Tout est important dans un élevage mais, s'il fallait commencer quelque part, ce serait pour nous par la saillie et la gestation. C'est le point de départ de notre travail: s'il n'y a pas de saillies, il n'y a ni gestations, ni mise-bas, ni porcelets, ni porcs en engraissement !
Il est facile de voir que, dans la majorité des élevages, on donne beaucoup d'importance à la conduite en maternité (car c'est une zone de travail agréable) et peu à la gestation, zone dans laquelle le travail est beaucoup plus dur.
Si nous analysons les facteurs influençant le nombre de porcelets par truie et par an dans un élevage, nous pouvons faire face à deux scénarios possibles:
L'un, qui se produit dans les "mauvais" élevages (c'est à dire dans ceux qui ont les pires résultats techniques). Dans ce cas, fixons la barre à 33 (c'est à dire les 33 % plus mauvais dans les mauvais élevages).
Facteurs influençant le n° de porcelets/truie/an Mauvais élevages (33 % plus mauvais) |
L'autre, qui se produit dans les "bons" élevages (c'est à dire dans ceux qui ont les meilleurs résultats techniques). Dans ce cas, nous fixons la barre à 10 (c'est à dire les meilleurs 10 % dans les meilleurs élevages).
Facteurs influençant le n° de porcelets/truie/an Bons élevages (10 % meilleurs) |
Dans les deux cas, nous pouvons constater que, parmi les différents paramètres analysés (mort-nés par portée, mortalité pré-sevrage, nés vivants par portée et portées/truie/an), ceux qui font référence au travail effectué en insémination (portées par truie et par an, nés vivants et mort-nés) prennent une importance particulière.
Dans ces cas extrêmes, nous nous rendons compte de l'importance de la saillie et de la gestation:
Meilleurs | Mauvais | |
Mortalité pré-sevrage | 13 % | 9 % |
Nb de morts par portée | 4 % | 1 % |
Nés vivants par portée | 39 % | 33 % |
Portées / truie / an | 44 % | 57 % |
% importance de l'insémination/gestation | 87 % | 91 % |
On peut en conclure qu'entre 87 et 91% du succès de notre élevage se jouera en gestation. |
Maintenir une truie dans un élevage vaut de l'argent et la rentabilité de l'élevage va dépendre de notre capacité à avoir des truies qui produisent. Cela peut être démontré en calculant le coût de l'entretien d'une truie pendant une journée.
Pour cela, nous nous appuyons sur les chiffres fournis par le cabinet SIP Consultors ( cabinet de gestion économique et d'analyse des coûts dans la filière porcine). Le coût quotidien d'une truie en élevage est déterminé par:
1. Ce qu'elle mange chaque jour (2,8 kg x 0,18) | 0,54 € | |
2. Les frais fixes * (263 €/an) | 0,72 € | |
TOTAL | 1,26 € | |
* incluent le personnel, l'énergie d'entretien, les amortissement, le lisier, les services financiers... |
Une truie en gestation coûte chaque jour 1,26 €. |
Avec cette valeur ainsi déterminée, on peut analyser les coûts des différents "troubles " en gestation:
1. Une venue en chaleur tardive (à 7-10 jours au lieu de 5) | de 2,52 € à 6,3 € | |
2. Un retour cyclique à 21 jours | 26,46 € | |
3. Un retour acyclique à 35 jours | 44,10 € | |
4. Un avortement à 70 jours | 88,20 € | |
5. Une truie vide à la mise- bas | 144,90 € |
Avec ces éléments, on peut clairement voir que bien travailler en gestation peut non seulement nous faire gagner de l'argent mais aussi nous aider à ne pas le perdre.
Dans ce sens, nous prendrons en considération dans cette rubrique les différents moments clés de la conduite de l'insémination et de la gestation:
L'instant avant le sevrage | |
La période allant du sevrage à l'insémination | |
La venue et la stimulation de cette venue en chaleur | |
La détection des chaleurs | |
La saillie (soit monte naturelle, soit insémination artificielle) | |
La gestation |
De plus, nous n'oublierons pas l'importance des cochettes dans cette phase, ni celle des bâtiments les plus adaptés, ni aussi celle de l'alimentation des truies pendant la gestation.