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Forts décrochages

Le commerce de la viande de porc reste très difficile partout et malgré des niveaux d’offres de porcs pas trop élevés, les prix à la production pâtissent lourdement de cette situation.

Après que les Pays-Bas ont affiché des baisses de cours entre 12 et 13 cents en début de semaine, l’annonce de la baisse allemande à moins 10 cents est un nouveau coup dur pour la production. Sur le marché de la viande, les baisses de prix des pièces s’enchaînent pour cumuler entre 30 à 40 cents/kg en 3 semaines. Sur le marché de gros de Hambourg, le prix du jambon a perdu 40 cents/kg en 3 semaines en raison de l’absence de commerce vers l’Italie. Alors que les ventes vers la Chine se maintiennent à de hauts niveaux en termes de volumes, les acheteurs chinois continuent à faire pression pour baisser chaque semaine les tarifs.

En Belgique, les difficultés du marché de la viande sont telles que l’activité d’abattage a diminué de 6%. D’autre part, les abattoirs étrangers, notamment allemands, délaissent à présent les porcs belges qui ne trouvent plus preneurs et les poids moyens dépassent à présent les 100 kg. Le cours au kilo vif a chuté de 14 cents !

En Espagne, la situation est de plus en plus tendue. Les mesures de distanciation dans les abattoirs ont pour effet de ralentir l’activité. D’autre part, en raison de la faiblesse de la demande en viande, les congélateurs arrivent au maximum de leur capacité. Sur le marché du porc vivant, les poids moyens atteignent maintenant 91 kilos, soit 4 kilos de plus que l’an passé à la même époque. Le premier exportateur européen est en difficulté également sur le marché intracommnautaire où beaucoup de viande se retrouve sur le marché sans parvenir à trouver des acheteurs et le commerce avec la Chine se poursuit avec toujours plus de pression de la part des importateurs chinois.

Aucune amélioration ne se dessine en Italie où le commerce du jambon sec est dans une impasse alors qu’il n’y a plus de place pour les jambons frais issus des abattoirs. Comme partout ailleurs en Europe, les poids sont élevés et les prix à la production se sont de nouveau repliés de 5 cents.

Aux Etats-Unis, la reprise du cours se confirme. Les abattages de la semaine 18 sont tombés à 1,5 M de têtes soit 23% inférieurs à ceux de la semaine précédente et 35% inférieurs à la même semaine 2019. Des réouvertures partielles de certains abattoirs sont annoncées avec la mise en place de mesures de sécurité qui seront certainement difficiles à respecter. Le recours à l’euthanasie de porcs et de porcelets a déjà commencé et l’abattage de truies est en hausse de 20% par rapport à l’an passé. Selon Le Food & Environment Reporting Netwok, plus de 6 300 travailleurs d'usines de conditionnement de viande ont été diagnostiqués à ce jour et au moins 32 sont décédés. Des cas ont été relevés dans 115 usines de conditionnement de viande, selon les Centers of Disease Control and Prevention.

En Chine, la baisse du prix moyen se poursuit et se situe 123,5 % au-dessus de la même référence 2019. Sur le marché de la viande, les prix sont également en baisse mais restent supérieurs de 112% à ceux de l’an passé. A l’inverse, le prix du porcelet continue sa progression pour un équivalent de 13,08 euro le kilo, en hausse de 169% par rapport à 2019. D’autre part, les statistiques des importations chinoises sur le 1 er trimestre de l’année 2020 montrent une forte progression des achats de viande fraîche et congelée qui s’élèvent à 927 916 tonnes contre 334 259 tonnes l’année dernière, soit une augmentation de 177,6%. Si les européens conservent de belles parts de marchés, on ne peut que constater la progression des pays du continent américain, dont les prix sont tous extrêmement compétitifs.

MPB : baisse de 1,1 cent lundi, baisse de 3,1 cents mercredi



Les deux séances hebdomadaires ont connu des déroulements très similaires aux ventes précédentes, à savoir deux positions très divergentes selon les abattoirs entre baisse extrême et reconduction du cours, ce qui a conduit à une nouvelle baisse du cours de 4,2 cents dans la semaine. D’autre part, de nombreux porcs ont été laissés sans enchère et affectés en fin de séance. Selon le règlement du marché, les abattoirs disposent d’une journée supplémentaire pour les enlever sans avoir de pénalité de retard, sans compter que cette stratégie des affectations permet aux abattoirs de peser sur les futures présentations de porc au marché.

Avec deux semaines consécutives à jours fériés, les abattoirs disposent de suffisamment de porcs pour une demande en viande particulièrement faible pour certaines pièces, habituellement destinées à la consommation hors foyer. Les prix sur le marché de la viande sont en baisse pour de nombreux produits et les difficultés du marché italien, deuxième débouché pour les entreprises françaises après la Chine, ont inévitablement des répercussions sur la fluidité du commerce hexagonal. L’activité d’abattage de la semaine du 8 mai s’est élevée à 327 934 porcs, ce qui constitue une baisse de 5 100 porcs comparée à la même semaine du 8 mai 2019. La baisse d’activité sur les deux premières semaines de mai est ainsi de 20 500 porcs par rapport à l’an passé soit une diminution de 3%. La hausse des poids est inévitable après la perte de jours d’activité et les retards d’enlèvement que cela génère : + 412 g pour des poids moyens à 96,58 kilos, supérieurs de 770 g à la même semaine 19 / 2019.

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