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La pression s’accentue sur les marchés porcins européens à quelques semaines de la période des fêtes et de son traditionnel ralentissement d’activité. Le marché européen de la viande se retrouve saturé de produits après la fermeture de la Chine aux viandes allemandes et plus récemment à des viandes danoises à la suite de la suspension de l’autorisation d’exporter vers la Chine pour plusieurs abattoirs du groupe Danish Crown. La réalité du commerce a poussé l’Allemagne à abandonner le prix politique qu’elle maintenait depuis 9 semaines et sous l’impulsion de certains grands abattoirs, la référence allemande a baissé de 8 centimes. Le marché européen souffre aussi de la baisse de la consommation hors foyer après la fermeture des bars et restaurants et l’augmentation des achats des ménages ne suffit pas à compenser les pertes occasionnées. En début de semaine, l’annonce de la mise en service d’une nouvelle ligne de découpe dans l’abattoir de Tönnies à Rhéda avait apporté une lueur d’espoir aux éleveurs allemands, mais sans une augmentation globale de l’activité allemande, les retards d’abattage seront longs à être résorbés.
Dans le sillage de la baisse allemande, le cours autrichien s’est replié de 9 cents dans un contexte d’offre nettement supérieure à la demande à l’heure où le pays entre dans son deuxième confinement pour une durée d’au moins 3 semaines.
Au Danemark, une nouvelle baisse du prix d’acompte est enregistrée pour un total de 13 centimes en 3 semaines successives. En Belgique, la situation est jugée très préoccupante puisque faute de pouvoir exporter des porcs vifs vers l’Allemagne et privé depuis 2018 des grands marchés asiatiques pour cause de FPA, le marché de l’offre est sous pression, les poids moyens atteignent des niveaux records. Pour retrouver de la compétitivité sur le marché européen, 3 grands abattoirs pratiquent des prix sous la référence officielle. Dans ce contexte, le prix au kilo vif a baissé de 8 cents pour un total de 14 cents en 3 semaines.
En Espagne, le prix s’est replié de 3,9 cents du kilo vif. Les offres sont en augmentation alors que les importations de porcs belges et néerlandais se poursuivent de façon inédite. Les poids ont enregistré une légère baisse probablement due à des anticipations d’annonces. Le ralentissement du commerce national oblige à plus de compétitivité sur les marchés extérieurs face à une présence croissante de viandes concurrentes à bas prix, notamment en Italie. Le marché des pièces enregistre des baisses de 10 à 15 centimes. La demande chinoise permet toujours d’exporter des volumes importants mais les acheteurs chinois baissent leurs tarifs et les gains obtenus sur ces marchés ne compensent plus autant les pertes subies sur d’autres secteurs.
Une fois de plus, la baisse des prix en Italie est maximum à - 5 cents. L’offre est en hausse comme ailleurs et les poids ont fortement augmenté. La demande est faible, les mesures restrictives mises en place impactent la consommation. Le marché italien est confronté à une arrivée de viandes allemandes très compétitives.
Aux Etats-Unis, le prix du porc est en légère baisse mais les niveaux de prix sont toujours supérieurs de 20% environ aux mêmes références de 2019. Les abattages de la semaine 46 ont été de 2,688 M, légèrement en baisse par rapport à la semaine précédente et inférieurs de 70 000 porcs par rapport à la même semaine 2019. L'activité de la filière porcine est en baisse depuis le début de la pandémie et la tendance devrait se poursuivre même si généralement la période de Thanksgiving et de Noël entraîne une forte hausse des ventes de produits. Cependant, les ventes de jambons, très prisés à cette époque de l’année, restent très en-dessous des ventes réalisées les années précédentes.
Au 11 novembre, le prix moyen en Chine est à 29,74 CNY le kilo vif (3,82 euro), en légère baisse de 0,4% par rapport à la semaine précédente. Le cours est inférieur de 17,5 % comparé à la même semaine 2019. Selon Reuters et relayé par le site danois lf, les chiffres du ministère chinois de l'Agriculture montrent que le cheptel porcin chinois en octobre était 4,2 % plus élevé que le mois précédent et 26,9 % plus élevé qu'il y a un an. Pour les truies, le cheptel a augmenté de 3,1% par rapport au mois précédent et est 31,5% supérieur à il y a un an. Cependant, le cheptel est encore beaucoup plus faible qu'avant l’apparition de la peste porcine africaine.
MPB : - 0,009 euro lundi, - 0,039 euro jeudi
Deux nouvelles baisses de prix ont été enregistrées cette dernière semaine, - 0,9 centime lundi et -3,9 centimes jeudi pour un total de 4,8 centimes dans la semaine ce qui porte le cours moyen à 1,244 euro. Le marché français subit également les impacts de l’épidémie de Coronavirus et les conséquences de l’apparition de la fièvre porcine africaine en Allemagne. Les effets conjoints de ces 2 crises sanitaires rendent le commerce difficile en cette période d’augmentation de l’offre. Les ventes sur le marché intracommunautaire sont soumises à de fortes pressions tarifaires alors que le commerce vers l’Asie, notamment vers la Chine, est moins rémunérateur qu’il y a quelques mois. La présence du férié du 11 novembre a laissé des reports avec des conséquences sur les poids moyens des porcs qui ont progressé la semaine passée de 544 g à 96,46 kilos malgré une activité très satisfaisante de 385 010 porcs abattus sur la zone Uniporc Ouest.
