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Le mur du mois de septembre et les tribulations allemandes

La chaleur et la baisse de l'offre en Allemagne ont maintenu le cours espagnol au mois de septembre. L'Europe ne pourra poursuivre avec ces prix que si elle est capable d'absorber sa production et que les exportations vers l'Asie se maintiennent.

L'inattendu “mur de chaleur” de la première quinzaine du mois de septembre a retardé la croissance des porcs. La baisse structurelle de l'offre en vif de l'Allemagne a mis sous tension le cours là-bas, provoquant une évolution atypique en septembre (+1, +5, répétition et finalement -6). La concaténation de ces deux facteurs a soutenu durant tout le mois le cours du prix espagnol, plus que ce qui n'était à attendre.

L'Allemagne a moins de porcs et va les chercher dans ses pays limitrophes (Hollande, Danemark, Belgique). La volonté de maintenir en fonctionnement le plus possible d'installations d'abattage s'est heurtée à la dure réalité du manque de porcs. Deux semaines avec des marges très négatives ont forcé les abattoirs teutons à réduire réellement leur activité, avec la chute de prix conséquente.

Les prix des Etats-Unis (abattages record mensuels en ce moment) et du Canada sont en chute libre depuis le mois de juin. Leurs prix n'atteignent pas 1,00 € / kg en carcasse. Attention à cette information ! Il est évident que sur les marchés mondiaux, les Européens avons peu à y faire en ce moment même. Dans un monde parfaitement globalisé, nous ne devons pas perdre de vue ce qui se passe en Amérique du Nord. Actuellement, ce sont eux qui ont tous les atouts en main en ce qui concerne la vente.

Le retour des vacances d'été s'est terminé sur une bonne demande en Europe. Les stocks ne débordent pas et une dégringolade des prix du vieux continent n'est pas prévisible. Néanmoins, les deux jours fériés en Espagne (12 octobre et premier novembre) dans les cinq prochaines semaines induiront le prix à la baisse.

L'Europe ne pourra continuer avec ses prix, de 65% plus chers qu'en Amérique du Nord, que tant qu'elle pourra absorber sa production et que les exportations spécialisées vers l'Asie ne soient pas interrompues. Pour le moment, il n'y en a pas de signe avant-coureur, mais de nos jours tout change très rapidement…

Nous pensons qu'en novembre le cours espagnol cèdera nettement plus qu'en septembre mais en se maintenant de façon confortable au-dessus des prix de revient. Pour le moment, les faits sont ceux qu'ils sont.

Si l'on compare les abattages espagnols des neuf premiers mois de 2016 à ceux de 2014, nous voyons que cette année ont été abattus 16,50% de plus qu'il y a deux ans. Comme nous le disions dans notre commentaire précédent, il est surprenant que cette importante progression se soit produite sans aucune punition quant au prix (l'Espagne est en ce moment en tête de l'UE).

Le dernier champion du monde d'échecs d'origine latine a été José Raúl Capablanca Graupera (sa mère, María Graupera est née à Darnius, province de Gérone). La phrase suivante est de lui : “Le bon joueur d'échecs a toujours de la chance”.

Guillem Burset

Guillem Burset

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