Si l’embargo russe continue de peser sur le marché européen, un certain recul de l’offre et la flambée des cours du porc charcutier aux Etats-Unis a entraîné une hausse des prix du porc dans de nombreux pays européens.
Les prix européens remontent
En février, l’offre a reculé dans les principaux bassins de production, tendance qui a semblé se confirmer en France et en Allemagne durant ce mois de mars.
Face à ce déficit, et bien que toujours confrontés à l’interdiction d’exporter vers la Russie, les prix du porc des grands pays producteurs ont augmenté à compter de début mars. En Allemagne, une hausse de 13 centimes a été proposée par les éleveurs, mais un niveau correct d’approvisionnement a entraîné une correction du marché de 5 centimes la semaine qui a suivi. La progression a été plus fluide en France. En Espagne et au Danemark, la hausse est intervenue en fin de mois.
Au-delà d’un recul par rapport à 2013, l’offre a été insuffisante par rapport à des besoins temporairement soutenus par une météo ensoleillée à travers l’Europe, et son effet favorable sur la consommation de viande de porc.
La Russie continue de perturber le marché mondial
Sur le marché international, les exportations européennes restent pénalisées par le blocus sanitaire russe. Les négociations, qui portent sur le certificat sanitaire et le principe de régionalisation, s’enlisent et les Etats-membres souhaitent négocier de façon bilatérale.
A cela, s’ajoute le renforcement de l’Euro face au Dollar américain qui renchérit les exportations de l’UE.
Cependant, en raison de l’extension massive du virus de la diarrhée épidémique du porc (DEP), les cours du porc flambent aux Etats-Unis. L’offre est proche de son niveau de 2013 mais semble insuffisante pour satisfaire la demande des abatteurs, qui valorisent actuellement très bien la carcasse. Le creux principal de l’offre est toutefois attendu durant l’été.
L’épidémie s’est par ailleurs étendue. Si elle semble sous contrôle au Canada, elle pourrait faire des ravages au Mexique et en Amérique du sud, où la DEP aurait été détectée.
A l’heure actuelle, l’incertitude règne sur le marché mondial du porc. La production européenne serait en légère baisse par rapport à 2013. Aux Etats-Unis, elle est sans cesse revue à la baisse, mais reste en légère croissance.
Les perspectives sur la demande russe sont floues et semblent liées à l’évolution du contexte politique, extrêmement tendu. Restent les marchés asiatiques dont le printemps sonne en général le réveil.
Dans les semaines à venir, les prix record aux Etats-Unis devraient continuer à favoriser les exportations européennes. Face à une offre stable à baissière, les prix du porc en Europe devraient a minima se maintenir à leur niveau actuel. Si la consommation reste dynamique, des hausses sont même à prévoir.
Pôle Économie de l'IFIP