Sur le marché allemand, l’inquiétude est venue à l’annonce de la fermeture temporaire de l’abattoir du groupe Tönnies à Rhéda après qu’un grand nombre d’employés a été testé positif au Covid‐19. L’abattoir qui abat 140 000 porcs hebdomadaires prévoit de détourner une partie des porcs vers d’autres sites du groupe ou vers d’autres abattoirs, mais il est certain que cela va générer d’importants retards qui auront des conséquences sur le marché national mais aussi européen. Pour le moment, la référence officielle est restée stable après une semaine d’activité écourtée dans certains länder par le férié du jeudi 11 juin qui n’a, semble‐t‐il, pas trop déséquilibré le marché. Mais le commerce peine toujours à retrouver de l’élan même après la reprise de la consommation hors foyer, pénalisée tout de même par les différentes mesures sanitaires et par la réticence d’une partie de la population qui préfère encore jouer de prudence.
Le marché belge est plus ou moins équilibré mais la fermeture du grand abattoir allemand reste une source d’inquiétude pour l’exportation de porcs vifs belges vers l’Allemagne et va exercer une pression sur le marché intérieur. Pour le moment, le commerce national est animé par des ventes de produits de saison. Sur le marché du vif, les offres tendent à baisser ainsi que les poids, cependant supérieurs à ceux de l’an passé.
Le marché du porc vivant en Autriche est fluide, concrétisé par des baisses de poids qui se retrouvent au plus bas niveau annuel. L’offre de porcs satisfait actuellement une demande de viande très correcte, ce qui se traduit par la stabilité des cours.
En Espagne, une cinquième hausse consécutive est enregistrée. Cette hausse est motivée par un niveau d’offre inférieur à la demande que le férié du mercredi 24 juin pourrait rééquilibrer. Les poids baissent également depuis 7 semaines et ont perdu 2,6 kilos sur la période. Ils restent cependant toujours supérieurs de 3 kilos aux poids de l’an passé. Sur le marché de la viande, les prix restent stables car les volumes présents sur le marché sont importants et ne permettent aucune valorisation tarifaire. Le commerce à l’export est dynamisé par une demande chinoise en hausse dont les tarifs sont à présent plus élevés.
En Italie, les prix du porc sont en hausse de l’ordre de 2 cents du kilo vif. La demande est bonne, en particulier celle des produits à griller. L’activité d’abattage a retrouvé un niveau élevé permettant ainsi de retrouver de la fluidité, traduite par des baisses de poids de plus de 1 kilo et qui augure pour les semaines à venir des hausses du prix du porc bien plus importantes.
Aux Etats‐Unis, la baisse des cours du porc se poursuit. L'abattage de porcs pour la semaine 24 s'est élevé à 2,457 millions de têtes, égal à l’activité de la semaine précédente et supérieure à celle de l’an passé. Malgré cela, les retards sont importants et il faudra plusieurs mois pour tout résorber. Une augmentation des abattages du samedi est envisagée avec incitations économiques et garantie de conditions de travail sûres.
En Chine, une deuxième hausse consécutive du cours moyen du porc est enregistrée qui place la référence 93,24 % au‐dessus du prix moyen de l’an passé à la même semaine. Cette hausse intervient dans un contexte d’offre toujours très restreinte et d’une demande de viande en hausse que les récents 4 développements sanitaires pourraient affecter. D’autre part, les autorités chinoises incitent toujours au développement de la production en assouplissant les réglementations environnementales et en autorisant la construction d'un certain nombre de nouvelles grandes exploitations porcines à proximité de certaines grandes villes. Avec cette décision, les autorités rompent avec leur politique précédente. Cependant, la nouvelle production porcine devra répondre aux exigences environnementales pour le traitement des eaux usées et la purification partielle de l'air.
MPB : nouvelle reconduction du cours à 1,346 euro
Le Marché du Porc Breton affiche le même cours depuis 5 semaines consécutives à 1,346 euro. Les 2 séances de vente ont été marquées par de faibles amplitudes de prix qui traduisent l’unanimité de tous les abattoirs sur la stabilité du cours. Cependant, le nombre de porcs sans enchères a encore été très élevé, puisque 2 706 porcs ont été affectés à l’issue des 2 ventes. L’activité sur la zone Uniporc Ouest a été encore élevée la semaine passée, bien qu’inférieure de 10 000 porcs par rapport à la semaine précédente qui avait enregistré un second record annuel. Après la baisse des poids de 390 g de la semaine précédente, c’est une nouvelle perte de 493 g qui est enregistrée, portant à 900 g la baisse en 2 semaines pour des poids qui atteignent 96,26 kilos, encore 1 kilo supérieur à la même référence de 2019.