Dynamisme de l’Allemagne et l’Espagne en Europe
En 2018, l’Union européenne reste le premier exportateur mondial de porc : 3,7 Mt de produits porcins ont été expédiées hors UE. Les exportations de l’UE ont augmenté de 0,8 % en un an. Impactée par la baisse mondiale du prix du porc, la valeur des envois vers les pays tiers a perdu 6,8 % en un an. L’Allemagne a réalisé de meilleures ventes qu’en 2017 avec 855 000 t exportées hors UE (+0,7 %). L’Espagne a affiché la plus importante progression sur le marché du commerce mondial. Les ventes espagnoles hors UE ont atteint 815 000 t, soit +10 % en un an.
Perturbations sur le continent américain
L’année 2018 a aussi été marquée par une forte progression des exportations américaines sur les marchés tiers hors zone Alena. Les volumes expédiés par les Etats-Unis s’élèvent à 1,6 Mt (+5 % par rapport à 2017). La valeur des exportations américaines a chuté de 2,5 % en un an, sous l’effet du recul mondial du prix du porc. Le marché de l’export aux Etats-Unis a aussi été ébranlé par des différends commerciaux au sein de l’Alena, et avec la Chine. Vers la Chine et Hong Kong (320 000 t), les envois américains ont chuté de 30,5 % en 2018/17.
Le Mexique, premier partenaire des Etats-Unis (873 000 t), a réduit ses importations de 2,3 % en un an.
Côté Canada, les volumes exportés hors zone Alena (761 000 t) sont également en baisse (-2,3 %). La moindre demande chinoise est le principal déterminant de ce déclin.
Le Brésil, autre grand pays exportateur (728 000 t), a dû composer avec la perte du marché russe, son principal débouché, en décembre 2017. Les ventes brésiliennes ont ainsi chuté de 6,2 % en un an. Jusqu’à la réouverture du marché russe en novembre 2018, les produits de porc brésiliens se sont davantage retrouvés sur les marchés asiatiques et en Amérique du Sud.
En Asie, pas que la Chine… et la FPA qui marque ces marchés en 2019
En 2018, la demande chinoise s’est contractée pour la seconde année consécutive (-9,4 % en un an). Les importations chinoises se sont élevées à 2,1 Mt, soit 2,9 Md€. En revanche d’autres marchés asiatiques ont amorti ce recul chinois.
Le Japon, marché à plus haute valeur ajoutée, a importé près de 1,3 Mt, avec une progression de 2 %. En valeur, les achats japonais pèsent le plus dans le commerce mondial du porc. En 2018, 4,4 Md€ de produits porcins ont été vendus au Japon.
D’autres hausses en Asie ont été observées : aux Philippines (+18,6 %) ou encore en Corée du Sud (+26 %).
L’épidémie de Fièvre Porcine Africaine ravage actuellement la Chine, et l’Asie de l’Est (Viêt Nam, Laos, Cambodge,…). Elle permet d’envisager un regain massif des importations de ces marchés en 2019. Cette hausse des imports se fait d’ores et déjà ressentir depuis le début de l’année Cette crise sanitaire mondiale, inédite, devrait rebattre les cartes du commerce mondial du porc dans les mois, voire les années à venir.
Elisa Husson,
Ingénieur économiste,
IFIP-Institut du porc