Unis cette dernière semaine, les cours se rapprochent du niveau record de 2014 pour la même semaine. Les abattages se stabilisent et s’établissent à des niveaux sans comparaison avec ceux de l’an passé, car au printemps 2020, l’activité a été fortement perturbée par la crise sanitaire. À la fin du mois de mars, l'offre de porc en entrepôt frigorifique était de 205 000 T environ, soit 26,8 % de moins qu'il y a un an et 24,6 % de moins que la moyenne quinquennale. Le stock de produits porcins en frigo a également diminué de 6,5 % par rapport au mois précédent. Bien que les rendements économiques soient à des niveaux rentables, les coûts d'alimentation ont également augmenté de 27,8 %, 30,8 % et 34,8 %, respectivement, pour les exploitations de naissage, de sevrage et d'engraissement. L’abattage des truies est élevé.
En Chine, au 21 avril, le prix moyen semble se stabiliser pour un équivalent de 3,03 euro, 30% sous le niveau de l’année dernière. D’autre part, selon des sources danoises (lf), les autorités centrales ont décidé de diviser le pays en 5 régions afin de mieux contrôler la propagation des différentes maladies comme la FPA ou la DEP. L'idée est de créer des zones exemptes de maladies au sein des régions. Seuls les porcs reproducteurs et les porcelets pourront être transportés entre les régions. Tous les animaux charcutiers seront par contre gardés au sein de la région pour y être abattus.
MPB : hausse de 4,7 cents dans la semaine
Après la hausse maximum de 5 centimes obtenue le jeudi 22 avril, une nouvelle hausse maximum a été enregistrée le lundi 26 avril (+ 1 cent) puisque le total autorisé entre les ventes du jeudi et du lundi est de 6 cents. De même, la séance du jeudi 29 avril s’est déroulée sous le signe de la hausse avec des enchères qui très rapidement, (après 2 lots invendus par les OP), se sont situées au niveau de la vente obligatoire (+ 3cts), les acheteurs s’assurant ainsi la vente des lots. L’offre de porcs se resserre de façon significative sur le marché français provoquant une surenchère dans l’approvisionnement des abattoirs. Le marché intérieur se prépare à une amélioration de la demande avec la levée progressive des restrictions tandis que les ventes à l’export sont en hausse et particulièrement vers la Chine puisque les récentes statistiques montrent une progression non négligeable de 69% sur les 3 premiers mois de l’année.
En se plaçant à 1,535 euro à la fin du mois d’avril, le prix au MPB surpasse à présent les mêmes références de 2020 et 2019. Sur le mois d’avril, le cours moyen a progressé de 18,3 cents, plus qu’il n’avait haussé sur les 3 premiers mois de l’année. La moyenne des 4 premiers mois s’élève à 1,302 euro, -13,9% comparé à la même période 2020.
L’activité de la semaine écoulée traduit la baisse de l’offre avec 369 452 porcs abattus soit un nouveau recul de 4 655 porcs. Les poids moyens enregistrent une petite baisse de 107 g à 95,53 kilos et se situent à présent sous les niveaux de 2020 et 2019. La situation des 1er et 8 mai 2021 un samedi, permettra une meilleure fluidité dans les abattages et moins de fluctuation dans l’évolution des poids. D’autre part, l’an passé, le début de la crise sanitaire avait fortement perturbé l’activité ce qui ne devrait pas être le cas cette année, ce qui se traduira là aussi par moins de fluctuation.