Les cours européens du porc ont enregistré la semaine passée un nouveau mouvement de hausse puisque du nord au sud, les variations de prix s’échelonnent entre quelques millièmes en Italie jusqu’à + 7 cents en Autriche. Selon les commentaires rapportés des différentes places, c’est le manque d’offres qui oriente les cours vers le haut. Sur les marchés de la viande, les récentes hausses de cours sont diversement répercutées sur les pièces selon les besoins actuels, les pièces destinées aux produits de grillades étant stockées en frigo. Le résultat provisoire du cheptel européen à la fin 2023 montre une certaine stabilisation du troupeau par rapport à celui de la fin 2022, ce dernier ayant été en fort recul de 6% par rapport à la fin 2021, soit une perte de près de 8 millions de porcs, bon nombre d’abattoirs européens se retrouvant alors en surcapacité d’abattage.
En Allemagne, la hausse de la référence officielle est de 5 centimes obtenue dans un contexte d’offre de porcs insuffisante face à la demande des abattoirs. Ces derniers se plaignent toutefois d’une difficulté à répercuter ces hausses du cours du porc (+ 20 centimes en 1 mois) sur le marché des pièces. La demande sur marché de la viande semble toutefois régulière pour les échines, les longes et épaules. Le commerce est plus laborieux concernant les jambons et les poitrines de porc. Les morceaux utilisés pour les produits de grillades sont davantage stockés dans l’attente d’une meilleure demande à de meilleurs prix.
En Autriche où le cours a progressé de 7 centimes, la réduction du cheptel de ces dernières années se fait largement ressentir dans certaines régions et l’offre disponible se situe nettement sous les besoins des abattoirs.
En Belgique, il devient plus difficile de monter le prix de la viande d’autant plus que les entreprises belges positionnées à l’export rencontrent une forte concurrence sur le marché intracommunautaire. La demande de porcs reste toutefois bonne, l'offre n'étant pas très élevée (en partie aussi parce que les éleveurs préfèrent retarder la commercialisation de leurs porcs pour obtenir plus de prix).
En Espagne où le cours a progressé de 3 cents du kilo vif, la demande des abattoirs reste très forte. Les abattages sont plus élevés que l'année dernière mais inférieurs aux années antérieures. Les poids sont 2 kilos supérieurs à ceux de l'an passé. En effet, pour compenser l’achat des porcelets à des prix élevés, les éleveurs cherchent à obtenir plus de poids d’autant plus que les prix des céréales ont baissé. Les prix de la viande n'ont pas trop évolué mais sont conformes aux autres prix européens ce qui n'était pas le cas les années passées.
En Italie, le manque de consommation impacte le commerce. Toutefois l'offre n'est pas élevée. Les abattoirs manquent de rentabilité et pourraient, à l'avenir, ralentir leur activité.
Aux Etats-Unis, le prix du porc poursuit sa tendance haussière. Selon l’économiste Ron Plaine de l’Université du Missouri, des prix du porc plus élevés sont absolument nécessaires. Les calculs du département d'économie de l'Université d'État de l'Iowa estiment qu'une exploitation naisseur- engraisseur, typique de l'Iowa, a perdu 34,86 $ pour chaque porc vendu en janvier 2024, ce qui constitue le 13 ème mois avec des pertes au cours des 15 derniers mois. Les abattages de porcs de la semaine 8 se sont élevés à 2,578 M de porcs, soit + 9,2 % par rapport à la même semaine 2023. Au cours des 12 dernières semaines, les abattages de porcs ont augmenté de 4% par rapport à l'année dernière.
En Chine, à la fin du mois de février, le prix du porc en Chine est à 14,24 CNY (1,83 euro). La pression de l’offre persiste, la demande des abattoirs est modérée, la consommation est faible après la fête du printemps. Selon l'agence Reuters, citant les chiffres du ministère chinois de l'agriculture, le nombre de truies était de 40,67 millions à la fin du mois de janvier, soit une baisse de 6,9 % par rapport à l'année précédente.
MPB : hausse de 4,6 centimes dans la semaine
Le lundi 26 février, une nouvelle hausse maximum de 1 centime a été enregistrée au MPB après la hausse de 5 centimes du jeudi précédent. Le jeudi 29 février, la progression du prix s’est quelque peu ralentie puisqu’elle est de 3,6 centimes. Toutefois il est à noter que les acheteurs ont rapidement enchéri au niveau de la vente obligatoire (+ 3 centimes) qui leur assure leurs achats. Tous les lots ont été vendus dans une fourchette allant de 1,931 à 1,966 euro pour un cours qui s’établit donc à 1,953 euro. La demande des abattoirs reste élevée car, au vu des abattages de la zone Uniporc, le nombre de porcs disponibles dans les élevages continue de diminuer. L’activité de la semaine passée s’est élevée à 343 987 porcs, ce qui représente une baisse de 7 617 porcs en comparaison avec l’activité précédente. Les poids ont chuté de 228 grammes pour s’établir à 96,31 kg.
A la fin de la semaine 9, les abattages cumulés depuis le début de l’année sur la zone Uniporc s’élèvent à 3 194 536 porcs contre 3 265 729 en 2023 (-2,18%) mais avec 1 journée de moins d’abattage en 2024. Sur des bases comparables, l’activité est assez stable sur la période.