L’Allemagne tire les cours européens vers le bas
Les incertitudes du cours allemand perturbent la lisibilité du marché européen. L’offre est abondante et pèse sur les cours.
Après plusieurs semaines de hausses et de baisses sur le marché du porc allemand, la cotation de référence a connu une forte réduction depuis le début du mois de décembre, perdant 20 centimes en quatre semaines. En cause, une offre élevée qui suffit parfaitement à la demande, certes enlevée durant la première moitié du mois, en prévision des fêtes. Cependant, si la demande intérieure est particulièrement bonne, les besoins de la transformation se sont particulièrement ralentis à compter du 16 décembre environ. De même, les principaux importateurs ont passé leurs ultimes commandes de l’année et ne devrait pas redémarrer avant la deuxième ou troisième semaine de janvier 2014.
En France, où le marché était assez équilibré, la cotation a baissé à la mi-décembre sous l’effet de la chute du cours allemand, tout comme en Belgique ou l’offre est pourtant plus réduite. La situation est contrastée aux Pays-Bas où la cotation de Vion ne suit pas la baisse allemande, de façon tout à fait inhabituelle.
Finalement, en Espagne, le marché s’est équilibré ; l’offre est assez importante mais correspond aux besoins. Après la visite des vétérinaires russes, dix des plus gros exportateurs espagnols devraient pouvoir reprendre leurs envois vers le Russie, à partir de février 2014 environ.
Les prix des porcelets ont entamé leur hausse saisonnière, malgré les reculs de ceux des porcs charcutiers, signe d’un certain déficit d’offre par rapport à une demande considérée comme normale. En Espagne, le manque de porcelets est particulièrement important, ce qui fait flamber les cours. La demande de l’UE stimule les cotations des porcelets néerlandais ainsi que les bêtes danoises destinées à l’export.
L’offre américaine en question
Depuis mai 2013, une épidémie de diarrhée virale sévit aux Etats-Unis causant de fortes pertes dans les unités de porcelets, pouvant atteindre 80 à 100% des lots. Cependant, l’offre est en nette hausse, en raison d’une part de la progression constante de la productivité des truies et de la hausse des performances techniques, mais aussi d’autre part de la forte augmentation des poids carcasse en fin d’année (baisse du prix de l’aliment). Cet afflux de porc a pesé sur les cotations. Cependant, les prix au détail de la viande de porc sont très attractifs par rapport au bœuf, ce qui pourrait doper la consommation pendant les fêtes.
Au Brésil, le statu quo domine, le marché semble se figer, à l’équilibre entre les besoins à l’export et la demande intérieure, à un niveau de prix acceptable par tous.
En cette fin d’année, il est plus que vraisemblable que l’afflux d’offre de ces dernières semaines vise à étaler au mieux les apports d’animaux compte tenue des cadences d’abattage ralenties pendant les fêtes. Cela devrait limiter la baisse des cours au moment des fêtes et accélérer la reprise du marché début janvier. Les difficultés allemandes à l’export pourraient cependant peser sur le marché.
Pôle Économie de l'IFIP