Plus dure sera la baisse
Alors que les cours se sont stabilisés dans le nord de l’Europe, la tendance en France est nettement baissière. En cause, une offre qui reste suffisante, malgré un niveau d’abattage bien inférieur à 2012, face à une demande peu vigoureuse, une fois les promotions passées. A cela, s’ajoute ces dernières semaines une confusion du marché autour des abattoirs de GAD. L’équilibre de marché est similaire en Espagne. Le déclin est renforcée par les liens commerciaux entre les deux pays (la France est la première destination des produits espagnols). La référence espagnole a suivi les évolutions françaises, pour ne pas se déconnecter de son marché.
Après une baisse de 18 centimes en trois semaines, la cotation de référence allemande entame sa 5ème semaine de stabilité à 1,75€/kg. Malgré une offre au niveau de celle de l’an passé, le recul des prix semble avoir redonné de la vigueur à la demande, notamment intérieure. Selon Ami, les exportations en vif vers la Pologne progressent également, ce qui soulage le marché et le maintient à l’équilibre.
Aux Pays-Bas, le prix du porc suit de près la cotation allemande. L’offre en porcs recule mais le volume abattu dans le pays reste stable, au détriment des exportations en vifs.
La stabilité du prix d’acompte danois souligne le bon comportement des exportations ; les experts font état de flux dynamiques vers la Russie et La chine, alors que les expéditions vers le japon restent calmes.
On notera le maintien des prix des coches, qui profitent d’une période traditionnellement plus favorable à cette viande, dédiée à la transformation, mais aussi des hauts niveaux de prix atteints mi septembre par le porc charcutier.
Flambée des cours outre-Atlantique
La faiblesse du Dollar américain suite au « Shutdown » (cessation d’activité de la plupart des instances fédérales) n’est pas des plus favorables aux exportations européennes sur le marché mondial. Cependant, la forte baisse de l’offre en porcs charcutiers avait fait remonter les cours avant que l’USDA ne cesse d’émettre des cotations. Si le « Shutdown » avait vraisemblablement causé des retards d’enlèvement et/ou de livraison, d’autres structures auraient fait le choix de maintenir les prix. Normalement, l’offre devrait commencer à remonter dans les semaines à venir, mais les effets de l’épidémie de diarrhée virale du porcelet pourraient encore se faire sentir, en Caroline du Nord notamment.
Au Brésil, les prix flambent également en raison d’une offre nettement en recul, après la réduction du cheptel truies enregistrées au second semestre de 2012, en pleine flambée des matières premières.
Alors que les exportations européennes semblent se maintenir et que dans plusieurs pays la consommation reste correcte pour la saison, la demande en France recule nettement. Alors même que l’offre recule à nouveau, après un mois septembre proche des valeurs de 2012, cette morosité de la demande (tant intérieure qu’à l’export) pèse sur les prix.
Il est probable dans les semaines à venir de voir encore quelques baisses des cours, qui devraient se ralentir cependant, dans un marché européen toujours très contrasté.
Pôle Economie de l'IFIP