Après un mois d’avril particulièrement dynamique, la plupart des cotations européennes sont restées stables durant le mois de mai. L’offre est restée en retrait mais la demande a souffert d’une météo moins favorable.
La cotation européenne reste stable
Après l’euphorie du mois d’avril, la plupart des cotations européennes se sont stabilisées au niveau atteint début mai. Une météo moins ensoleillée a pénalisée la consommation, alors que les exportations restaient globalement inchangées vers les pays tiers. Les marchés du porc ont donc été globalement à l’équilibre, à l’exception notable de la France, où le cours a reculé de plus de 10 centimes en un mois.
La succession de jours fériés a limité les besoins des abattoirs et il a fallu gérer les retards d’enlèvement. De plus, le prix atteint par le porc français a été le plus élevé parmi les principaux pays producteurs pendant près d’un mois, pénalisant la compétitivité des produits de porc face à ses concurrents directs comme l’Allemagne ou l’Espagne.
Fin mai, le prix du porc allemand vient de gagner à nouveau huit centimes, stimulé par une forte demande des abattoirs, bien que les répercussions soient difficiles sur le marché des pièces de Hambourg. La cotation danoise se réveille également.
Un marché mondial remanié ?
L’extension de la diarrhée épidémique du porc – DEP, tant aux Etats-Unis qu’au Japon ou en Thaïlande devrait impacter les échanges mondiaux. L’offre américaine baisserait de plus de 2% en 2014, selon l’USDA. Les importations japonaises sont en hausse de 4% au 1er trimestre. La demande chinoise a marqué le pas au premier trimestre de 2014 en volume (-2,5%, tous produits confondus), mais aussi en valeur. En effet, les cours du porc en Chine ont fortement reculé, malgré les interventions du gouvernement. Les mauvais résultats économiques des producteurs de porcs auraient entraîné de nombreuses cessations et un afflux plus importants d’animaux.
Aux Etats-Unis, le prix du porc s’est stabilisé autour de 2,40 $/kg (soit 1,80 €/kg). Si les abattages en nombre de têtes ont reculé de quelques 2,5% en mai, la baisse est compensée par la forte hausse des poids carcasse (près de 5%, soit environ 2 kg).
Les perspectives du marché mondial restent toujours aussi incertaines. Le début d’une procédure auprès de l’OMC suite à l’embargo russe risque de prolonger la situation. La réduction de l’offre américaine offre des perspectives à ses concurrents mais la hausse de 11% des exportations américaines durant le 1er trimestre semble indiquer une forte orientation à l’export, au détriment du marché intérieur.
En Europe, l’évolution des cours sera conditionnée dans les semaines à venir par celle de la météo, l’apparition du soleil permettant alors une bonne valorisation du porc frais.
En France, la perspective d’un nouveau jour férié ne devrait pas à court terme permettre de reprise importante des cours, au mieux une stabilisation, malgré les hausses enregistrées à l’étranger.
Pôle Économie de l'IFIP