Malgré tout, sur de nombreuses places de cotation, des évolutions tarifaires apparaissent après des mois d’inertie. En Allemagne, les éleveurs de l’association AMI ont recommandé une revalorisation de 4 cents de la cotation officielle, s’appuyant sur une réduction sensible de l’offre, concrétisée par des poids qui ont régressé de 1,5 kg en seulement 3 semaines. Cependant, pour le secteur de l’abattage, cette évolution du cours semble prématurée au vu d’un commerce encore décevant tant sur le marché européen qu’au grand export où la concurrence américaine est extrêmement forte sur des pièces telles que les poitrines de porc dont les prix aux Etats- Unis sont inférieurs de 23% comparés à l’an passé. Les européens doivent aussi rivaliser avec les exportateurs américains sur les ventes de jambon dont les prix US restent faibles en raison des tarifs douaniers mexicains toujours en application et de la position tardive de Pâques.
Quoi qu’il en soit, le mouvement de hausse est enclenché dans la majorité des bassins de production européens : le prix d’acompte danois évolue de 3 cents ; en Belgique, la hausse est plus mesurée avec + 1 cent du kilo vif, car si le marché intérieur se fluidifie avec notamment des exportations de vifs vers l’Allemagne à des tarifs préférentiels, les ventes des pièces sur le marché de l’export sont clairement sous pression. En Autriche où le cours a progressé de 4 cents, l’offre tend à se résorber mais les volumes de viande sont importants et les frigos sont pleins, la demande se fait plus calme dans les zones urbaines tandis que les vacances de février dopent les ventes dans les stations de ski.
En Espagne, le signal donné par les éleveurs allemands a débouché sur une hausse plus ferme que la semaine passée puisque la référence progresse de 2,5 cents du kilo vif. La baisse des poids qui avoisine les 1,5 kg atteste d’une offre en repli comme ailleurs. L’activité maximum des abattoirs est surtout le fait des prix bas plus qu’une demande soutenue. Le marché des pièces est à la baisse même à l’export, en particulier pour les sous-produits vendus en Asie ainsi que le jambon, vendu à des tarifs similaires à ceux exportés en Italie. En Italie, la hausse est timide mais reflète une offre en augmentation sur cette première partie du mois. Toutefois, les poids baissent fortement sous l’effet d’une bonne activité à la fin janvier.
MPB : hausse de 1,1 cent dans la semaine
Le scénario de la semaine précédente, tant craint, ne s’est pas répété et la hausse de 0,6 cent du lundi a
été confirmée le jeudi avec une nouvelle petite amélioration de 0,5 cent. A noter également, des
positions à l’achat toujours divergentes selon les abattoirs mais pour une amplitude de prix plus resserrée
que les semaines précédentes. Ce petit mouvement de hausse s’inscrit dans un schéma européen où les
offres tendent à se résorber bien que la demande soit encore assez calme. Mais, si la baisse des poids en
Allemagne et en Espagne avoisine les 1,5 kilo, en France le recul se fait beaucoup plus lentement puisque
malgré une activité de 384 629 porcs, les poids moyens restent élevés à 96,62 kg (- 150g), soit 820 g
supérieurs au poids de la même semaine 2018. Les vacances de février débutent, elles vont s’étaler sur un
mois et modifier quelque peu les zones de consommation.