En effet, partout il est constaté des niveaux d’offres bien inférieures aux années précédentes tandis que le marché de la viande demeure particulièrement calme, comme un mois de janvier classique auquel vient se greffer une inflation de plus en plus forte. Cela se traduit sur les marchés par des tensions qui commencent à apparaître notamment dans le nord de l’Europe où déjà des abattoirs affichent des prix à la baisse comme au Danemark, aux Pays-Bas et en Belgique.
En Allemagne également, les groupes Tönnies et Vion font pression pour baisser la référence officielle de l’ordre de 10 centimes. Selon le secteur de l’aval, la demande manque d’impulsion alors que le marché de la viande est bien pourvu en raison notamment d’un ralentissement des ventes vers les pays tiers. Toutefois, au regard de la faiblesse des offres, les producteurs ont reconduit le prix de base de référence qui s’établit depuis 6 semaines à 2 euros.
La faiblesse du commerce à l’international se reflète dans l’évolution du prix d’acompte danois qui a été dévalorisé en 3 semaines de l’équivalent de 12 centimes. Cela va rajouter de la tension sur le marché européen de la viande avec une forte concurrence intra-européenne qui pourrait amener beaucoup de pression sur les marchés de l’offre.
En Belgique aussi, les offres proposées, bien qu’inférieures aux années précédentes, suffisent aux besoins actuels des abattoirs. Concernant la vente de carcasses, les entreprises se plaignent d’une demande insuffisante. A l’inverse, le commerce des porcs vivants est jugé correct notamment à destination de l’Espagne.
En Espagne, la situation reste inchangée concernant le déséquilibre offre / demande car tous les abattoirs sont en recherche de porcs notamment pour couvrir leurs coûts de production. Sur le marché intérieur, les ventes sont impactées par l’inflation comme ailleurs en Europe tandis que les exportateurs sont toujours dans l’attente de la reprise des achats chinois. Des contrats sont signés pour le premier trimestre mais sur des bases tarifaires basses et concernent essentiellement des sous-produits. Le marché du porcelet est en pleine effervescence car le manque d’offres est particulièrement criant et se traduit par de nombreuses places vides depuis septembre dernier.
En Italie, la situation se détériore chaque semaine avec une demande atone. La perte de rentabilité des entreprises d’abattage les pousse à réduire leur activité. A l’inverse, le marché du porcelet est particulièrement dynamique et se traduit par des tarifs en hausse.
Aux Etats-Unis, le prix du porc poursuit sa tendance baissière. Les prix à terme ont fortement chuté récemment. Selon des sources américaines, la baisse des prix est principalement due à des inquiétudes concernant une consommation attendue plus faible de la viande de porc en raison notamment de l’inflation. Le marché est également préoccupé par la baisse de la demande chinoise. Les abattages de la première semaine 2023 ont été estimés à 2,296 M de porcs, en baisse de 10% par rapport à la première semaine 2022. Les poids sont en forte hausse en lien avec la récente vague de froid.
De même en Chine, le prix du porc reste orienté à la baisse. Depuis la mi-octobre 2022, le cours a chuté d’environ 47%. Cette tendance s’explique par une faible consommation en lien avec la crise sanitaire. La demande est également plus faible en cette période de l’année à quelques jours maintenant du Nouvel An chinois.
MPB : hausse de 2,3 cents dans la semaine
Au Marché du Porc Breton, la hausse du cours du porc se poursuit avec +2,3 cents pour un cours qui s’élève à 1,901 euro après notamment une hausse de 2 centimes le jeudi 12 janvier. Cette progression du cours ne s’est pas faite sans mal car 4 120 porcs ont été refusés à la vente par les groupements vendeurs pour enchères insuffisantes obligeant ainsi les abattoirs à enchérir au moins au niveau de la vente obligatoire à + 3 centimes pour assurer une partie de leurs achats. La demande des abattoirs se fait moins pressante pour cette nouvelle semaine qui commence mais les offres sont également en baisse et ne suffisent pas totalement aux besoins des entreprises. Les abattages de la première semaine de l’année s’étaient élevés à 389 794 porcs, en repli de 4,3 % par rapport à l’activité de la première semaine 2022. De même, les abattages de la deuxième semaine s’établissent à 373 701 porcs (- 16 093 porcs / sem 01), en baisse également de 4,6 % en comparaison avec la même référence 2022. De plus, les poids affichent une forte baisse puisqu’à 96 kilos, ils ont chuté de 353 grammes et se trouvent 781 grammes inférieurs aux poids d’il y a un an.