La très forte pression exercée sur le marché de la viande s’est à nouveau traduite mercredi dernier par une baisse de 6 cents du prix allemand AMI, totalisant ‐11 cents en 2 semaines. Le marché d’ISN a, quant à lui, enregistré une baisse de 15 cents en l’espace de 15 jours et des « prix maison » de l’ordre de 11 cents sont annoncés dans certains abattoirs allemands, ce qui augure d’une possible baisse du prix encore cette semaine. Le cours allemand s’effondre sous l’effet conjugué d’une demande intérieure et extérieure particulièrement faible. Progressivement, les länder entrent en période de vacances scolaires, réduisant sensiblement la demande ; sur le plan extérieur, les volumes exportés se réduisent sous l’effet d’une concurrence exacerbée et la pression tarifaire se fait sentir notamment de la part des clients chinois. Comme la semaine passée, cette baisse des cours s’est propagée dans de nombreux pays du nord de l’Europe et ce, malgré des offres particulièrement faibles. C’est le cas en Belgique où il est fait état de disponibilité réduite, de poids en baisse constante. Malgré tout, ici aussi, le marché de la viande est confronté à une forte concurrence en Europe et au grand export. Malgré le peu d’offres, le cours belge s’aligne sur la baisse allemande en se repliant de 5 cents ; de la même manière, le cours autrichien perd 3 cents.
Le Danemark subit logiquement les contrecoups d’un marché international en berne et le prix d’acompte danois perd 4 cents cette semaine.
Les pays au sud de l’Europe ont été, pour l’instant, épargnés par cette onde de choc. Ils bénéficient de l’afflux estival de nombreux touristes qui permet de dynamiser la demande en l’absence de stocks congelés. Cependant le ralentissement des échanges sur le grand export ramène des volumes sur l’Europe et la concurrence intracommunautaire se fait sentir. C’est ce qui est rapporté d’Espagne, premier exportateur européen depuis le mois d’avril, qui rencontre aussi des difficultés sur les marchés asiatiques avec l’absence remarquée de la Chine aux achats cet été. Pourtant, l’offre fait défaut mais les abattoirs optent pour une activité adaptée aux disponibilités dont les poids ont encore baissé.
En Italie, les touristes ont afflué et soutiennent la demande, l’offre est faible, les poids subissent les conséquences des fortes chaleurs. Les cours évoluent favorablement, quoique plus modérément.
Les 2 baisses consécutives du cours allemand ont rapproché la référence allemande du cours français, laissant le cours espagnol nettement audessus de ces concurrents. Combien de temps, les pays du sud de l’Europe vont‐ils pouvoir résister à cette pression baissière ?
MPB : cours reconduit à la veille du 14 juillet
Cette semaine à 4 jours d’activité a permis aux abattoirs de bénéficier d’un approvisionnement sans pression d’autant plus que la demande reste régulière en cette période de transition migratoire. Le 14 juillet est traditionnellement le signal de départ d’un mois de grande affluence touristique et la demande se dynamise alors. Pour l’heure, l’équilibre est maintenu entre l’offre et la demande et se traduit par une reconduction du cours à 1,491 euro. Les abattages dans la zone Uniporc Ouest se sont élevés à 304 935 porcs (311 759 l’année dernière pour la même semaine : ‐ 2,19 %). Les poids se sont stabilisés à 93,50 kg.