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Méthodes de détection de porcelets SDRP négatifs dans les élevages positifs

La combinaison des prélèvements de porcelets à la mise-bas (vivants ou mort-nés) et au sevrage apporte précision et sécurité pour prendre une décision qui sera essentielle dans tout plan d’éradication.

24 Novembre 2015
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Artícle

Evaluation of a stillborn (pre-colostral) piglet sampling and testing procedure for possible inclusion with a conventional soon-to-wean piglet monitoring procedure to measure time-to-virus-negative-piglets interval in PRRSv positive sow herds. B Carmichael, D Polson, M Torremorell, and Holtkamp. American Association Of Swine Veterinarians, 2009

 

Résumé de l'article

Qu’étudie-t-on ?

Il est important de déterminer le moment où un élevage positif en SDRP commence à produire, de façon constante, des lots entiers de porcelets sevrés négatifs en SDRP. En premier lieu, les porcelets négatifs pourront commencer à être mélangés avec d’autres origines ou d’autres lots de porcelets négatifs. Par ailleurs, la présence de porcelets négatifs indiquera quand c’est le moment adéquat pour rouvrir un élevage qui est resté fermé.

Les objectifs de ce projet ont été l’appréciation d’un protocole de suivi pour améliorer la sensibilité de la détection du SDRPv au niveau de l’élevage et l’obtention de plus d’informations pour prendre des décisions. Une double approche sous-populationnelle peut amplifier le spectre des animaux prélevés quand on détermine le moment où on commence à produire des porcelets négatifs dans un élevage positif : cela pourrait aussi aider à prendre de meilleures décisions chez les truies reproductrices.

 

Comment l’étudie-t-on ?

En avril 2008,  un programme d’élimination du SDRPv a commencé dans deux élevages de truies, de la même entreprise, récemment infectés qui n’avaient pas eu de contact préalable avec le virus. On a suivi deux sous-populations 1) les porcelets mort-nés représentant une période de circulation virale potentielle dans le dernier tiers de gestation et 2) les porcelets juste avant le sevrage représentant une période de circulation virale potentielle de la fin de la gestation jusqu’au sevrage.

Suivi de la sous-population 1 : chaque mois, on prélevait des échantillons de 10 mort-nés de chaque élevage (écouvillons axillaires et sang) envoyés à un laboratoire de diagnostic pour recherche de SDRPv par ELISA et PCR.

Echantillons acceptables = cordon ombilical humide + poumons non gonflés ou partiellement gonflés + pas de lait dans l’estomac.

Suivi de la sous-population 2 : chaque mois, on prélevait, de chaque élevage, 60 échantillons de sang de porcelets avant le sevrage qui étaient envoyés pour recherche de SDRPv par PCR.

 

Quels sont les résultats ?

Les échantillons des mort-nés ont été prélevés à 123, 162 et 201 jours après l’indentification initiale de l’élevage comme positif. Les résultats positifs ont été détectés chez les truies par PCR et ELISA. Les prises d’échantillons des mort-nés correspondent aux jours 118, 157 et 196 après la première vaccination en bande de l’élevage.

On a détecté de la virémie de SDRPv sur des porcelets mort-nés infectés in-utéro sur 6 des 40 (15%) échantillons de sang. On a détecté de l’ARN viral de SDRPv sur 6 des 40 (15%) écouvillons.

Les fœtus mort-nés qui étaient positifs par PCR sur sang et/ou peau n’ont pas montré d’évidences de séroconversion qui ont été détectables par ELISA.

Les résultats des analyses de sang et de peau par ELISA ont été de 0% (0/40) positifs et on n’a pas observé de différences sur le rapport S/P entre les porcelets PCR positifs et les PCR négatifs.

 

Quelles conclusions tire-t-on de ce travail ?

Il est intéressant que les écouvillons prélevés sur la surface cutanée des aisselles des porcelets mort-nés étaient positifs par PCR. Le SDRPv provient probablement du liquide amniotique et non de la salle de mise-bas puisque les élevages fonctionnent en tout plein-tout vide, sont lavés à fond avec de l’eau chaude, sont désinfectés avec un produit virucide contre le SDRPv et sont séchés avec un agent asséchant commercial.

Le prélèvement/analyse des porcelets mort-nés (n’ayant pas pris de colostrum) peut être un outil complémentaire pour la PCR des porcelets sur le point d’être sevrés qui apporte une grande confiance dans la détection des évidences de circulation du SDRPv en reproduction.

Compte tenu que la détection des porcelets négatifs en fin de lactation signifie un retard de presque une lactation par rapport à la même information obtenue à partir de porcelets mort-nés (sans prise de colostrum), on pourrait considérer un protocole d’interprétation des résultats et l’exécution d’actions combinant le suivi des porcelets mort-nés (sans prise de colostrum) avec celui des porcelets prêts à être sevrés.

 

Enric MarcoLa vision du terrain par Enric Marco

La stratégie-clé pour réussir à produire des porcelets négatifs en SDRP est la suspension de l’entrée de cheptel de renouvellement ou la fermeture de l’élevage, à part arrêter d’utiliser des doses de verrats positifs. Ces mesures sont celles qui permettront que le virus cesse de circuler parmi les truies reproductrices. Savoir quand on commence à produire des porcelets négatifs est la clé pour continuer avec les mesures qui nous mènent à l’élimination du virus. Dans ces cas où l’élevage a des post-sevrages sur le même site que les truies reproductrices, le moment où l’on commence à produire un porcelet négatif sera le signal pour commencer le vide des PS puis permettra que, après le vide, les porcelets qui retournent dans l’élevage restent négatifs (en considérant naturellement qu’il n’y a pas d’engraissement sur l’élevage). Ce sera aussi en même temps le signal qui nous permettra de prendre la décision de rouvrir l’élevage à l’arrivée du cheptel de renouvellement négatif sans risque qu’il ne redevienne positif.

La méthodologie utilisée le plus couramment était la prise de sang des porcelets au sevrage. La crainte de dépendre seulement de ce type de prélèvement est que la présence de virus peut nous échapper lorsque sa présence est très faible. La combinaison des prélèvements de porcelets au sevrage et de porcelets à la mise-bas, soit de mort-nés comme le soulève l’article soit de porcelets vivants, apporte une précision et une sécurité pour prendre une décision qui sera essentielle dans tout plan d’éradication. La nouveauté de prélever des échantillons de sang ou de peau (aisselle) de mort-nés apporte de nouvelles ressources techniques pour pouvoir toujours obtenir l’échantillonnage nécessaire. Cependant, on ne peut pas remplacer le prélèvement au sevrage car, comme on le précise dans cet article, il peut y avoir des animaux qui naissent négatifs mais qui se contaminent en salle de maternité. Il va sans dire que quand on réalise ce type de contrôles, avoir une seule sérologie négative n’est pas suffisant, il serait nécessaire de disposer de plusieurs répétitions pour avoir la sécurité que le virus a cessé de circuler sur l’élevage.

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