Depuis le début du mois d’octobre, la baisse des cours européens du porc semble se ralentir. Offre et demande se sont équilibrées en Allemagne, dont le marché influe fortement ceux des pays voisins actuellement.
Un retour (temporaire) à l’équilibre
En Allemagne, après une chute de plus de 20 centimes en quatre semaines, la cotation de référence s’est stabilisée. Les abattages, bien que saisonnièrement élevés, se sont équilibrés avec les besoins plus importants de la transformation. La hausse des exportations, notamment à destination de la Pologne, ont aussi contribué à stopper la chute du prix. Le prix danois s’est stabilisé à un niveau proche de son concurrent direct à l’export.
En Espagne, la baisse des cours s’est poursuivie, bien qu’à un rythme moins soutenu qu’en septembre, pour se situer à la mi octobre quelques centimes sous la cotation danoise, proche des prix français et allemands.
Les abattages du grand ouest de la France sont repassés sous leur niveau de 2013, ce qui a limité la baisse des cours ; la demande est en demi-teinte. Mi octobre, le prix a atteint son niveau le plus bas de l’année.
Les enquêtes de cheptel de printemps, publiées fin septembre, ont identifié une hausse du cheptel total porcin européen, mais surtout une progression de près de 1% des truies. Les prévisions de production qui en ont découlé montrent une très légère progression de l’offre de l’UE fin 2014. Début 2015, elle restera proche de son niveau de 2014 mais selon toute vraisemblance, elle devrait augmenter durant le second semestre.
Des cours mondiaux élevés
Aux Etats-Unis, le prix s’est redressé sous l’effet d’une forte progression de la valorisation des pièces. Les consommateurs ont délaissé la viande bovine, trop onéreuse, et se sont tournés vers celle de porc. Dans le même temps, les abattages étaient inférieurs de 5% à leur niveau de 2013, recul qui n’a pas été compensé par la hausse des poids moyens.
Les cours élevés enregistrés depuis plusieurs mois et le taux de change de l’Euro défavorable au Dollar américain ont pénalisé les exportations américaines, qui ont sensiblement baissé en juillet et août. Un premier fléchissement des cours à la mi-octobre semble indiquer que la production américaine entame sa hausse saisonnière, dans un climat de demande à l’exportation plus morose.
Au Brésil, le prix du porc est toujours élevé, soutenu par une demande forte, tant à l’intérieur qu’à destination de la Russie.
Dans les semaines à venir, les prix devrait peu évoluer en Europe, au vu du dynamisme des exportations vers l’Asie, dopées pour partie par les cours très bas en vigueur dans l’UE par rapport à ses concurrents directs. La répercussion de la baisse aux prix au détail pourrait soutenir la consommation, traditionnellement plus forte en fin d’année, notamment en Europe centrale et orientale.
Pôle Économie de l'IFIP