2
Depuis décembre et jusqu'à maintenant, le type de comportement du prix a consisté en de timides réactions suivies de reculs. Il semble que la tendance s'inverse et que nous nous dirigeons de façon décidée vers la hausse. Les 3,50 centimes par kg de hausse acumulée en avril par le prix espagnol ne sont pas mal du tout compte tenu des aléas qu'a connus le prix depuis décembre. Quoi qu'il en soit, nous sortons des quatre premiers mois de l'année avec un prix moyen de 0,954 euros / kg vif, ce qui n'en est pas moins désolant.
Fidèle au rendez-vous, le printemps est arrivé avec des présages de changement. En Espagne, les abattoirs travaillent au maximum de leur capacité et les exportations (vers le reste de l'UE et à des pays tiers) battent des records mois après mois. Les poids moyens des carcasses demeurent plus élevés que la normale mais descendent doucement.
Dans le reste de l'UE, des abattages très importants sont aussi signalés et les exportations vers l'Extrême-Orient (le Japon, la Corée, et, tout particulièrement, la Chine) se portent très bien, avec des quantités record exportées depuis le début de l'année.
L'exportation à des pays tiers est la clef. L'Europe maintient sa compétitivité face aux Etats-Unis et au Canada grâce à la faiblesse de l'euro face au dollar. Pour le moment, il en est ainsi. La possibilité que la Russie autorise les exportations européennes est encore très lointaine.
En ce mois d'avril nous avons appris que le Mexique a autorisé l'importation de viande de porc espagnole. Il a pour cela homologué certains abattoirs et ateliers de découpe espagnols. Le Mexique est une destination très intéressante car il appartient au trio de pays qui importeront plus de 1 million de tonnes de porc cette année. Une bonne porte qui s'est ouverte pour le porc espagnol.
Une partie importante du stock en stockage privé sera libéré en ce mois de mai. Son impact sur le marché représente une inconnue, même si nous croyons que son effet final sera pratiquement inappréciable.
Mai sera fidèle à son histoire et le prix devrait pouvoir grapiller quelques centimes de plus. La clef consiste à pouvoir maintenir l'extraordinaire rythme d'abattage, ce qui – à son tour – dépend de pouvoir maintenir les exportations au fort rythme actuel. Les consommations en Europe (les fameux barbecues allemands) devraient y contribuer.
Il est tout à fait certain que le pire est passé. Il reste à voir jusqu'où pourra arriver notre cours.
L'écrivain américain Ralph Waldo Emerson a dit un jour : “Les années montrent de nombreuses choses que les jours ne pourront jamais arriver à connaître.”
Guillem Burset
