Nous terminons avril avec des porcs plus chers qu'en mars et nous terminerons mai avec des porcs plus chers qu'en avril. Cela augmente et continuera tel que nous l'avancions dans notre commentaire précédent.
Sur ces quatre premiers mois de 2017, l'Espagne dans son ensemble a abattu 1% de moins que sur les quatre premiers mois de 2016. C'est une réalité et cela justifie –seulement en partie– le parcours à la hausse consistant vécu : 11 semaines consécutives de hausse, du 26 janvier au 6 mars. 22,30 centimes par kg en 11 semaines. Ce n'est rien, chapeau bas !!
Les répétitions des trois derniers marchés sont à attribuer à l'arrêt pour les fêtes de la Semaine Sainte, qui ont servis à freiner la baisse des poids et pas grand-chose d'autre. A la semaine 17 que nous terminons à présent, le poids moyen en carcasse est de 800 g inférieur à celui de l'année dernière. Le marché a fait une pause mais les hausses continueront.
L'Allemagne souffre d'un déficit structurel en bétail ; elle vit des moments difficiles, achetant des porcs vivants à ses pays limitrophes (Danemark, Hollande, Belgique) mais même avec cela, elle n'arrive pas à retrouver les chiffres d'abattage d'années antérieures. Même si le leader européen en abattages demeure l'Allemagne et que son marché a tracé le chemin pour le reste des pays communautaires.
Le marché intracommunautaire s'est comporté de façon excellente et la viande et les morceaux nobles ont augmenté conformément à la hausse du porc. Le revers de la médaille sont les difficultés que cette augmentation rapide (et en grande partie inattendue, que cela soit dit) a causé, cause et causera aux grands transformateurs de viande de porc. Les grandes chaînes de distribution adorent acheter à long terme et à des prix préfixés… Et il est évident que cette philosophie ne va pour rien au monde de paire avec des hausses importantes et brusques. Ce sont des temps durs pour les industriels de la transformation.
Les prix européens de jambons, palettes, cous et longes sont les plus élevés du moment. En conséquence logique, l'exportation de ces morceaux vers des pays tiers s'est arrêtée net. Ce n'est qu'une question de temps que les marchés de l'UE ne soient saturés, bien que tout soit dans l'air car il n'existe pas de stocks significatifs en congelé.
Le prix du porcelet reste à des niveaux jamais vus pour un preuve palpable de manque de bétail. L'étroitesse de l'offre et les conditions climatologiques adverses de chaque été peuvent justifier des hausses du porc difficilement transposables à la viande. L'abattoir aura probablement de graves difficultés pour sauvegarder sa marge dans les mois qui viennent.
On ne peut pas marcher sur l'eau, même si quelquefois il semblerait que si.
L'entrepreneur nord-américain Jean Nidecht affirmait : "Ce sont vos décisions et non le hasard qui déterminent votre destin".
Guillem Burset