L’augmentation annuelle des poids à l’abattage des porcs castrés et des primipares aux Etats-Unis continue sans cesse. De 1997 jusqu’à 2013, selon l’inspection officielle, le poids de la carcasse des porcs sevrés et des femelles a augmenté en moyenne de 0,6 kg par an. En 2014 l’augmentation fut même plus importante à cause des effets du virus de la DEP sur le nombre de porcs sevrés et de l’importante diminution du coût de l’aliment. Même si au moment d’écrire cet article, l’année n’est pas terminée, la moyenne annuelle de 2014 tournera très près de 97,5 kg sur un peu plus de 96 millions de porcs castrés et primipares.
Généralement, l’effet de la densité des animaux sur la performance du porc est bien étudié. Quand les porcs sont élevés avec trop peu d’espace, la consommation journalière d’aliment et le gain quotidien diminuent, entrainant un minimum d’effet sur l’efficacité de la conversion alimentaire (Gonyou et al, 2006). A partir de l’utilisation de la méta-analyse et de données publiées d’une série d’expérimentations, Gonyou et al (2006) ont déterminé que l’espace « adéquat » pour les porcs en croissance est défini par l’équation :
Aire (m²/porc) = 0.034 x (poids corporel, kg) 0.667
Aire (pieds²/porc) = 0.2167 x (poids corporel, lb) 0.667
Quant au besoin d’espace pour les porcs qui atteignent des poids finaux plus élevés, l’information est limitée. Brumm et al (1996) ont produit des porcs castrés de 136 kg dans différentes allocations d’espaces, en arrivant à la conclusion que la nécessité pour les porcs avec autant de poids serait entre 0,84 et 0,93 m²/porc (de 9 à 10 pieds²/porc). Selon l’équation précédente, le besoin d’espace prévu pour les porcs de 136 kg est de 0.88 m² (9.55 pieds²) par porc, près du point moyen de l’estimation de Brumm et al (1996).
Gonyou et al (2006), ont indiqué que pour chaque changement de 3% dans l’allocation d’espace en dessous de l’espace défini comme « adéquat », le GMQ et la consommation journalière diminuent de 1% dans les installations avec un sol entièrement en caillebotis. Dans les installations avec une partie du sol en caillebotis, la diminution atteint 1,5%.
Aux USA, la densité de population moyenne des animaux dans les bâtiments d’engraissement-finition est estimée à 0.67 m² (7,2 pieds²) par porc (Kliebenstein et al, 205). En utilisant la diminution de 1% sur le gain pour chaque diminution d’espace de 3% sur les sols en caillebotis intégral courants dans l’industrie américaine, on estime que cette densité de population réduit le gain d’un peu plus de 5% par rapport aux porcs qui sont élevés avec un espace adapté et des cases pleines (premier porc envoyé à l’abattoir) quand le poids moyen de la case est de 113,6 kg (250 livres) (Tableau 1).
Poids moyen de la case | Besoin | Réduction de 5% GMQ | |||
kg | lb | m2 | pieds2 | m2 | pieds2 |
109,1 | 240 | 0,78 | 8,38 | 0,66 | 7,12 |
113,6 | 250 | 0,80 | 8,61 | 0,68 | 7,32 |
118,2 | 260 | 0,82 | 8,84 | 0,70 | 7,52 |
122,7 | 270 | 0,84 | 9,07 | 0,71 | 7,71 |
127,3 | 280 | 0,86 | 9,29 | 0,73 | 7,90 |
131,8 | 290 | 0,79 | 8,51 | 0,75 | 8,09 |
136,4 | 300 | 0,90 | 9,73 | 0,77 | 8,27 |
Tableau 1 : Besoins d’espace estimé pour la performance des porcs sans diminution de GMQ et avec une diminution de 5% du gain quotidien dans des cases avec un sol en caillebotis intégral.
Cependant si on a des cases entières aux poids plus élevés avant d’envoyer le premier ou les premiers porcs à l’abattoir, l’effet empire. Par exemple, si le poids moyen de la case au moment de l’ (les) envoyer est de 125 kg et si la densité de population est de 0.67 m² par porc (7.2 pieds²), on estime que le taux général de gain quotidien pendant la période d’engraissement-finition diminuera de 7,2% à cause de l’effet de la densité de population.
Figure 1 : Porcs logés sur 0,67 m² (7.2 pieds²)/porc en cases de grands groupes et avec un sol en grilles plusieurs semaines avant d’envoyer le premier porc à l’abattoir.
Figure 2 : Cases de 125 têtes juste avant d’envoyer le premier porc à l’abattoir avec environ 123 kg (271 lb) de poids moyen de la case et 0,68 m² (7,3 pieds²) par porc.
Tout cela montre que la gestion de la densité de la population devient plus critique quand on augmente le poids de vente surtout si on ne fait pas de réajustements sur le nombre de porcs logés dans une installation. A cause des règlementations locales, étatiques et nationales en rapport avec la densité, les producteurs des USA ont tendance à remplir les bâtiments avec le nombre autorisé au lieu de faire face aux difficultés qu’entraînent la localisation et la construction d’installations supplémentaires pour obtenir plus d’espace par porc en réponse à de plus grands poids de vente.
L’interaction entre des poids plus élevés (et la densité) avec la performance des porcs après envoi d’un ou de plusieurs d’une case à l’abattoir est aussi évidente. Bien qu’il y ait quelques données publiées sur le sujet, l’expérience du système de production montre que plus on remplit la case avant de sortir le premier ou les premiers porcs à la vente, plus grande est l’augmentation du gain quotidien des porcs qui restent dans la case car ils auront aura plus d’espace (et autres ressources limitantes).
Cela souligne l’importance d’envoyer un ou plus de porcs de chaque case au moment de la première vente pour que toutes les cases de porcs qui restent sur l’élevage aient l’opportunité de grandir plus rapidement en réponse à la diminution de la densité. Le fait de ne pas vendre de porcs de toutes les cases a pour conséquence que celles où il n’y a eu aucune sortie soient de plus en plus remplies avec une consommation d’aliment et un GMQ encore plus bas, ce qui, en plus, entraîne une variation de la performance globale des porcs dans le bâtiment.