Un retournement total et surprenant du marché s’est opéré en Allemagne la semaine dernière provoquant une hausse inédite de 18 centimes de la référence officielle. Les opérateurs allemands l’expliquent par la baisse effective des offres combinée à un redressement de la demande en prévision de la levée des restrictions sanitaires attendue partout en Europe dans les prochaines semaines qui coïncidera avec les fêtes de Pâques et le début de la saison des barbecues. Cette forte hausse de la référence allemande la ramène à présent au niveau des cotations espagnole et française. D’autres grands bassins de production ont suivi cette tendance haussière comme la Belgique (+ 17 cents / kg vif) qui signale par ailleurs que les abattoirs allemands se tournent à nouveau vers la Belgique pour se fournir en porcs vivants, ce qui ne s’était plus produit depuis de longs mois. En Autriche, le prix augmente de 15 centimes car les abattoirs sont en forte demande de porcs depuis 2 semaines tandis que les éleveurs retardent les départs d’animaux. Aux Pays‐Bas, l’abattoir Vion publie un prix en hausse de 12 cents. A contre‐courant des tendances nord‐européennes, le prix d’acompte danois ne reprend que l’équivalent de 3 centimes d’euros.
En Espagne, la demande en porcs des abattoirs reste élevée et les offres espagnoles ne suffisent plus à couvrir les besoins des entreprises qui redoutent de manquer d’approvisionnement dans les mois qui viennent. Dans ce contexte, la référence espagnole, en reprenant 6 cents du kilo vif, enregistre une huitième hausse successive depuis le début de l’année our un total de 21,2 centimes, ce qui n’est pas loin de constituer également un record. Sur le marché de la viande, les tarifs sont relevés progressivement et le prix des porcelets connait aussi une forte progression. Le gros point noir de la production espagnole est la flambée des prix des céréales avec un approvisionnement en maïs réalisé pour plus la moitié à partir de de l’Ukraine.
L’Italie connaît une situation de marché très compliquée et le prix n’a pas été publié en fin de semaine dernière. L’épidémie de fièvre porcine semble toutefois contenue et l’activité s’améliore. Mais le commerce reste difficile face à une consommation faible et une concurrence toujours active de viandes étrangères.
Aux Etats‐Unis, la progression du prix du porc est à présent plus lente mais le cours domine encore largement les mêmes références des années antérieures. Depuis le début de l'année, le déficit d’abattage s’élève à 1 350 000 porcs.
En Chine, le prix moyen se stabilise plus ou moins à un niveau très bas. De nouvelles statistiques viennent confirmer la hausse de la production chinoise avec 28,5 millions de porcs abattus en janvier. Ce chiffre est en hausse de 45,9 % par rapport au même mois de l'année précédente mais en baisse de 1,7 % par rapport au mois de décembre. De même, le cheptel truies se redresse à 42,9 millions de têtes, en hausse de 2 % par rapport à l’année dernière, mais en baisse de 0,9 % par rapport au mois de décembre 2021.
MPB: +5.9 centimes dans la semaine
Après la légère hausse de 0,9 centime obtenue le lundi 28 février selon un déroulement de marché identique aux nombreuses séances précédentes, le cours du porc a enregistré la hausse maximum de 5 centimes au cours de la séance du jeudi 3 mars à la suite, mercredi, de la hausse de 18 centimes de la cotation allemande. Contrairement à d’autres bassins européens, la fluidité dans les élevages français n’est pas présente partout et des retards d’enlèvement sont toujours signalés par certains groupements d’éleveurs. L’activité de la semaine dernière a toutefois augmenté de 5 573 porcs à 382 134 porcs abattus et les poids baissent de 136 grammes à 96,26 kg.