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Est-il possible de contrôler les défauts génétiques ?

Il y a trois gènes principaux d'importance significative pour la filière – l'hyperthermie maligne/l'halothane/le stress et les deux gènes d'E. coli (F4 et F18) qui ont des tests ADN disponibles pour les programmes de sélection.

Comme on l'a décrit dans un précédent article (Hernies et cryptorchidies), les défauts génétiques comprennent un vaste éventail de pathologies. Celles-ci peuvent être contrôlées par un gène (locus unique), ou par l'action combinée de nombreux gènes (polygéniques) et/ou impliquant des facteurs non génétiques ou environnementaux. De plus il y a des troubles qui semblent être familiers mais dont on n'a pas assez d'évidences pour conclure quels sont les gènes impliqués.

La base standard de données pour des caractères et des troubles hérités chez des espèces animales est la Online MendelianInheritance in Animals (OMIA). Cette base de données appartient à l'Université de Sidney, en Australie. On peut y accéder depuis :

http://omia.angis.org.au/results?search_type=simple&query=pig

Cette base de données décrit 249 défauts et souligne les bases possibles de l'héritabilité de chaque trouble. Ce dernier est important puisqu'il détermine si le contrôle d'un défaut est réaliste.

Quelques exemples de troubles polygéniques sont la cryptorchidie ou l'hernie scrotale – comme il y a plus d'un gène impliqué, le contrôle est complexe et on l'abordera dans un article ultérieur.

Cependant, les défauts des gènes principaux (uniques) sont moins complexes – OMIA cite 29 troubles à locus unique. Parmi ceux-ci, 9 ont été caractérisés à un niveau moléculaire, on peut donc utiliser des tests ADN pour le contrôle.

Défaut Caractérisé au niveau moléculaire
Arthrogrypose Non
Ataxie progressive
Oui
nanisme
Oui
Gangliosidose
Non
Hémophilie A
Non
Manque de poil, avec emphysème dépendant de l'âge Non
Paralysie des extrémités postérieures Non
Hypercholostérémie
Oui
Hypotrichose, dominante Non
Hypotrichose, récessive Non
Manque d'extrémités Non
Lymphosarcome Non
Hyperthermie maligne (Halothane)
Oui
rendementNapole (RN)
Oui
Glomérulonéphrite membranoproliférative typeII
Oui
Diarrhée néonatale, F4
Non
Transport de nucléosides défectueux
Non
Porphyrie érythropoïetique congénitale Non
Porphyrie, sans classification Non
Myopathie progressive (Creeper) Non
Manque de protamine-2 Non
Kystes rénaux Non
Récepteur E. coli F18 - résistance à la maladie de l'œdème Oui
Inversión de sexe: XX mâle Non
Défaut de la queue courte et raide (ISTS) Oui
Syndrome de Campus, tremblements Non
Tremblements, en relation avec X Non
Rachitisme par manque de vitamine D, de type I (PDDR Oui
Maladie de Von Willebrand Non


Hyperthermie maligne (halothane) – un défaut à locus unique

On doit tenir compte que plusieurs de ces "défauts" sont très rares – dans quelques cas il y a seulement un cas décrit dans la littérature. Cependant il y a trois gènes principaux d'importance significative pour la filière – l'hyperthermie maligne/l'halothane/le stress et les deux gènes d'E. coli (F4 et F18) qui ont des tests ADN disponibles pour les programmes de sélection. De plus, l'incidence de ISTS a été rapidement diminuée dans la populations de Finnish Yorkshire en utilisant des marqueurs génétiques pour la sélection.

Pour d'autres caractères d'importance économique où il n'y a pas de tests d'ADN disponibles, le contrôle est souvent peu fiable à cause de facteurs seuil. Cependant, l'expérience clinique suggère que les "règles" suivantes ont l'habitude de fonctionner :

- Nous ne recommandons pas l'utilisation d'animaux "corrigés" chirurgicalement comme futurs reproducteurs (par exemple atrésie ou hernies).

- Lorsque l'incidence augmente rapidement au-dessus des valeurs «normales», il faut enquêter sur la présence éventuelle de mycotoxines dans l'alimentation et vérifier si les spécifications de la ration sont compatibles avec les valeurs recommandées. Par exemple, de faibles valeurs de certains acides aminés et de vitamines ont été liées à des incidences élevées de splayleg.

- Les facteurs environnementaux peuvent être importants, de sorte qu’il faut les vérifier dans les élevages où les défauts augmentent. Des exemples en sont le prolapsus rectal (augmentation de la toux, la diarrhée, des combats, de nouvelles cases avec un sol inadéquat ...) et le splayleg (état du sol dans la salle de mise-bas).


Splayleg – les causes multiples rendent son contrôle difficile

- En dernier recours dans un élevage avec une incidence élevée qui cause de graves pertes économiques , on peut envisage la mise en œuvre d'un programmes d’abattage des individus touchés et de leurs parents, frères et sœurs. Cependant il faut faire des enregistrements précis pour surveiller la situation et voir si l'incidence indépendamment du programme d’abattage !

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