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En mesurant l'évolution des programmes régionaux de contrôle du SDRP

Sans l’implication dans le programme de tous les élevages présents sur la zone, l’avancée sera minime ou nulle.

17 Juin 2016
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Article

Measuring Progress on the Control of Porcine Reproductive and Respiratory Syndrome (PRRS) at a Regional Level: The Minnesota N212 Regional Control Project (Rcp) as a Working Example. PLoS ONE 11(2): e0149498. Valdes-Donoso P, Jarvis LS, Wright D, Alvarez J, Perez AM (2016)

 

Qu'étudie-t-on ?

Cette étude établit une approximation systématique pour quantifier l’effet des programmes régionaux de contrôle (RCP) pour le contrôle du SDRP.

 

Comment l’étudie-t-on ?

On a pris des données d’élevages de porcs sur une zone précise entre juillet 2012 et juin 2015 d’un RCP du Minnesota (RCP-N212). En utilisant des modèles statistiques, on a calculé la participation active des élevages impliqués, définie comme l’acceptation de partager (ou de non partager) le statut du SDRP et on l’a utilisé comme valeur prédictive, avec d’autres variables, pour analyser la tendance du SDRP au cours du temps. De plus, on a analysé les schémas spatiaux et temporels de la participation des éleveurs et la dynamique de la maladie.

Les données du RCP-N212 contenaient des informations au niveau de l’élevage qui comprenait la localisation géographique, le jour auquel l’élevage a commencé à participer au RCP-N212, le type de l’élevage et le statut du SDRP.

 

Quels sont les résultats ?

Pendant l’étude, il y a eu une augmentation significative de la tendance des éleveurs par rapport à l’acceptation de partager l’information. Les élevages de truies étaient plus disposés à partager l’information alors que les producteurs sans truies étaient moins favorables à signaler les épisodes.

Les incidences sur le SDRP ont été regroupées momentanément. Le premier épisode de SDRP dans une région augmente l’excrétion du virus, ce qui entraîne la dispersion du virus. Mais ceci s’accompagne aussi d’un contrôle plus important de la maladie, ce qui à la fois diminue l’excrétion du virus et la dissémination du virus.

Pendant la période analysée, l’incidence du SDRP a significativement diminué, montrant une corrélation négative entre le niveau de participation dans l’étude et l’apparition du SDRP et une corrélation positive avec la densité des élevages au niveau du comté.

Les résultats de l’étude ont révélé que, plus la densité des élevages moyens et grands est importante dans un comté, plus la probabilité d’apparition du SDRP est importante.

Ce résultat montre que la dissémination de la maladie est positivement en relation avec la densité des élevages et/ou le nombre de porcs.

On a détecté des corrélations positives de cas dans un rayon de 3 km et des périodes inférieures à 3 semaines, ce qui concorde avec des travaux précédents qui décrivent un rayon d’influence de 3 km autour des élevages infectés.

 

Quelles conclusions tire-t-on de ce travail ?

Il est important de comprendre les mécanismes qui permettent la dissémination du virus et la maladie et, concrètement, que sur les zones à forte densité d’élevages moyens et grands, il y a plus de possibilités de s’infecter, particulièrement dans un périmètre de 3 km.

Ceci doit être pris en compte au moment de décider de l’objectif sur une zone précise par rapport au SDRP : élimination ou contrôle ?

Le fait que les élevages négatifs en SDRP ou les élevages avec du SDRP contrôlé soient plus favorables à partager l’information et que les élevages sans truies soient moins collaboratifs, est un défi constant dans un projet de contrôle régional. Vu que les élevages qui n’ont pas de truies ont souvent un nombre important d’animaux, dans des groupes d’âge parmi lesquels il est plus probable que le virus se réplique, il est essentiel que les projets parviennent à ce que ces élevages partagent leur information.

Enric MarcoLa vision du terrain par Enric Marco

Les plans de contrôle régionaux du SDRP sont présentés comme l’un des instruments nécessaires pour atteindre le contrôle de l’infection dans des zones à forte densité porcine. Evidemment, et d’un point de vue théorique, personne ne nie qu’il en soit ainsi. Cependant, dans la pratique, les résultats obtenus ne sont pas toujours encourageants.

L’un des premiers problèmes auquel on est confronté est de préciser quel est l’objectif du plan. Au départ, on parlait de plans régionaux d’élimination du SDRP et progressivement, le mot « élimination » a été substitué par celui de « contrôle », moins ambitieux et probablement plus réaliste. De ce fait, pour tous ceux qui ont collaboré certains de ces plans, on se sent plus à l’aise d’utiliser le terme «contrôle». Mais réellement, que cela signifie-t-il ? Que prétend-on avec ce contrôle ?

Contrôler une maladie n’est pas seulement d’accumuler des informations, mais c’est obtenir que son incidence diminue. Tous les plans de contrôle du SDRP, mis à part de partager l’information sur les épisodes qui arrivent sur un territoire précis, partagent aussi l’information sur l’état sanitaire des différents élevages avec pour seul objectif de mesurer son évolution. Mais comment la mesurer ?

C’est le doute qui préoccupe beaucoup des coordinateurs qui se retrouvent derrière ces programmes. L’article est très intéressant puisqu’il propose une méthode pour mesurer l’évolution d’un programme déterminé dans une zone précise, malgré toutes les limites que nous présente la cruelle réalité (manque d’information de certains élevages impliqués). L’amélioration n’existe pas si on ne peut pas la mesurer.

De ce travail réalisé, on peut en plus tirer certaines conclusions qui sont très valides pour obtenir le succès de ces programmes. Le SDRP préoccupe particulièrement les élevages de truies reproductrices par l’important impact économique que la maladie à sur eux. Habituellement, les principaux moteurs de ce type de programme sont les propriétaires et les vétérinaires d’élevages de truies reproductrices, cherchant en eux une assurance pour diminuer le risque d’infection et maintenir la viabilité économique. Cependant, sans l’implication dans le programme de tous les élevages présents sur la zone, l’avancée sera minime ou nulle. Quand on parle de maladies produites par le virus, le pouvoir de contenir son amplification sera l’un de éléments essentiels pour diminuer sa diffusion et en définitif contrôler l’infection. Dans ces programmes, les élevages qui logent des animaux en phase de croissance sont importants en étant, eux, souvent les responsables d’une charge virale élevée dans une zone particulière. C’est une bonne raison pour les inclure dans les programmes et en partageant l’information comme les autres.

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