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Après un mois d’août plutôt stable dans le nord de l’UE, le marché du porc européen repart à la baisse en septembre, sous l’effet d’un manque de demande.
La demande en berne
En Allemagne, la cotation de référence vient d’enregistrer une forte baisse à la mi septembre. Sont principalement en cause, la consommation en net recul (-2% en cumul sur 7 mois) malgré une décroissance des prix au détail, mais aussi des difficultés à l’export en raison du blocus russe. A cela s’ajoute depuis plusieurs semaines un niveau d’abattage élevé, supérieur à celui observé en 2012 et 2013.
Ce déséquilibre entre offre et demande se retrouve dans la plupart des grands bassins de production, plus ou moins marqué selon les pays. Si, en France, des promotions dynamiques ont permis d’écouler l’offre de façon fluide, le nombre plus important de porcs abattus a érodés les cours. En Espagne, l’écart de prix persistant avec les pays concurrents à l’exportation renforce d’autant plus la pression sur les prix.
En Italie, le marché est plus contrasté ; l’offre en porcs lourds destinés aux productions AOP est limitée, alors que celle en porcs conventionnels serait largement suffisante et pèserait ainsi sur les cotations italiennes.
A la mi septembre, la cotation de référence moyenne européenne se situe 20 à 30 centimes sous les valeurs enregistrées en 2012 et 2013. Cependant, elle reste encore bien supérieure aux valeurs enregistrées les années précédentes, sensiblement égale à la valeur moyenne de 2009 à 2013.
Un marché mondial concurrentiel
Aux Etats-Unis, le prix n’en finit plus de chuter et vient de repasser sous la cotation moyenne UE 28 pour la première fois depuis début mars. Les exportations américaines, conquérantes durant le 1er semestre de 2014, ont commencé à marqué le pas et la consommation a pâti des prix de détail record. La valorisation de la carcasse, soutenue initialement par de forts besoins en jambon, a cédé du terrain en raison des stocks importants de poitrine.
Cet effondrement des cours a mis la pression sur les échanges mondiaux, les importateurs japonais et coréens demandant à leurs fournisseurs européens de sérieuses réductions de prix.
Au Brésil, le prix du porc poursuit sa hausse, soutenu par les fortes demandes à l’exportation, notamment de la Russie.
Dans les semaines à venir, les prix devraient poursuivre leur baisse en Europe, à moins d’un subit sursaut de commandes chinoises, qui pourraient être dopées par le récent démarrage des exportations de porc en provenance de Chine vers la Russie. Le beau temps qui règne sur le continent pourrait toutefois limiter l’importance du recul saisonnier des prix européens, à condition qu’il se maintienne.
Pôle Économie de l'IFIP
