La hausse du prix du porc dans le nord de l’Europe n’a pas été renouvelée la semaine dernière malgré un niveau des offres particulièrement bas. L’Allemagne, marché directeur, a reconduit sa référence officielle car, bien que les porcs soient commercialisés rapidement, la hausse de 5 centimes intervenue précédemment, n’a pu être complètement répercutée sur toutes les découpes en dehors les pièces destinées au barbecue. D’autre part, les abattoirs ont argué de la perte successive de jours d’activité entre le Lundi de la Pentecôte et le jeudi 8 juin prochain, Fête Dieu dans les Länder catholiques.
Malgré des situations de marché plutôt favorables, les pays voisins ont suivi la tendance allemande. C’est le cas de l’Autriche qui rapporte une offre inférieure de 15% à celle de l’an passé à la même période, le cours est également reconduit à la veille du férié du 8 juin. La Belgique fait état d’un marché faiblement approvisionné pour une demande très satisfaisante ce qui a permis au cours de reprendre 1 cent du kg vif. De nombreux porcelets ont été exportés cette année vers l’Espagne et l’offre à venir de porcs charcutiers devrait s’en trouver diminuée.
Au Danemark, après les hausses du mois d’avril, le prix d’acompte de Danish Crown est demeuré parfaitement stable durant le mois de mai. Sur les 4 premiers mois de l’année, les abattages danois enregistrent une baisse de 16,5%, soit plus de 1 million de porcs de moins qu’en 2022 sur la même période.
En Espagne, aucun changement de situation n’est apporté. La position de leader du prix fixé à Mercolleida rend compliqué tout changement de tendance. Les offres sont peu suffisantes pour envisager une baisse du prix du porc et son niveau élevé constitue un frein dans le développement des ventes à l’export face à des viandes concurrentes aux tarifs bien plus attractifs. Pour trouver un équilibre et s’adapter à l’offre, certains abattoirs choisissent de réduire leur activité sur 4 jours. Pour compenser la faiblesse de l’offre, les éleveurs commercialisent des porcs plus lourds si bien que les poids moyens sont record et surpassent actuellement de 3 kilos les mêmes références de l’an passé.
Aux Etats-Unis, le prix du porc repart à la baisse. Les abattages sont supérieurs à ceux de l’an passé, ce qui peut s'expliquer en partie par le fait que les producteurs commercialisent les porcs plus rapidement qu'ils ne le faisaient il y a un an. La preuve en est la forte baisse du poids des carcasses de porcs. Pour l'instant, selon les analystes US, « la faiblesse persistante du marché du porc reflète le ralentissement des ventes de la viande dû aux prix élevés ainsi que la spéculation de la part des acheteurs selon laquelle les stocks de porc resteront abondants tout au long des mois d'été ». En effet, la mise en application de la Proposition 12 début juillet, (loi californienne qui exige que la viande de porc vendue dans l’Etat provienne d’élevages dont les truies disposent d’un espace d’au moins 2,2 m² (ce qui n’est pas le cas pour nombre d’élevages américains)), pourrait rendre disponible des quantités supplémentaires de viande de porc non conforme. D’autre part, les détaillants de Californie vont certainement tenter de réduire rapidement avant début juillet leurs stocks de viande non conforme.
En Chine, le prix moyen du porc se maintient autour de 14,35 CNY (1,89 euro). Selon l'agence Reuters, citant le ministère chinois de l'agriculture, le cheptel de truies s'élevait à 42,8 millions de têtes à la fin du mois d'avril, soit une baisse de 0,5 % par rapport au mois précédent, mais une augmentation de 2,6 % par rapport à l'année précédente.
MPB : cours en hausse de 0,2 centime à 2,155 euros
A peine la longue série des fériés de mai s’est-elle achevée que le cours du porc au MPB connaît une hausse symbolique de 0,2 centime à 2,155 euros. Il est vrai que les abattages de la semaine précédant le week-end de la Pentecôte ont été parmi les plus élevés de cette année 2023 à près de 374 000 porcs abattus pour répondre à la demande de ce long week-end ensoleillé. Malgré la présence de ces 4 fériés en 5 semaines, les reports d’abattage ne sont pas légion et la fluidité dans les élevages ne devrait pas être longue à revenir. L’activité de cette semaine de la Pentecôte s’est élevée à 314 798 porcs, et les poids enregistrent déjà une baisse de 110 g à 96,8 kilos, mais supérieur malgré tout de 1,8 kilo à la même référence de l’année dernière. Le retour à des semaines à 5 jours d’activité associé à la baisse saisonnière de l’offre devrait permettre un rapide allègement des poids moyens.