C’est ainsi qu’en Allemagne, la référence officielle a été reconduite malgré la demande des abattoirs de baisser le cours du porc jusqu’à 10 centimes pour tenter de dynamiser le commerce. Mais sur le marché du vif, l’offre est globalement équilibrée et les enlèvements sont fluides. La fin progressive des congés va contribuer à renforcer la demande et l’activité du secteur de la transformation va s’intensifier au fil des semaines. Dans ce contexte, les éleveurs ont décidé de publier un cours stable.
Partout, la faiblesse de l’offre se heurte à la léthargie du commerce provoquée notamment par une demande pays tiers en baisse de 16% sur les 5 premiers mois de l’année. Le grand importateur chinois a récupéré sa production porcine décimée par la fièvre porcine africaine et d’autres pays comme le Japon ou la Corée du Sud disposent de stocks élevés. La hausse du prix du porc en Europe a altéré la compétitivité des viandes européennes au profit des viandes du continent américain (USA, Canada et Brésil). D’autre part, les coûts élevés de stockage (énergie) dissuadent le recours à la congélation tandis que la demande sur le marché intracommunautaire pâtit encore des effets de l’inflation.
En Espagne, la baisse du cours se limite à 2,5 cents du kilo vif en moyenne depuis 5 semaines consécutives. La raison de ces baisses timorées est que l’offre reste très inférieure à la demande et que les poids continuent de baisser, aidés en cela par des températures encore élevées qui impactent la croissance des porcs. D’un autre côté, les abattoirs réclament des baisses de cours afin de réduire l’écart important avec les autres cotations européennes.
En Italie, deux cas de fièvre porcine africaine ont été signalés en Lombardie, grande région de production porcine. Il s’agit des premiers cas découverts en élevage. Sur le terrain, la situation est contrôlée mais le marché reste dans une grande confusion en attendant les réactions des principaux opérateurs.
Aux Etats-Unis, le pic annuel du prix du porc est à présent dépassé. La tendance saisonnière est à la baisse des prix du porc chaque mois jusqu'à la fin de l'année. En semaine 34, les abattages de porcs se sont élevés à 2,5 millions de têtes, ce chiffre est supérieur de 3,7 % à celui d'il y a un an. Même avec des poids de carcasse de porc plus faibles, le volume de viande arrivant sur le marché est supérieur d'environ +7% à ce qu'il était il y a quelques semaines. Les calculs de l'Université d'État de l'Iowa indiquent que le producteur de porc moyen de l'Iowa a gagné 9,39 $ pour chaque porc commercialisé en juillet. Il s'agit du premier mois rentable depuis octobre. Les pertes de novembre à juin se sont élevées en moyenne à 29,68 dollars par tête et par mois. Il s'agit de la plus longue série de pertes depuis août 2012 jusqu'en mai 2013. Les pertes d’août 2012 à mai 2013 ont été suivies d’une réduction de 4,6 % des abattages de porcs en 2014.
Au 30 août, le prix du porc en Chine est à 17,20 CNY (2,18 euro), stable comparé à la semaine passée. Selon le commentaire du site « zhuwang », à la fin du mois, le prix moyen du porc est toujours dans une phase de légères fluctuations sans aucun changement significatif des 2 côtés de l’offre et de la demande. Cependant, récemment, la volonté des éleveurs de vendre des porcs s’est accrue ce qui pourra peser sur l’évolution positive du prix.
MPB : baisse de 6 centimes dans la semaine
Une fois de plus, le cours décroche de 6 centimes dans la semaine, le maximum autorisé par le règlement du marché, et s’établit à la fin août à 2,049 euros, très proche de la même référence de 2022 à 2,021 euros. Depuis le 31 juillet, le cours a perdu 30,4 centimes dans un contexte de demande morose et d’offres limitées avec des abattages en baisse de 5% depuis le début de l’année, la zone Uniporc enregistrant un déficit de 660 000 porcs abattus environ en 8 mois. L’activité de la semaine passée s’est élevée à 357 023 porcs, les poids sont toutefois restés stables à 95,53 kg.