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Marché français avec une tendance très baissière

La proximité de Pâques n’a pas réellement donné d’impulsion à la demande des produits de saison.

C’est encore sous la menace de possibles « prix maisons » (finalement non mise à exécution) que le cours allemand a été reconduit cette dernière semaine dans un contexte de marché de la viande très morose. La proximité de Pâques n’a pas réellement donné d’impulsion à la demande des produits de saison et la plupart des pièces ont vu leur prix baisser. Ce manque d’entrain incite les abattoirs à réduire leur activité.

Cependant, les producteurs allemands ont fait valoir d’un meilleur équilibre entre l’offre et la demande pour stabiliser le prix. Les abattages ont dépassé le million de porcs la semaine 11 et les poids restent stables depuis maintenant 3 semaines. Il n’en reste pas moins que les allers retours du prix allemand sèment la confusion sur les marchés européens donnant l’impression d’une fragilité des positions et d’un équilibre précaire à quelques jours de Pâques où beaucoup de pays européens verront leurs activités réduites de un à plusieurs jours.

En Belgique, le cours du kilo vif a été reconduit dans le sillage du voisin allemand mais les poids sont repartis à la hausse pour se situer au‐dessus des poids de l’an dernier. En Autriche, le marché est équilibré et le cours stable, mais les secteurs de la viande et de la transformation se plaignent d’un commerce atone avant les fêtes de Pâques. Le prix d’acompte danois pour la semaine prochaine est revu à la baisse de 5 cents centimes, traduisant les difficultés des exportateurs européens sur les marchés exports. Dans le sud de l’Europe, les cours sont restés stables en Italie et le resteront jusqu’à Pâques. Les poids ont haussé fortement mais l’équilibre offre / demande se maintient.

En Espagne, l’activité d’abattage sera réduite dès cette nouvelle semaine dans la plupart des communautés autonomes : le Jeudi Saint (sauf en Catalogne et en Cantabrie), le Vendredi Saint dans toute l’Espagne, puis le Lundi de Pâques sera férié en Catalogne. Les abattoirs estiment à 20 % de baisse d’activité environ. En attendant, la demande reste forte, les offres ne suffisent plus au point de voir quelques abattoirs se fournir en France. Sous l’effet de cette bonne activité, les poids sont toujours en baisse. Cependant, ici aussi, le marché de la viande fait pression sur le marché du vif et dans un contexte européen hésitant, le cours a été reconduit et ce, pour deux semaines. Sur les marchés du grand export, les espagnols et l’ensemble des exportateurs européens sont confrontés à des concurrents très agressifs tels que les américains, canadiens et brésiliens, en particulier sur le marché chinois où les prix ont fortement baissé, obligeant les exportateurs à négocier des tarifs très bas. Au Brésil, dans les régions tournées vers l’exportation, les prix sont en constante baisse, traduisant les difficultés des brésiliens depuis les mesures restrictives de la part de la Russie mais aussi, depuis peu, de la part de l’UE. Dans ces conditions les prix sont très attractifs et le Brésil parvient ainsi à gagner des parts de marché sur le marché chinois au détriment de ses concurrents.



MPB : ‐ 2,8 cents de baisse dans la semaine (‐0,4 cent lundi, ‐ 2,4 cents jeudi)

Alors que la plupart des grandes places européennes ont choisi la stabilité des cours, le marché français s’est distingué par une tendance très baissière cette dernière semaine. Les 2 séances de vente ont traduit un malaise du commerce français puisque sur les 36 500 porcs présentés, 12 600 porcs n’ont reçu aucune enchère (34 %) et ont été affectés aux abattoirs ayant acheté le moins dont un abattoir qui n’a effectué aucun achat jeudi. 2 000 porcs ont été refusés à la vente par les vendeurs pour tenter de contrer la baisse des cours mais, à une semaine de Pâques et de la réduction d’activité, les marges de manoeuvre des OP vendeurs sont assez étroites. Les amplitudes de prix des 2 ventes (1,8 cent lundi, 3,9 cents jeudi) sont révélatrices de stratégies d’achats différentes selon les abattoirs et leurs débouchés. Des retards étaient déjà relevés la semaine précédente mais les mouvements de grève des services vétérinaires dans les abattoirs n’ont certainement pas contribué à faciliter le retour à la fluidité. 379 248 porcs ont tout de même été abattus dans la zone Uniporc Ouest grâce à une meilleure activité en toute fin de semaine et les poids ont légèrement baissé de 80 g, ce qui est de bon augure à la veille de la semaine de Pâques et de ses 4 jours d’activité qui vont générer à nouveau des retards d’enlèvement et peser sur les prix, et ceci à quelques semaines d’un mois de mai particulièrement chargé en jours fériés.

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