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Marché de la viande compliqué

Malgré la présence du ou des fériés de Pâques, l’offre de porcs reste encore gérable face à une demande en demi-teinte, en particulier pour des pièces plus spécifiquement destinée à la consommation hors foyer.

La normalisation progressive du commerce vers la Chine et la demande de produits à griller apportent un soutien non négligeable à un secteur bien ébranlé malgré tout par la pandémie du Covid-19 qui a conduit à la fermeture des restaurants et autres lieux de rassemblement.

En Allemagne, la référence officielle d’AMI a été reconduite mais de grands abattoirs comme Tönnies ou Vion ont affiché des prix 4 centimes en-dessous du prix recommandé.

Le marché autrichien a suivi la tendance stable de l’Allemagne pour la principale raison que l’offre n’y est pas trop abondante. Ceci vient contrebalancer la perte d’une journée d’activité du lundi de Pâques, l’absence de la consommation hors foyer et la baisse des ventes vers l’Italie.

En Belgique, le férié de Pâques a donné lieu à des retards d’enlèvement, les poids ont logiquement augmenté. Après une bonne demande à l’occasion du week-end de Pâques, le marché intérieur est plus calme et l’export est jugé compliqué. La situation est donc difficile pour le secteur et dans ce contexte la cotation a baissé de 2 cents du kilo vif.

En Espagne aussi la situation est compliquée après les 2 jours fériés de la Semaine Sainte qui ont laissé des reports d’offres jugés toutefois encore gérables. Alors que d’ordinaire, les festivités et le tourisme soutiennent activement la demande intérieure, la pandémie du Covid-19 a généré des pertes que rien ne pourra compenser. Selon les analystes, la seule lueur optimiste reste l’export vers la Chine qui s’intensifie semaine après semaine avec toutefois des acheteurs chinois qui font de plus en plus pression pour baisser les tarifs. Il faut convenir que la Chine fait jouer la concurrence notamment américaine aux tarifs très compétitifs.

En Italie, l’activité reste réduite. La consommation du jambon de Parme a considérablement chuté avec la fermeture des restaurants et des collectivités entraînant une forte baisse du prix du jambon de 40 cents du kilo. Les abattages ont été réduits provoquant une accumulation d’offres disponibles, ce qui s’est traduit par une nouvelle baisse des prix du porc de 4,8 cents.

Aux Etats-Unis, la chute des cours se poursuit à des niveaux très bas. Smithfield Foods, le plus grand transformateur de porc du pays, a publié un communiqué de presse notifiant qu'il fermerait indéfiniment son usine d'abattage et de transformation de porc à Sioux Falls, (Dakota du sud) en raison de cas avérés de coronavirus parmi des employés. Il s'agit du 9ème plus grand abattoir de porcs aux États-Unis, avec une capacité de 19 500 porcs par jour. D’autre part, les autres abattoirs doivent faire face à un absentéisme croissant particulièrement difficile à remédier. D’autres grands transformateurs américains de viande, dont Tyson Foods, Cargill et JBS USA ont déjà mis au ralenti des usines dans d'autres États.

En Chine, les cours sont toujours en baisse, bien qu’à de hauts niveaux par rapport à l’an passé. Cela est le résultat du déstockage de viande congelée par l’Etat et du recours massif aux importations. Selon Reuters et l’administration générale des douanes, les importations du 1er trimestre 2020 ont atteint 951 000 tonnes, soit près du double de la même période 2019. Le confinement de la population en février avait bloqué des containers dans les ports chinois ce qui a augmenté les expéditions traitées au mois de mars. Le 12 avril, le Ministère de l’Agriculture a signalé de nouveaux cas de FPA dans 2 camions transportant des porcelets dans le nord du pays.

MPB : lundi : - 0,1 cent, jeudi : cours égal à 1,512 euro



En France, le cours du porc s’est maintenu à 1,512 euro (- 0,1 cent par rapport au jeudi 9 avril). L’activité de la semaine a été réduite à 4 jours avec le lundi de Pâques. Les offres de porcs ont donc été suffisantes pour les besoins des abattoirs. Toutefois, la production actuelle n’est pas très élevée en raison, notamment, de problèmes de fertilité l’été dernier. La demande intérieure reste correcte malgré le contexte. La demande des pièces à griller peut bénéficier d’une météo favorable en ce moment. Sur le marché de l’export, on signale la reprise des acheminements vers l’Asie. La semaine qui se présente fera l’objet d’une activité complète avant le 1er mai qui permettra de retrouver plus de fluidité. L’activité de la semaine s’est établie à 311 981 porcs abattus pour des poids à 96,47 kilos en hausse logique de 555 g.

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