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Divergences et dichotomies Nord-Sud dans l’UE

En ce moment, la dichotomie Nord-Sud au sein de l’UE est plus évidente que jamais, s’affirmant comme une divergence qui se consolide et devient chronique.

Nous devons avant tout souligner qu'aucun nouveau cas de fièvre aphteuse en Allemagne n'a été détecté. Sept semaines se sont déjà écoulées depuis l’apparition du foyer près de Berlin et aucune nouvelle incidence n’a été signalée. Cette absence de nouveauté est, en soi, la meilleure nouvelle possible. Le problème et ses conséquences semblent très circonscrits à l’Allemagne. Si aucun nouveau cas n’émerge (croisons les doigts), la situation reviendra à la normale dans quelques mois. Les autorités allemandes assouplissent les mesures sanitaires de protection et un calme prudent s’installe progressivement. Ce retour à la normale est crucial pour l’ensemble du secteur porcin de l’UE. Si la tendance se maintient, l’Allemagne pourrait retrouver l’accès à l’exportation vers certains pays tiers avant la fin de l’année.

Février s’achève non seulement avec une tendance claire à la hausse du prix espagnol, mais la cotation espagnole semble suivre la trajectoire d’une flèche, toujours plus haut… Depuis le début de l’année, le poids moyen des carcasses reste à des niveaux très élevés, un record absolu par rapport aux mêmes semaines des années précédentes. Il est probable que nous devions nous habituer à cette nouvelle réalité : progressivement, la fourchette de poids des carcasses a évolué et il semble que cette situation soit désormais irréversible. Nous réaffirmons ici que des carcasses aussi lourdes (comme en janvier, par exemple) produisent des pièces trop grandes, hors des standards commerciaux. Février a été marqué par des hausses constantes chaque semaine, en contraste avec la stabilité obstinée des pays d’Europe centrale, contrainte par la situation allemande. Pour compléter le tableau, nous devons mentionner que le commerce de la viande est en difficulté et que les stocks (non désirés) augmentent.

Au moment où nous écrivons ces lignes, le prix espagnol et le prix allemand (selon Mercolleida, pour des qualités équivalentes) affichent un écart significatif : 1,63 €/kg pour le prix officiel espagnol contre 1,34 €/kg pour son équivalent allemand. L’Allemagne subit la pénalisation due à la fièvre aphteuse détectée en janvier (elle a pratiquement perdu toute possibilité d’exporter vers les pays tiers), en plus de la PPA qui continue de peser sur ses opportunités commerciales. En Espagne, l’offre reste insuffisante par rapport aux capacités d’abattage installées. Actuellement, cette surcapacité d’abattage nous semble structurelle.

L’Allemagne conserve son rôle de marché directeur en Europe centrale : les cotations de ses pays voisins suivent de très près l’évolution du marché allemand. Entre l’Allemagne et ses voisins (Pays-Bas, Belgique, …), il existe d’importants échanges réguliers et fréquents (ce qui fait que ces marchés fonctionnent comme des vases communicants quasi parfaits), tant pour les animaux vivants que pour la viande.

L’Allemagne et ses satellites évoluent dans un mouchoir de poche, plusieurs dizaines de centimes en dessous du prix espagnol. Plus que jamais, la dichotomie Nord-Sud au sein de l’UE se confirme, s’installant progressivement comme une divergence chronique.

Vingt-neuf centimes d’écart par kilo vif équivalent à 38 centimes par kilo carcasse. Un monde d’écart. Notre prix semble perché sur une tour d’ivoire, largement en tête et bien au-dessus du reste des cotations européennes. Une différence aussi marquée ne peut être que conjoncturelle, mais tant qu’elle persiste, les abattoirs espagnols auront du mal (impossible ?) à obtenir des marges d’exploitation positives. C’est un fait indéniable. Il est probable que la cotation allemande se redresse avec l’arrivée du beau temps.

Sur la scène mondiale, il faut souligner que tant les États-Unis que le Brésil évoluent à des niveaux de prix très élevés pour cette période de l’année. Au Brésil, le marché est porté par un bon rythme d’exportation, tandis qu’aux États-Unis, il est indéniable qu’une réduction du cheptel est en cours (probablement temporaire). Des prix élevés chez nos principaux concurrents internationaux ne peuvent que nous être favorables.

Nous souhaitons ici mentionner la croissance spectaculaire de la production porcine en Russie. Jetons un œil aux chiffres :

Source : 333 Statistiques de production porcine

Tout simplement une augmentation de 387 % en 23 ans (!). La production de 2024 équivaut à un abattage hebdomadaire d’environ 1 240 000 porcs (contre 1 100 000 actuellement en Espagne). Notre grand voisin de l’Est pose officiellement sa candidature pour devenir un redoutable concurrent sur les marchés mondiaux. Pour l’instant, il dispute la troisième place mondiale au Brésil, reléguant définitivement l’Espagne à la cinquième position. Pour le moment, la viande de porc russe est bien présente en Chine. Son développement est d’autant plus remarquable qu’il partait de zéro : sans savoir-faire, sans tradition d’élevage, sans expérience commerciale et avec des équipements pour la plupart obsolètes. Nous savons que la Russie est un grand producteur de céréales et, d’une certaine manière, le porc n’est rien d’autre qu’une céréale transformée…

Pour conclure, nous voulons citer aujourd’hui une déclaration du président de la PIMEC (Patronat Catalan des Petites et Moyennes Entreprises), M. Antoni Cañete : “La Chine produit, les États-Unis innovent et l’UE crée des normes…”. Nous souscrivons totalement à ces propos : À bon entendeur, salut!

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