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Mars et avril ont enchaîné répétition sur répétition à Mercolleida, le marché espagnol de référence. Plusieurs semaines avec des jours fériés n’ont pas été suffisantes pour provoquer des baisses, bien qu’elles l’aient été pour retarder la hausse des prix qui semble à présent imminente.
En effet, une fois absorbés les porcs non abattus de la Semaine Sainte et du premier mai, la pénurie de l’offre se fait sentir crûment : les poids des carcasses diminuent et aucun éleveur n’est pressé d’émettre une offre. Le scénario est prêt, les interlocuteurs de la table des négociations auront du travail en plus, et loin d’être aisé.
Les matières premières pour les aliments sont réévaluées, le prix de l’énergie monte en flèche (chauffage, conduite, transport…), l’application de la nouvelle norme sur le bien-être animal est presque imminente… Et bien que la moyenne des prix du 1er janvier 2012 jusqu’à présent soit la meilleure de la dernière décennie (graphique 1), les résultats des exploitations porcines ne sont pas brillants. La production espère de tout cœur que ce mois-ci soit propice. Tout indique qu’il le sera.
Graphique 1. Evolution du prix du porc engraissé sur le marché de Mercolleida (Espagne) de 2001 à avril 2012. Rappelons qu’en 2001 les prix porcins atteindrent un niveau record en conséquence de la présence au Royaume-Uni tant de PPC comme de Fièvre Aphteuse.
Voir plus d’information sur l’évolution du prix à Mercolleida dans la section "Derniers cours et évolution".
L’exportation -véritable “Pouvoir Supérieur” du marché- soutient fortement sa demande et de façon multidirectionnelle, l’Union Européenne nous achète à un rythme très restreint (la météorologie n’a pas accompagné jusqu’à présent) mais les marchés d’Europe de l’Est et asiatique se montrent très actifs. Rien ne suggère que ces indispensables flux d’exportation doivent flancher.
Nous donnons pour acquis que ce mois-ci le cours de la viande de porc augmentera fermement ; reste à deviner comment l’abattoir pourra défendre son compte d’exploitation, par ailleurs en difficulté. Si la météorologie accompagne, certains éléments pourront être réévalués et cela permettra de “sauver les meubles”, si ce n’est pas le cas, la situation sera loin d’être prometteuse, mais déjà familière d’autres années…
Il est loin le temps au cours duquel il y avait de la marge pour chacun des maillons de la chaîne productive et de commercialisation de la viande de porc. Cela est dommage, mais c’est comme cela et de plus, cela est clairement irréversible.
Sénèque disait : « Le temps est souvent un remède aux maux que la raison ne peut guérir ».
Guillem Burset
