La succession de fériés qui réduit la demande des abattoirs en porcs, la pandémie du Covid-19 qui désorganise de plus en plus les circuits de distribution et la forte concurrence américaine sur les marchés mondiaux et en particulier sur le marché chinois sont à l’origine d’un sévère décrochage des cours la semaine passée.
En Allemagne, déjà la semaine précédente, certains grands abattoirs tels Tönnies et Vion affichaient 4 cents en-dessous de la référence d’AMI qui officialise à présent la faiblesse du commerce par une baisse de 9 cents. Si l’offre de porcs disponibles n’est pas trop élevée, elle suffit largement pour un marché de la viande qui rencontre de plus en plus de difficulté dans le commerce des pièces. La vente des produits à griller n’est pas à la hauteur des attentes et si l’export vers la Chine connaît un léger essor, les acheteurs chinois font pression pour baisser les tarifs.
La référence autrichienne s’effondre de 12 cents dans un contexte d’offres et de poids en hausse à la suite des fériés de Pâques, d’une moindre demande en lien aussi avec des opérations de dumping de la part d’exportateurs allemands.
Le prix du kilo vif en Belgique a baissé de 4 cents. Le commerce à l’export est rendu plus difficile en raison d’une concurrence accrue partout. Sur le marché intérieur, les ventes sont plus calmes. Les offres sont en augmentation et les poids se situent 2,7 kilos au-dessus de la même référence 2019.
En Espagne, la baisse du cours s’est accélérée la semaine passée puisqu’elle est de 4,5 cents du kilo vif. Le poids des récents fériés s’est fait sentir mais c’est la forte détérioration du marché de la viande qui est à l’origine de la baisse. La production espagnole toujours en croissance nécessite toujours plus de débouchés qui font parfois défaut actuellement. Les restrictions de déplacement ont et auront certainement un impact sur son activité touristique, le commerce intracommunautaire est au ralenti et le commerce sur le grand export subit également la forte concurrence d’exportateurs aux tarifs bien plus avantageux.
En Italie, la situation est tragique, le cours s’effondre une nouvelle fois de 5 cents. Les prix du jambon sont en chute libre et le gouvernement cherche des solutions pour désencombrer le marché.
Aux Etats-Unis, le cours semble se stabiliser à un niveau très bas. Les médias font état d'autres grandes usines de transformation du porc, du boeuf et de la volaille qui rapportent des cas positifs de COVID-19 parmi leur personnel. L'USDA a annoncé un programme d'assistance financière de 19 milliards de dollars dont 1,6 Milliard pour les producteurs de porcs en raison de la crise liée au coronavirus. Les abattages de la semaine 16 ont encore baissé à 2,2 M de têtes soit 7% inférieurs à ceux de la semaine précédente. 2 abattoirs de porcs sont à présent fermés, ils représentent 7,9% de la capacité totale.
MPB : baisse de 3,4 cents à 1,478 euro
Alors que le cours du porc s’était stabilisé le lundi 20 avril à 1,512 euro, il n’a pas résisté jeudi à la vague baissière européenne initiée par l’Allemagne avec la chute de 9 cents de sa référence officielle. L’entrée dans la période des 5 jours fériés du printemps vient compliquer une situation déjà bien impactée par la pandémie du Covid-19. La réduction d’activité liée aux fériés va nécessiter moins de demande de porcs vivants tandis que la demande en viande est ralentie par la désorganisation des différents circuits de distribution. L’activité de cette semaine pleine située entre 2 semaines à jours fériés a été bonne puisqu’elle totalise 379 872 porcs abattus pour des poids qui se sont élevés à 96,39 kilos, en légère baisse de 86 g.