Sur les marchés européens de l’offre, les retards d’abattage issus des derniers fériés sont à présent résorbés et les cours du porc ne pouvant qu’évoluer positivement, la demande des abattoirs s’est faite récemment plus soutenue, l’excès de viande, faute de commerce suffisant, étant stockée en frigo dans l’attente de la saison des barbecues quand les prix du porc seront alors plus élevés.
C’est dans ce contexte plus favorable à la production que la référence officielle en Allemagne a repris 10 centimes mercredi 7 février. La demande des abattoirs s’est accélérée après la mise à jour des excédents du début d’année après 4 semaines d’activité d’abattage intense qui ont permis une baisse régulière des poids. Sur le marché de la viande, il manque toutefois encore de véritables impulsions même si les affaires suivent leurs cours, les entreprises ont par ailleurs recours au stockage frigorifique en prévision d’une hausse de la demande de printemps.
En Belgique, les retards d'abattage se réduisent peu à peu. Sur le marché de l'export, la demande est correcte mais avec une pression pour baisser les prix. A noter que la Belgique peut à nouveau exporter vers la Chine, les premiers conteneurs ont été acheminés en tout début de mois. Sur le marché des porcs, le prix a progressé de 9 cents du kilo vif dans un contexte d’offres en baisse tandis que de nombreux porcelets, dont les cours sont en hausse, prennent le chemin de l’Espagne.
En Autriche, le marché du porc a réagi à la hausse allemande en reprenant 7 centimes alors que les offres sont plus fluides. Le commerce s’anime mais les prochaines vacances scolaires et le Carnaval impacteront la demande.
A noter que le prix danois, bien que parmi les références les plus basses en Europe, est demeuré stable pour cette nouvelle semaine.
En Espagne, le prix au kilo vif est revalorisé de 1,7 centime. Les offres sont en baisse, les poids continuent de refluer pour une perte de 1,5 kg en 3 semaines. Des manifestions d’agriculture ont eu lieu durant la semaine sans toutefois apporter trop de perturbation dans la logistique et l’activité d’abattage a pu être maintenue. Sur le marché de la viande, les cours demeurent stables. Dans les mois à venir, la production espagnole va devoir faire face à deux défis majeurs : l’état sanitaire qui impacte la production de porcelets et la sécheresse qui s’installe en Catalogne, premier bassin de production porcine en Espagne. Si la situation ne s’améliore pas, les conséquences pourraient être importantes pour les élevages et les abattoirs dont la consommation d’eau pourrait être restreinte.
En Italie, le cours reste orienté à la baisse bien que plus atténuée en raison du mouvement haussier opéré ailleurs en Europe.
Aux Etats-Unis, le prix du porc conserve sa tendance haussière. Les abattages de porcs de la semaine 5 ont encore été très bons à 2,692 M de porcs, au-dessus des 3 dernières années, à la même semaine. Au cours des 5 premières semaines, le déficit d’abattage s’est peu à peu réduit après les perturbations météo du début d’année auxquelles se sont ajoutées les traditionnels reports dus aux fériés. Les abattages cumulés 2024 sont finalement assez stables à -1% (-126 000 porcs selon les donnée transmises par l’USDA). Selon Dennis Smith (Archer Financial Services Inc), les porcs se sont accumulés en début d’année et l'abattage a été très important. Les marges des abattoirs étant très rentables, ils sont incités à tuer autant de porcs que possible. Mais selon lui, l’offre ne suit pas : les abattoirs voudraient tuer 490 000 porcs par jour, mais les offres ne sont pas à la hauteur. Ses clients producteurs de porcs suggèrent que le nombre de porcs n'est pas aussi important que prévu par les enquêtes de l'USDA.
Au 09 février, le prix du porc en Chine est redescendu à 15,74 CNY (2,05 euros). Alors que la Fête du Printemps débute, le nombre de porcs disponibles pour l'abattage est limité et les chutes de neige dans certaines régions affectent le transport. Soutenus par les festivités, les prix du porc pourraient restés élevés à court terme, mais l'augmentation pourrait ne pas être très importante, les agriculteurs doivent donc être préparés, selon les commentaires chinois, à ce que cette embellie soit de courte durée.
MPB : hausse de 6 millièmes à 1,788 euro
Une hausse de 0,6 cent portant le cours à 1,788 euro a été enregistrée le jeudi 8 février à l’issue d’une séance où la tension à l’achat était plus perceptible d’autant plus que les groupements vendeurs ont opposé de la résistance en provoquant des invendus. Si la hausse a été réalisée progressivement, le niveau des enchères a subitement monté d’un cran en fin de séance avec des lots négociés souvent autour de 1,80 €. Les abattages de la semaine dernière se sont élevés à 360 289 porcs, en baisse de 6 800 porcs en comparaison avec l’activité précédente, un abattoir ayant par ailleurs subit une panne. Les poids moyens reculent de 44 grammes à 96,74 kg.