La production indigène brute de l’UE devrait atteindre près de 130 millions de têtes au 1er semestre 2020, en recul de 1,7 % par rapport à 2019. Ces prévisions concordent avec la réduction des effectifs de truies observée dans les résultats des enquêtes nationales de cheptel au printemps 2019.
Au 1er semestre 2020, les évolutions de production seront hétérogènes. La production porcine devrait subir des baisses significatives en Allemagne (- 4,6 %), en France (- 1,8 %), en Pologne (- 15,6 %) et en Belgique (- 8,1 %). A l’inverse, les éleveurs danois devraient renouer avec la croissance (+ 4,2 %). Ailleurs en Europe, la tendance devrait être plutôt stable notamment en Espagne et aux Pays-Bas.
Un marché européen sans doute maintenu sous tension dans les prochains mois.
Les exportations continueront d’approvisionner les marchés asiatiques à un rythme soutenu et l’export vers les pays tiers imposera une pression sur la consommation au sein de l’UE.
Ces différentes perspectives de marché viendront soutenir le cours du porc en France et dans l’UE.
Les cotations françaises devraient se maintenir à un niveau rarement atteint jusqu’à la fin de l’année 2019 en réponse à une situation mondiale exceptionnelle. Une baisse saisonnière des cours est historiquement observée en fin d'année. Dans l'hypothèse où l'influence de la saisonnalité serait maintenue, le prix du porc classe SE au premier trimestre 2020 devrait afficher une hausse de 28,6% par rapport à 2019 suivie d’un rebond de 18% au second trimestre 2020/19. Cependant, la demande chinoise compense actuellement la baisse saisonnière de consommation européenne, les cours pourraient ainsi poursuivre une hausse graduelle jusqu'au printemps 2020.
Par ailleurs, le potentiel de hausse des prix en aval de la filière n'est pas épuisé, il devrait se renforcer avec le redressement attendu du prix du porc dans les prochains mois. Les besoins considérables de la Chine en viandes continueront de stimuler les cours sur tous les maillons de la filière. Plus que jamais, les importations de la Chine, dans un contexte de baisse de la production de porc dans l’UE et dans le monde, seront le facteur clé de l’évolution à la hausse des cours.
Elisa Husson,
économiste à l’IFIP