Il faut croire que le commerce au grand export concerne des quantités élevées de viande de porc à des tarifs satisfaisants car sur le marché européen, la situation semble s’assombrir de semaine en semaine avec la reprise de la pandémie du covid‐19 qui va nécessiter un peu partout en Europe de nouvelles mesures restrictives dans le but de limiter la propagation du virus. L’instauration de couvre‐feux ou la fermeture des restaurants dans certaines grandes villes européennes peuvent générer un climat d’incertitude et freiner la demande de viande de porc notamment pour la consommation hors foyer.
Entre temps en Allemagne, la situation sur le marché du porc vivant devient extrêmement critique avec une accumulation dans les porcheries de porcs charcutiers. Le niveau hebdomadaire des abattages est bien insuffisant pour venir à bout des nombreux reports qui augmentent chaque semaine. Selon ISN, le nombre de reports s’élèvent à 400 000 porcs et 70 à 90 000 porcs viennent s’y ajouter chaque semaine. Un assouplissement dans l’organisation du travail dans le respect des mesures sanitaires est demandé auprès des autorités, sans effet pour le moment. Paradoxalement, le commerce de la viande reste satisfaisant faute d’offre excessive. La demande de produits de saison est bonne notamment pour les jambons et les épaules. D’autre part, l’écoulement de la viande allemande sur le marché européen s’effectue à des tarifs compétitifs. Les exportateurs allemands prennent à présent des marchés laissés vacants en UE par des entreprises qui ont pris la place des allemands en Asie (Espagne, Portugal, Italie). Les ventes de produits destinés spécifiquement aux marchés asiatiques restent problématiques.
En Belgique, les abattoirs travaillent à plein régime car l’offre et les poids des porcs augmentent très vite. L’offre s’est élargie des porcs initialement abattus dans les abattoirs en Allemagne. Cependant, la demande de viande reste correcte même à l’export où les ventes des poitrines de porc sont satisfaisantes vers les pays qui n’ont pas fermé leurs portes au marché belge. Sur le marché intérieur, les prix des pièces sont stables.
Au Danemark comme aux Pays‐Bas, la stabilité des cours du porc se poursuit. De même en Autriche, l’activité reste à un haut niveau et les perturbations liées récemment à l’épidémie de Coronavirus ne sont plus d’actualité. La demande asiatique pour les entreprises orientées vers l’export est forte.
En Espagne, le marché reste équilibré bien que les offres soient à présent en augmentation ainsi que les poids. Le prix au kilo vif a baissé de 0,3 cent et cela pourrait être le début de la baisse saisonnière en Espagne. La forte demande à l’export soutient malgré le cours du porc. Cela est nécessaire car sur le marché national, des mesures anti‐covid se multiplient avec la fermeture des restaurants en Catalogne (2 semaines) et dans les grandes villes comme Madrid. Pour le moment, les abattoirs ne signalent aucun cas infecté mais la crainte de la propagation de la pandémie subsiste ce qui a pour effet des anticipations d’annonces de la part des éleveurs dans la crainte de fermeture d’abattoirs. Bien que les entreprises allemandes se retournent vers le marché européen pour la vente de leurs produits, le marché espagnol ne fait pas état de volumes excessifs en provenance d’Allemagne.
En Italie, la baisse enregistrée sur les prix du porc est de 2,3 cents. Elle reflète un déséquilibre offre / demande. Sur le marché de la viande, les ventes de jambons sont bonnes et la demande augmente pour les produits à destination de la transformation.
Aux Etats‐Unis le mouvement haussier du cours ne faiblit pas. Certes, les offres sont en hausse saisonnière et la hausse des poids se poursuit selon un schéma classique de début d’automne (baisse des températures, alimentation plus riche …) mais les abattages de la semaine 41 ont été de 2,730 M, ce qui est supérieur de 130 000 porcs par rapport à la semaine précédente (+ 4,9%) et légèrement supérieur aux abattages d’il y a un an (+1,3%) . En cumul annuel, les 100 millions d’animaux abattus ont été dépassés cette semaine 41, une semaine plus tôt qu’en 2019.
En Chine, au 7 octobre, le cours est à 33,15 CNY, en baisse de 2,8% par rapport à la semaine précédente. Le cours reste supérieur de 10,21% par rapport à la même semaine 2019, pour une équivalence euro du kilo vif à 4,20 €. Selon le ministère chinois de l'Agriculture, un cas de peste porcine africaine a été signalé dans un camion transportant 70 porcelets dans le sud‐ouest de la Chine. C'est la première fois depuis le 25 juillet que les autorités chinoises signalent des cas de peste porcine.
MPB : lundi ‐ 0,3 cent, jeudi cours stable
À 1,363 euro, le cours du porc au Marché du Porc breton s’est replié de 0,3 cent au cours de la semaine. Le cours est toutefois resté stable à l’issue de la séance du jeudi 15 octobre. Il est tout de même à noter qu’au cours de cette vente, un lot de 180 porcs a été refusé à la vente tandis que 3 625 porcs ne recevaient aucune enchère dont 1 080 mis en invendus par les groupements vendeurs. Les 2 545 porcs restants ont été affectés aux abattoirs en fin de séance. Le bilan des abattages pour la semaine écoulée s’élève à 376 497 porcs, ce qui est relativement stable par rapport à la semaine précédente. Les poids moyens ont atteint 95,14 kilos, en hausse de 316 grammes, mais 280 grammes sous la même référence de 2019