Il n'y a pas suffisamment de porcs pour tout le monde et ceux qu’il y a sont chers. Il en est désormais partout ainsi en Europe.
Le vendredi 27 Juillet , le marché allemand a augmenté de dix cents en une seule séance, ce qui est sans précédent ces dernières années. Puis il a continué d'augmenter (=, +8, +5, +8, =) à des niveaux jamais connus entraînant derrière lui l'ensemble du continent. La position allemande de leader est incontestable.
En Allemagne, France, Danemark, Hollande, Belgique, les prix du porc sont les plus élevés de l'histoire récente. En Espagne également nous atteignons des niveaux records et nous avons vu en Août le cours augmenter chaque semaine, du jamais vu. Il n'y a pas de précédent dans les 25 dernières années de la montée de porc ou juste un centime en Août sous nos latitudes.
La limitation sévère et persistante de l'offre déjà décrite dans les commentaires précédents a causé la rupture de stock de viande, dans certains cas dramatique, entraînant l’hystérie aux achats. La filière s’est habituée à travailler sans stocks et découvre maintenant que cela peut-être une grande faiblesse.
Septembre est habituellement un mois avec une forte demande de viande (la classique rentrée ou réintégration des citadins dans les villes) assurant la fermeté à court terme. Il est clair qu'il y a des limites à tout et que le marché ne peut pas digérer, sans plus, des augmentations allant jusqu'à 20% sur la viande. Nous sommes probablement au sommet ou à proximité de celui-ci.
L'augmentation générale a été forte, a des racines profondes et n'a rien anecdotique. Même la grande presse s’est fait l’écho de le la restriction de l'offre alimentaire (sécheresse aux Etats-Unis et en Ukraine, céréales détournées pour produire des biocarburants plutôt que des aliments pour animaux, prix records du soja) préparant ainsi les consommateurs à ce qui s'en vient.
Nous croyons que l'industrie de transformation doit prendre le taureau par les cornes et négocier des hausses de tarifs avec les grandes surfaces. Ce qui se passe n'est pas une blague et on ne peut pas continuer à fabriquer avec des marges négatives. Ou on augmente les tarifs ou on ne survit pas.
Comme déjà indiqué dans le commentaire précédent, le prix du porc a changé de terrain de jeu. Nous avons monté les escaliers nécessaires pour atteindre le premier étage ; on peut descendre quelques marches mains nous ne redescendront pas au rez-de-chaussée.
Il n'est jamais trop tard quand le bonheur arrive.
Guillem Burset
31Août 2012