Pour l’essentiel, les cours du porc sont, malgré tout, restés stables alors qu’en France une baisse maximum est enregistrée dans un contexte tendu de rivalités commerciales sur le marché de la viande.
En Allemagne, la tendance du prix du porc était soumise en début de semaine à diverses conjectures, entre stabilité et baisse pour un cours qui finalement a été reconduit. Il est vrai que de grands groupes d’abattage continuent à faire pression pour baisser significativement le prix mais la faiblesse de l’offre n’a pas permis pour le moment de répondre à leurs attentes. Les acteurs de la viande agissent avec beaucoup de prudence, les congés d’été n’étant pas favorable à la reprise des affaires. D’autre part, l’inquiétude grandit avec la propagation rapide de la fièvre porcine dans l’ouest du pays, inquiétude partagée par les pays frontaliers dont la France.
En Belgique, le commerce de la viande de porc est calme en raison des congés d’été qui attirent les belges vers le sud de l’Europe. Les abattages ont beaucoup baissé en Belgique depuis quelques années et actuellement, les poids baissent beaucoup en raison de la chaleur. Malgré cette baisse de l’offre, la vente de la viande est difficile comme chaque année à cette période. Le prix du porc se repli de 3 cents du kilo vif.
En Espagne, les fortes chaleurs qui sont présentes maintenant sur la totalité du territoire ont pour conséquence les premières fortes chutes de poids, près de 2 kilos en 2 semaines. Depuis le mois de mai, ils ont perdu près de 5 kilos. Selon Mercolleida, de la semaine 10 à 20, les abattages ont baissé de 5,5%. A ce jour, les abattages se retrouvent au même niveau que 2023. Les abattoirs continuent de rechercher des porcs, mais plus dans le but de couvrir les coûts fixes. Le marché de la viande est stable même si, sur le marché européen des baisses de tarifs sont toujours réalisées. Le commerce des longes semble plus laborieux et les entreprises ont recours à la congélation malgré les coûts élevés. Les acteurs de marché comptent sur le mois d’août et la présence de nombreux touristes pour dynamiser la consommation (malgré la chaleur) !
En Italie, le cours poursuit sa remontée à contre-courant des grandes tendances européennes. Il est vrai que le cours avait beaucoup baissé au moment de la découverte de nouveaux cas de PPA en avril dernier. Un nouveau cas, dans un élevage au nord du pays plonge le marché dans de nouvelles incertitudes. Pour le moment, l’offre saisonnière, en baisse, impactée par les hautes températures, répond à peine à une demande boostée par la saison touristique qui connaitra son apogée au mois d’août.
Aux Etats-Unis, le redressement du cours se confirme. Les abattages restent élevés, ceux de la semaine 30 ont été les abattages hebdomadaires les plus élevés depuis le mois d'avril. La saison estivale des grillades apporte normalement une forte demande de porc, mais ce n'est pas le cas cette année. La faible demande au rayon viande a entraîné récemment une baisse des prix du porc et, parallèlement, une baisse des prévisions de prix de l'USDA pour cette année et l'année prochaine. La production de viande estimée pour le 3 ème trimestre 2024 devrait être en hausse de 5,3 % par rapport à il y a un an et est basée sur des poids moyens plus lourds en raison du coût inférieur des céréales, selon une économiste agricole de l'USDA. Les prix du porc du 3 ème et 4 ème trimestres devraient être en baisse de 9% et 1% respectivement.
Au 31 juillet, le prix du porc en Chine est à 19,54 CNY (2,49 euros). L’offre de porc est réduite par la volonté des éleveurs de différer la commercialisation des porcs pour profiter de prix plus élevés. Il est également beaucoup question de garder des animaux pour la reproduction. Les abattoirs ont par conséquent beaucoup plus de difficultés à satisfaire leurs approvisionnements. Les prix sont attendus encore en hausse dans les jours à venir.
MPF : baisse maximum : lundi - 1 centime, jeudi - 5 centimes à 2,072 euros
Le cours du porc au MPF, qui s’établit désormais à 2,072 euros, a connu la semaine passée un revirement complet avec une baisse maximum de 6 cents. Cette baisse intervient dans un contexte de forte rivalité commerciale sur le marché de la viande. Malgré un niveau d’offre saisonnièrement bas, les groupements vendeurs ont eu peu de marge de manœuvre pour s’opposer à la position unanime des abattoirs présents aux 2 séances de vente. Il est vrai que le férié du 15 août est proche, les achats de porcs de cette nouvelle semaine se feront pour la semaine suivante à 4 jours seulement d’activité et les producteurs souhaitent préserver un maximum de fluidité. La baisse des poids de 202 grammes de la dernière activité sur la zone Uniporc montre que les enlèvements restent fluides et le volume de porcs abattus, 337 729, traduit la faiblesse actuelle de l’offre. Pour comparaison, les abattages de la même semaine 2023 s’élevaient à 351 349 porcs, soit une différence de 13 620 porcs (-3,9 % en 2024). Sur les 31 semaines 2024, les abattages de la zone Uniporc sont de 10 661 508 porcs, soit une baisse de 1,51% pour un même nombre de jours d’activité (- 163 859 porcs depuis le début de l’année ou - 5286 par semaine). Les poids moyens restent toutefois plus élevés que l’année dernière avec une moyenne de 96,4 kg, soit 540 grammes plus lourds que l’an passé sur la même période de 31 semaines.