Une offre européenne de porcs qui répond à la demande
Les fêtes de décembre 2023 se sont bien déroulées sur le marché du porc. La cotation moyenne en Europe a peu varié à 2,12 €/kg. La demande en porcs avant Noël a été dynamique de la part des abatteurs-découpeurs et des transformateurs. Le commerce intra-européen a été plutôt solide et l’offre en porcs réduite par rapport aux années passées, a trouvé ses débouchés. Depuis mi-octobre, les prix au nord de l’Europe interrogent par leur stagnation. Pendant plus de 12 semaines, la cotation de Vion aux Pays-Bas est restée inchangée tout comme la référence VEZG en Allemagne.
En janvier, la demande des industriels et des consommateurs se ralentit. Le marché traite les reports d’abattages en raison des jours fériés. Les stocks de viandes sont suffisants pour répondre au rythme de production habituellement plus calme des transformateurs à cette période et au ralentissement annuel de la consommation après les fêtes. En janvier, les marchés nord européens sont aussi perturbés par des mouvements de grève qui s’annoncent en Allemagne.
En France, la cotation au Cadran a légèrement augmenté début décembre pour se stabiliser à 1,78 €/kg. Ainsi, le prix perçu par les éleveurs français se situe à un niveau similaire qu’en novembre : 1,94 €/kg. Comme en 2022, ce prix de décembre est à un niveau supérieur aux références du cycle du prix du porc. L’offre a permis de répondre à la demande des abatteurs assez soutenu avant les fêtes. Dans la zone Uniporc, les poids de carcasse étaient en légère baisse en décembre, confirmant des achats accrus des abatteurs.
Difficultés les marchés américain et chinois
Aux Etats Unis, le marché a été compliqué fin 2023 car en raison de l’inflation et de la réduction du pouvoir d’achat, la consommation de porc peine à se maintenir. Le décrochage des prix du porc à la production est important de -7 % en un mois. De nombreux éleveurs se trouvent donc sous le seuil de rentabilité. Les pertes financières subies depuis de nombreux mois déjà ont eu raison du cheptel de truies qui a chuté de 4 % entre septembre et décembre 2023. De grands industriels, tels que Smithfield, annoncent aussi la fermeture de plusieurs exploitations porcines.
Dans ce contexte, le porc brésilien perd de sa compétitivité sur le marché international avec des prix qui se situent désormais à un niveau intermédiaire entre les prix américain et européen. Néanmoins, la demande au Brésil reste bonne et stable assurant des perspectives assez optimistes pour les éleveurs.
En Chine, la demande des consommateurs continue de faire défaut et maintient tout le secteur porcin dans une situation financière en grande difficulté. Les prix du porc sont toujours en baisse (-1,5 % en un mois), accentuant le risque de déflation dans le pays. Ce contexte pousse les éleveurs à cesser leur activité ou à réduire leurs cheptels de truies. En novembre, le nombre de truie a baissé de 5,2 % par rapport à l’année précédente.