C’est le manque de porcs, aggravé par des températures caniculaires ralentissant la croissance des animaux, qui est à l’origine de la hausse de 2 cents en Allemagne. En effet, le marché de la viande souffre d’un manque suffisant de demande sur son marché intérieur déserté pendant les congés d’été et où la consommation de viande est freinée par une canicule qui s’est installée depuis quelques semaines dans certaines régions. Toutefois, la demande intérieure pourrait s’animer avec la fin prochaine des vacances scolaires pour certains länder et si la rareté de l’offre persiste, cela pourrait profiter au prix.
Ailleurs en Europe, c’est la stabilité des cours qui a prévalu la semaine dernière même si la faiblesse de l’offre est commune à tous les pays européens producteurs de porcs avec des poids qui enregistrent des baisses semaine après semaine, conséquences des températures élevées qui réduisent l’appétit des animaux. C’est le cas notamment en Italie où les grandes chaleurs sont à présent bien installées, provoquant la baisse des poids de 1,5 kg sur la semaine. L’afflux de touristes est source de bonne demande face à une offre très basse qui va permettre une valorisation des cours se limitant toutefois à quelques millièmes.
En Espagne, le cours a été reconduit pour la troisième semaine consécutive et ceci malgré un marché intérieur plus animé que dans les pays de l’Europe du nord. Stabilité des cours malgré des températures qui doivent encore grimper et qui risque de réduire encore plus le niveau de l’offre. Il faut toutefois rappeler que les poids restent malgré tout supérieurs à ceux de l’an passé et amplifient la croissance de la production espagnole. En effet, les résultats d’abattage du mois de mai montrent une croissance de 5,4 % en nombre de têtes mais de 6,8 % en tonnage. Le bilan depuis le début d’année est assez étourdissant puisque l’augmentation de l’offre en Espagne est de 6,6 % en nombre de têtes et 8,5 % en tonnage !! Selon les experts espagnols, ce rythme est maintenu jusqu’en juillet avec une croissance de 10% en volume. 50 % de la production espagnole est exportée avec une obligation pour les espagnols d’être compétitifs sur les marchés mondiaux face à des concurrents dont les prix sont inférieurs aux cours européens. Ceci peut expliquer le niveau bas des prix européens à l’heure où la production de l’Europe doit faire face à la faiblesse de son marché intérieur et où les exportations négociées à des tarifs bas ne valorisent plus les carcasses comme par le passé.
La guerre commerciale que livrent les Etats-Unis avec le Mexique et la Chine notamment pourrait cependant profiter à d’autres pays exportateurs. Des informations venues de Belgique indiquent des frémissements à la hausse des prix de coproduits vendus en Chine, est-ce la conséquence des mesures de représailles infligées aux entreprises américaines ? Il est certainement trop tôt pour le dire. Pourtant une reprise du commerce serait providentielle pour les éleveurs européens dont les coûts de production risquent de bondir en raison des mauvais résultats des récoltes de blé cette année, conséquence de la sécheresse.
Selon ODA Groupe, la production mondiale de blé est en chute libre, elle devrait diminuer de 30,2 millions de tonnes par rapport à 2017. Cette baisse s’explique notamment par les conditions climatiques dans la Mer Noire et au Nord de l’Europe. A l’inverse, les productions du Canada et des Etats-Unis devraient être en hausse mais cela ne devrait pas compenser le déficit mondial puisque la consommation mondiale est toujours en croissance entraînant les cours à la hausse.