Haemophilus parasuis est présent dans tous les pays ayant une production porcine et sa prévalence est proche de 100 % dans les élevages traditionnels. Cependant, une partie seulement de ces élevages présente des pathologies associées à l'infection.
Fig. 1 Porc en décubitus latéral dû à des symptômes nerveux (nystagmus, extension des extrêmités et opistootonos) dans le cas d'une ménigité causée par Haemophilus parasuis.
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Traditionnellement, la maladie de Glässer est sporadique et associée à des situations de stress. Cependant, dans les élevages à haut statut sanitaire et multisites, l’apparition de la maladie peut être plus grave et affecter un fort pourcentage d'animaux. Les animaux les plus affectés sont principalement les porcelets en post-sevrage, normalement une ou deux semaines après le sevrage, bien qu'actuellement on observe une atteinte d'animaux plus âgés jusqu’aux animaux en engraissement.
Le diagnostic de la maladie de Glässer commence à l'élevage avec l'identification des symptômes cliniques. H. parasuis présente plusieurs tableaux clinico-pathologiques : maladie de Glässer, septicémie sans polysérosite et détresse respiratoire associée à une pneumonie.
Fig. 2. Gonflement modéré d'une des articulations tarsienne chez un porc atteint de maladie de Glässer. A l'ouverture de l'articulation, on observe généralement une arthrite fibrineuse.
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La forme aigüe apparaît de façon soudaine dans l'élevage et peut affecter entre 10 et 50 % des animaux du lot sevré. Elle correspond à ce que l'on connaît comme maladie de Glässer et se caractérise pathologiquement par des lésions de polysérosite fibrineuse et de polyarthrite.
Les animaux avec ces lésions peuvent présenter une forte fièvre (41,5 ºC), une toux marquée, une respiration abdominale, des articulations enflammées et des symptômes neurologiques, comme le décubitus latéral, des tremblements et des pédalages, puisque dans certains cas la bactérie provoque une inflammation des méninges. Ces signes cliniques peuvent se présenter chez les porcelets de manière indépendante ou conjointe.
Les animaux qui récupèrent de la maladie aigüe peuvent rester affectés de façon chronique avec de graves lésions de polysérosite et d'arthrite fibreuse. Ces lésions chroniques produisent principalement un retard de croissance de ces animaux. Certains de ces animaux peuvent mourir par insuffisance cardiaque et présenter une péricardite fibreuse à l'autopsie.
H. parasuis peut aussi produire un tableau respiratoire sans atteinte systémique, caractérisé par de la dyspnée et de la toux. Chez ces animaux on observe des lésions pulmonaires de bronchopneumonie catarrhale-purulente, à partir desquelles on peut isoler la bactérie.
Enfin, H. parasuis peut produire une forme suraigue caractérisée par une mort subite.
Ce tableau apparaît principalement chez des animaux qui manquent d'anticorps et sont confrontés à une souche très virulente. A l'autopsie, ces animaux présentent des lésions compatibles avec une septicémie, comme des pétéchies dans les tissus et des lésions microscopiques d’atteinte vasculaire.
Fig. 3. Porc atteint de maladie de Glässer. Présence marquée de fibrine dans la cavité péritonéale (péritonite fibrineuse) et péricardique (péricardite fibrineuse).
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Fig. 4. Arthrite due à Haemophilus parasuis.
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Fig 5. Pétéchies sur un rein dues à Haemophilus parasuis dans un cas de mort subite. |
Le diagnostic clinique, bien qu'essentiel, servira seulement à titre d'orientation puisqu'il existe d'autres micro-organismes qui produisent des tableaux cliniques et des lésions similaires à celles décrites. Dans le diagnostic différentiel clinique – pathologique, on doit prendre en considération les infections par Streptococcus suis, Escherichia coli et Mycoplasma hyorhinis, ce dernier dans les tableaux chroniques où la polysérosite fibrineuse prédomine. Par conséquent, il faut la confirmation du diagnostic de laboratoire par l'isolement d'H. parasuis sur les lésions observées chez les animaux.
Virginia Aragón. CRESA. Espagne